Avec ses drôles de "yeux" la smart forfour Brabus n'a pas su exister dans l'esprit des sportifs...


Comme sur le reste de la gamme smart, Brabus fourni de très belles jantes alu, ici en 17 pouces.


C'est certainement de trois quarts arrière que la forfour Brabus se montre le plus à son avantage.


Un habitacle simple et très smart avec ses compteurs qui semblent issus du monde de la moto. Quelques soucis d'ergonomie à déplorer et une position de conduite à parfaire. La présentation est en revanche luxueuse.


Pas de version trois portes au programme, alors que curieusement la Mitsubishi Colt CZT y a le droit (elles ont la même plateforme et la même usine).


L'âme de cette forfour Brabus. Ce 1,5 litres d'origine Mitsubishi, gavé par un turbo développe 177 ch et un caractère bien trempé. Sans parler de la sonorité qui se dégage de son échappement Brabus...


Une boîte cinq rapide et agréable. L'embrayage est dur...


Notez la prise en main "forcée" à "8h20" avec les bourrelets du volant.


Une double sortie chromée Brabus qui émet une sonorité des plus sympathiques !


REPORTAGE : LA FIN D'UNE GTI
SMART FORFOUR BRABUS (2005-2006)

POST MORTEM
Ainsi va le monde… La smart forfour n'aura pas réussi son challenge dans un segment de marché hyper concurrentiel. Son absence de notoriété l'a laissé dans l'ombre de la charismatique smart fortwo, aux yeux de tous, considérée comme " LA " smart. Pourtant, la forfour avait quelques arguments de choix notamment pour les amateurs de petites GTI explosives avec la version Brabus et ses 177 ch. Alors nous avons souhaité la reprendre en main une dernière fois en guise de requiem. Nous sommes véritablement tous passés à côté d'une des dernières GTI modernes ayant conservé la trempe de celles qui avaient marqué nos esprits dans les années 70-80 !...

Textes : Gabriel LESSARD et photos : D.R.

"M. et Mme smart ont le regret de vous annoncer l'arrêt de leur forfour Brabus". Tel aurait pu commencer un communiqué de presse émanant du constructeur si l'humour était de mise. Pourtant, au-delà de l'échec industriel et commercial avec les conséquences humaines et financières qui en découlent, c'est aussi l'échec d'une rencontre entre un public et un modèle. Nous voulons parler bien entendu de la smart forfour Brabus. Une auto, qui, aujourd'hui encore a été oubliée de tous, à commencer par les journalistes. Alors qu'à longueur d'articles, la presse auto spécialisée sur les voitures sportives se plaint de la prise de poids qui pourrait sembler inéluctable, et son incidence sur la caractère et comportement des sportives modernes, tout le monde a " zappé " le fait que la forfour Brabus, surtout depuis la disparition de la Renault Clio RS 2004, était finalement la dernière GTI moderne avec des sensations " d'anciennes ". Comprenez par-là qu'elle n'est pas avare en sensation tout en conjuguant les qualités intrinsèques des autos modernes. Alors, comme pour nous faire pardonner de ce manque de lucidité de l'ensemble de la profession à son égard, nous avons souhaité reprendre une dernière fois le volant de cette petite bombe survoltée, et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle s'était appropriée avec brio la génétique " GTI "…

DESIGN
Autant l'avouer tout de suite, la smart forfour ne s'est pas imposée par un design novateur ou élégant dans le paysage automobile. Certes, dans ce segment de marché l'innovation ne paie jamais, mais la forfour, uniquement disponible en carrosserie cinq portes, n'a pas su se faire remarquer. On avait bien noté les similitudes avec la smart fortwo ou le roadster par l'emploi de la cellule tridion apparente et des panneaux de carrosserie en plastique appelés " bodypanels " chez smart. Heureusement, Bottrop est passé par-là et s'est chargé de viriliser la ligne de la forfour : kit carrosserie complet (boucliers avant et arrière, spoiler avant…), double sortie d'échappement chromée, logos "Brabus" et petit becquet sur le hayon. Uniquement disponible en gris argent ou noir, il faudra attendre 2006 pour connaître des versions Brabus simplifiées avec d'autres coloris. Mais elles sont très rares car présentées juste avant l'annonce de l'arrêt de la gamme forfour. L'habitacle lui joue la carte du luxe sportif avec une sellerie cuir complète (siglée Brabus elle-aussi), un pommeau mixte cuir-alu, des compteurs au graphisme spécifique, un pédalier alu, des parements en plastique argenté et un volant sport à la jante très épaisse et doté de deux gros bourrelets à "8h20" forçant ainsi vos mains à une position peu habituelle sur un volant. L'équipement de série était plutôt complet avec le minimum vital mais il fallait tout de même piocher dans la liste des options pour profiter du GPS ou du toit ouvrant. Serions-nous exigeants ? Affichées alors à 27 000 euros, à comparer aux 23 000 euros d'une Renault Clio RS, reine de la catégorie, on était en effet en droit de l'être. La position de conduite n'est pas idéale. On est assis un peu trop haut et les sièges sont fermes et pas assez enveloppants. Il faut se caler avec les genoux lors des phases d'appui. Attention aussi aux montants de parebrises qui occultent parfois des angles morts. L'instrumentation, quoique rigolote est tout de même succinte puisque l'on ne peut même pas admirer la pression de turbo, pourtant possible sur un roadster smart Brabus. Une pingrerie commune à toutes les GTI actuelles !

MOTEUR
Ce petit moteur 1,5 litres d'origine Mitsubishi (le même que la Colt CZT) est ici boosté par un turbo de la même origine. Il est plus puissant sur la smart que sur sa cousine japonaise avec 177 ch à 6000 tr/mn et 23,4 mkg à 3500 tr/mn. Premier constat au démarrage, il émet une sonorité très sympa avec un ronronnement grave, certainement du en grande partie à la ligne d'échappement Brabus. Mais c'est à souligner tant les sportives modernes semblent parfois étouffées ou complexées de leurs vocalises. Même à froid, ses évolutions se font sans heurts, mais notre mollet gauche sait désormais qu'il va travailler. Si la commande de boîte reste en effet correcte, l'embrayage est assez dur. Cela nous ramène quelques années en arrière, lorsque les GTI d'antan nécessitaient de la poigne. Dès les plus bas régimes, le moteur se montre souple, mais il est très loin de cette mauvaise manie actuelle qui tend à concurrencer le caractère des mécaniques diesels : plein de couple en bas et plus rien en haut. La smart forfour Brabus reste une authentique sportive mécaniquement parlant avec de la disponibilité, mais surtout une pêche qui arrive créscendo et qui devient réelle au-dessus de 3500 tr/mn. Passé ce régime, le moteur se met à râler plus fort, mais de manière très agréable et il incite à être cravaché. Tant et si bien qu'on se retrouve sans coup férir à des vitesses fort répréhensibles sur route ouverte, mais en distillant tout de même son lot de sensations. La boîte mériterait certainement un rapport de plus et un étagement plus serré, mais globalement les performances sont réelles tant en sensations de conduite et de poussée que chrono en main : 221 km/h en Vmax et un 0 à 100 km/h en 6,9 secondes ! Chapeau ! La seule véritable ombre au tableau est une consommation de précieux or noir assez conséquente avec minimum 10 litres au cent, et nous avons même réussi à dépasser allègrement les 13 litres au cent sur certains parcours...

CHASSIS
Toute la gamme forfour bénéficie d'un freinage à quatre freins à disques au-dessus de tout soupçon. La version Brabus n'échappe pas à cette règle et en toute circonstance le freinage se montre endurant et puissant. L'attaque à la pédale et son dosage est également un modèle du genre, du même tonneau que la dernière Clio RS ou encore la Mégane RS phase 2. La motricité se montre finalement assez efficace, malgré une technique assez basique au niveau de l'architecture des trains avant (pas de pivots indépendants comme chez Renault Sport) avec peu de remontées de couple dans le volant. En revanche, la direction lors de fortes relances a tendance à s'alléger et si la chaussée est humide ou dégradée il conviendra de doser le poids de vos orteils qui se poseront sur la pédale de droite. le châssis se montre lui sous un jour que beaucoup de GTI actuelle aimeraient se prévaloir. Il est vif (le poids contenu à 1090 kg, si rare aujourd'hui, presqu'un exploit !), sain et équilibré. Lors des enchaînements rapides l'arrière est mobile. Pour ceux qui ont connu les GTI de la belle époque, on dirait un mélange avec un moteur/train avant de supercinq GT Turbo (la motricité en plus, grâce en partie aux larges jantes alu chaussées de Michelin Pilot Sport AV 205/40 ZR 17 et AR 225/35 ZR 17, plus larges à l'arrière qu'à l'avant !) et d'un train arrière de Peugeot 205 GTI 1.9. Le sans faute alors ? Hélas non en raison d'un vigile électronique qui vient vous empêcher de faire le zouave... ESP et ASR se chargent de vous remettre dans le droit chemin. Bon avec un peu d'habitude, sans toucher aux freins, il est possible de faire quelques belles figures, mais c'est tout de même un peu frustrant et surtout très surprenant sur une sportive de cette trempe de ne pas pouvoir déconnecter l'ESP ! Quoiqu'il en soit, le châssis est un tel régal, que non seulement le plaisir est au rendez-vous, mais qu'on arrive à lui pardonner cet excès de zèle électronique. En revanche, vertèbres sensibles, s'abstenir, car si l'auto "tient le pavé" comme on dit dans les milieux autorisés, l'amortissement est très exigeant avec une détente qui semble inexistante au rebond, surtout derrière.

NOUS AIMONS TOUJOURS NOUS N'AIMONS TOUJOURS PAS

Le moteur joyeux et sportif
Performances !
Habillage Brabus flatteurs
Equipement complet
Poids contenu !!
Etat d'esprit / caractère
Châssis vif, sain et efficace
Commande de boîte
Freinage !

Amortissement sans concession
Jantes alu très exposées
Position de conduite à parfaire
5 portes seulement
Consommation
Détails de finition
Motricité sur chaussée dégradée
ESP non déconnectable !
Embrayage dur
Instrumentation pauvre

:: CONCLUSION
A force de pleurer les GTI d'antant et souffler sur les braises de la nostalgie, nous avons tous oublié de nous intéresser à cette forfour Brabus. Pourtant, des qualités elle n'en manque pas et surtout elle distille encore ce caractère et cet enthousiasme que peu de GTI actuelles arrivent encore à susciter, même à basse vitesse. Peu asseptisée, la forfour Brabus pousse fort, tient la chaussée et est très rigolote à conduire. Alors? Pourquoi si peu d'essais dans la presse, pourquoi pas plus de promotion de ce modèle de la part du constructeur, pourquoi pas une "Brabus Cup"... Une chose est certaine, la poignée d'amateurs avisés qui en possèdent une aujourd'hui ont su faire un achat avisé (parfois au prix fort !) et pour notre part, c'est avec beaucoup de regret que nous avons du rendre les clés de ce petit bolide gris argent que la destinée a refoulé...

APPELEZ-LA " GTI " !
Depuis les roadster et roadster coupé smart, la jeune marque du groupe DaimlerChrysler poursuit son déploiement de gamme malgré quelques remaniements internes annoncés par la marque. Pour sa Forfour, smart vient de la coiffer, d'une version tonique Brabus. Avec 177 ch et plus de 220 km/h en vitesse maxi, la smart Forfour Brabus s'impose côté tarifs, c'est comme toujours signé Brabus..
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TICKET D'ENTREE
L'annonce est tombée comme un couperet fin mars : la smart Forfour ne sera plus produite prochainement. Les contraintes de rentabilité immédiates imposées par le groupe DaimlerChrysler pour sa filiale Smart ont imposé des conséquences brutales. Dommage pour une auto qui mérite encore le détour notamment dans sa variante Brabus...

DERNIER BAROUD D'HONNEUR...
Smart avait décidé de frapper un grand coup au salon de Genève dernier avec une gamme Forfour améliorée et surtout deux versions Brabus au lieu d'une seule. On espérait même la commercialisation prochaine de la Forfour SBR et son moteur de 210 ch ! Las, le couperet est tombé et le groupe DaimlerChrysler ont décidé de réduire la voilure pour la marque Smart. Pas de chance donc...


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