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ESSAI (10-03-2008)

LOTUS
EUROPA
S
(2006 - )

50 600 euros (01/01/2008)
12 CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES LOTUS EUROPA S
MOTEUR
Type: 4 cylindres en ligne, 16 soupapes, 2 arbres à cames en tête
Position: transversal central AR
Alimentation: Gestion intégrale électronique Bosch Motronic ME7.6.2 + turbocompresseur Borg Warner K04 ( 0,7 bars) + échangeur air/air
Cylindrée en cm3: 1 998
Alésage x course : 86 x 86
Puissance ch DIN à tr/mn: 200 à 5 400.
Puissance au litre en ch DIN : 100,10
Couple maxi en mkg à tr/mn: 27,7 à 5 000
Couple au litre mkg : 13,86
TRANSMISSION
AR.
Boîte de vitesses (rapports): Mécanique à 6 rapports.
POIDS
Données constructeur en kg: 995
Rapport poids/puissance en kg/ch DIN : 4,97.
ROUES
Freins : 2 disques ventilés AV (Ø 288 mm) avec étriers AP 2 pistons et 2 disques ventilés AR (Ø 288 mm) avec étriers Brembo 1 piston + ABS.
Pneus : Bridgestone Potenza RE040 AV 175/55 R 17 et AR 225/45 R 17.
PERFORMANCES
Vitesse maxi en km/h: 242
400 m DA en secondes: 14"4
1 000 m DA en secondes: 26"0
0 à 100 km/h : 6"1
0 à 200 km/h : 24"0
Consommation moyenne : 10-12 L/100 Km.

arriere lotus europa s

profil lotus europa s

phares lotus europa s

avant lotus europa s

lotus europa s arriere
De l'avis du plus grand nombre, la poupe de l'Europa S est la partie la plus controversée de l'auto.

lotus europa s face
De face, on note la taille étroite des roues avant, typique des petites Lotus modernes (175/55). Mais pas de soucis, lorsqu'il s'agit de mordre la corde ils sont présents !

interieur lotus europa s
L'accès à cet intérieur traité plus cosy que ses soeurs Elise/Exige est plus aisé grâce à des caissons latéraux abaissés. Toutefois, en usage quotidien l'Europa S reste une vraie voiture de sport et nécessite un peu de contorsions pour pénétrer à bord et surtout s'en extraire.

compteurs lotus europa s
Le combiné d'instruments avec le compte-tours aussi gros que le tachymètre. Notez ici la casquette recouverte de cuir.

moteur lotus europa s
Le moteur est une vieille connaissance puisqu'il s'agit en réalité du deux litres Opel turbo du Speedster.

jantes lotus europa s
Toujours dotée de suspensions triangulées avant et arrière, Lotus fait confiance à des combinés ressorts/amortisseurs Eibach et Bilstein.

essai lotus europa s

BIEN :-)
Véritablement différente des Elise/Exige
Boîte 6
Plus civilisée
Performances !
Châssis rigide
Comportement très efficace
Moteur turbo très souple
Finition plus luxueuse
Ligne
Pas d'électronique castratrice
Coffre pour les voyages à deux
Poids…
PAS BIEN :-(
…mais déjà presque la tonne !
Habitabilité
Moteur " daté " qui mériterait plus de puissance
Encore exigeante au quotidien (accès à bord)
Réseau de distribution/réparation peu présent
Prix coquet
Encore des options
Pas d'autobloquant (même en option)
Suspensions souples pour le circuit


lotus europa s

© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (10/03/2008)

L'ESPRIT DEMEURE…

A la présentation de l'Europa S en 2006, il était difficile de se prononcer sur l'intérêt de cette nouveauté chez Lotus. Beaucoup y voyait avant tout une variation sur le thème des Elise/Exige mais en plus chère et plus luxueusement présentée. C'était réduire un peu vite le talent des techniciens de la marque fondée par feu Colin Chapman. Depuis, il y a ceux qui l'ont essayée et les autres. Dans le premier cas, les avis sont unanimes, tant la présence de l'Europa S semble justifiée dans le catalogue Lotus. Certes moins " GT " qu'une Esprit, elle conserve cependant cet esprit de famille qui fait tant vibrer les amateurs de voitures de sport...

Texte : Gabriel LESSARD
Photos : Benjamin DAGUINOT

Le coup de génie de Lotus fut assurément l'Elise au cours des années 90. Elle revenait aux fondamentaux de l'histoire de Lotus avec un poids ultra léger (sous les 800 kilos !) et une mécanique populaire (Rover) de 120 ch. Sa ligne craquante à souhait et son châssis très sportif faisant le reste. Et, cerise sur le gâteau, une Elise en 1996 coûtait moins de 26 000 euros neuve. Pincez-moi je rêve ?! Depuis, la deuxième génération d'Elise poursuit sa carrière avec une ligne plus mature, des évolutions mécaniques majeures (moteur Toyota sur la " S ", moteur compressé sur la SC…), et quelques sœurs aussi sportives et même plus (Exige S, 2 Eleven…). Une gamme déjà complète qui enregistre un joli succès commercial et qui a assuré la pérennité de la marque. Pourtant, Lotus souhaitant élargir sa clientèle et re-conquérir d'anciens clients qui étaient dans l'attente, présente l'Europa S en 2006. En ressortant une appellation du passé, Lotus indique ainsi clairement son souhait de mettre un troisième modèle à part entière dans son offre. Avec sa structure dérivée de l'Elise, l'Europa S mérite-t-elle pour autant d'être là et surtout est-elle digne de son patronyme ?

DESIGN

Autant l'avouer de suite, l'Europa S a laissé dubitatif les amateurs sur les premières photos. C'est surtout le traitement de sa poupe qui laissait alors sceptique. Bien que l'appréciation du look d'une auto reste toujours subjectif et donc à l'appréciation de chacun, l'augmentation de la taille du coffre et l'allongement de la petite anglaise (+30 mm comparé à l'Elise) lui donnait un air bizarre au départ. Pourtant le travail stylistique opéré sur ce "popotin anglais" est plus subtil qu'il n'y parait. Pour alléger visuellement l'ensemble, les feux arrière sont soulignés de deux grilles parallèles en dessous. Bien vu ! Un petit becquet surplombe l'ensemble pour l'efficacité aérodynamique. L'avant est plus conventionnel et moins agressif que sur ses sœurs de sang, mais le dessin des optiques avant offre une touche d'originalité et l'Europa S conserve toujours de larges aérations pour refroidir le bouilleur situé derrière votre dos. Bien que plus longue, et se voulant plus cossue que les Elise/Exige, l'Europa reste très basse avec 1,12 mètres de hauteur ! Ses jantes de 17 pouces offrent un dessin à cinq doubles branches mêlant sportivité et élégance.

A BORD DE LA LOTUS EUROPA S

L'habitacle se veut plus cossu et différent. L'accès à bord, certes avec quelques contorsions, se veut plus civilisé puisque les caissons latéraux ont été abaissés. Juste le temps de tomber dans les fins baquets qui sont bien éloignés de ceux utilisés à la concurrence qui " prétend " faire des voitures de sport. Totalement de cuir vêtus et siglés "Europa", ils offrent un minimum de confort et un maintien optimal. On retrouve l'univers des Elise, mais avec plus de soins dans la présentation (cuir partout notamment) et surtout un équipement de série complet : climatisation, radio… On reconnaît des commodos issus de la grande série, tandis que le volant trois branches siglé Lotus dispose de l'Airbag. Les contreforts de portes sont plus soignés et rembourrés. Pédalier alu, pommeau de vitesse mixte cuir/alu ou bois/alu selon la finition retenu rappelle l'âme de sportive qui l'anime sans compter que l'habitabilité reste celle d'une voiture de sport et pas d'une GT au sens actuel du terme. La positon de conduite reste bonne même si l'espace au pédalier est assez réduit demandant au départ une certaine accoutumance. L'insonorisation est correcte mais ne filtre pas le moteur… fort heureusement !

MOTEUR

Le deux litres disposé transversalement en positon central arrière est une vieille connaissance. Et pour cause, il s'agit du quatre cylindres Opel déjà vu dans le… Speedster Turbo justement ! Doté là aussi d'un turbocompresseur (Borg Warner) soufflant à 0,7 bars avec un échangeur air/air, il délivre la puissance de 200 ch à 5 400 tr/mn et un couple de 27,7 mkg à 5 000 tr/mn. A travers ces valeurs, même si elles sont supérieures de peu, notamment en cartographie moteur à celles du Speedster Opel, on retrouve bien ce caractère plus couple en bas que hystérie dans les tours. Ce que l'on aurait pu reprocher au roadster Opel ne s'applique pas à l'Europa S qui se veut plus GT. Et c'est vrai que volant en main les chiffres bruts sont confirmés. Avec un simple filet de gaz, n'ayant pas trop de poids à traîner, le deux litres turbo reprend de plus belle et cela sans tomber un des six rapports de la boîte mécanique. Chrono en main, l'Europa S fait honneur à son blason avec près de 250 km/h en vitesse maxi, et surtout un kilomètre départ arrêté en 26 secondes piles et un 0 à 100 km/h autour des 6 secondes. Mais plus encore que ces chiffres, c'est dans la communication sportive que cette GT excelle ! Non pas que le moteur chante le bel canto, il grogne plutôt joyeusement derrière vos oreilles, mais l'absence d'insonorisant castrateur, et le poids léger de l'ensemble, permet de vivre au quotidien des sensations qui semblent oubliées chez certaines rivales plus aseptisées. Alors qu'il faut rouler à plus de 150 km/h chez la concurrence et disposer de près de 100 ch de plus pour avoir les mêmes performances et sensations, l'Europa S vous propose une version réactualisée des sportives d'autrefois, la sécurité et facilité de conduite en plus. Si on devait être un peu critique parmi tant d'éloges, on aurait aimé un moteur plus actuel et performant plutôt que de récupérer du beau " recyclage ", surtout à ce niveau de prix. Alors que l'Opel GT profite de la dernière mouture à 264 ch et son injection directe d'essence, on était en droit d'attendre le moteur de 240 ch de l'Astra GTC OPC avec son punch étonnant, et tant pis si les propriétaires d'Exige et d'Elise s'en offusquent !

SUR LA ROUTE

Le raccourci semble si évident qu'il ne l'est pourtant pas ! Certes, la structure en aluminium extrudé collé à l'époxy (68 kg seulement !) est héritée des Elise et Exige, mais c'est plutôt du côté de la marque au Blitz qu'il faut chercher. C'est la même que celle de l'Opel Speedster dont l'empattement était 30 mm plus long avec des caissons latéraux abaissés et renforcés. Le tout est habillé d'une peau en plastique limitant ainsi le poids de cette Lotus à 995 kg. On est pas passé loin de la tonne, mais l'honneur est sauf. D'autant plus sauf que son choix plus " bourgeois " la laisse cependant à 200 à 300 kilos d'écart avec ses rivales directes (Cayman S, TT 3.2 V6) Toujours dotée de suspensions triangulées avant et arrière, Lotus fait confiance à des combinés ressorts/amortisseurs Eibach et Bilstein. Des barres anti-roulis sont là en renfort. Pour les accrocs des filets de sécurité, passez votre chemin, les ESP, ASR, CBC, EBD… sont pour les autres ! Ouf. Cependant ce choix, aussi louable soit-il pour le sport est tout de même contradictoire sur l'Europa, puisque d'une part on déplore l'absence d'autobloquant même en option, et d'autre part l'Elise peut désormais recevoir un ESP en option. Cherchez l'erreur c'est " l'ultra " qui peut opter pour une ESP et la " GT " qui n'en aura pas ! Les pneus Bridgestone Potenza RE040 sont très performants et adoptent des dimensions différentes entre l'essieu avant et arrière, comme de coutume chez Lotus : AV 175/55 R 17 et AR 225/45 R 17. De face, l'Europa S semble chaussée de roues galettes, mais rassurez-vous, le train avant reste incisif et précis lors des attaques des trajectoires. La direction à crémaillère ne nécessite pas d'assistance et reste directe avec 2,8 tours de volant et offre un bon rendu de la route. Si sur route la suspension est assez conciliante, plus en tout cas qu'avec une Elise, elle demeure celle d'une voiture de sport. La vivacité est moins étincelante qu'une Elise, mais face à la concurrence, l'Europa rend la route plus vivante. La prise de roulis reste faible, l'architecture avec moteur central arrière profite à l'équilibre général et le poids encore contenu est le bienvenu. Ce dernier permet aux freins d'être à la fête, puisque des étriers AP 2 pistons " seulement " à l'avant et Brembo 1 piston à l'arrière suffisent à garantir un freinage qui fait référence aujourd'hui. "Light is right" disait Colin Chapman, une maxime plus que jamais d'actualité. Sur la route, la petite Lotus est en réalité une offre un peu seule sur le marché puisque toutes ses rivales sont beaucoup plus lourdes et beaucoup plus édulcorées. Un comparatif direct serait cruel faisant passer l'Europa pour une voiture de course et les autres pour des coupés cossus. Imaginez alors avec une Exige S !...

L'EUROPA A L'EPREUVE DU CIRCUIT

VW Golf GTI Mk5Le circuit de Lurcy-Levis, au tracé varié, permet de mettre en lumière beaucoup plus rapidement les capacités du châssis. Au bout de deux tours sans trop forcer l'allure, l'absence d'autobloquant se fait vite sentir et surtout les suspensions paraissent très souple. L'Europa exige ainsi une conduite très fine qui n'apprécie pas trop la brutalité dans les manières. Elle nous rappelle les attitudes de l'Esprit qui mariait confort de suspension et efficacité. Au fil de l'augmentation du rythme la puissance qui garanti certes des performances de premier plan, devient vite juste sur la piste, surtout dans la longue ligne droite de Lurcy. C'est dans la parabolique qui suit que l'on aurait apprécié le plus l'autobloquant. Le freinage est lui sans reproche puissant, endurant et précis. La position de conduite est bonne et le maintien latéral suffisant. Finalement il ne lui manque pas grand-chose pour le sans faute sur circuit avec un autobloquant, des suspensions un poil plus ferme (et encore c'est pas indispensable) et surtout au moins 40 ch de plus. Il existe déjà le pack performance qui offre un gain de 25 ch, mais cela reste encore juste, surtout avec les capacités exceptionnelles du châssis. Les propriétaires de Speedster Opel Turbo, pratiquants les sorties circuit avec assiduité n'hésitent pas parfois à aller chercher les 300 ch avec un châssis optimisé, et, à les voir évoluer, cela marche très fort. Alors pourquoi pas en complément une Europa GT3 ou GTS ? L'actuelle Europa S pourrait très bien devenir une version d'accès, et prévoir une version d'Europa plus ultime pour les amateurs de sorties circuit ?...

:: CONCLUSION
Assez étonnement, peu de nos confrères se sont fait l'écho de cette anglaise un peu spéciale. Pourtant, l'Europa S n'est pas une Elise de luxe mais une vraie Lotus à part entière qui propose sa propre vision pour l'épicurien de la route. Avec ses performances de voiture de 300 ch, son capital sympathie lié à son blason, et sa philosophie et conception (châssis hérité du Speedster Opel Turbo, on a vu pire !), l'Europa S est pleine de charme et se découvre à l'usage. Un achat qui peut surprendre mais dont la cohérence est le résultat d'une passion souvent mûrement réfléchie. Si on achète une Porsche ou Audi autant pour le plaisir de conduite que pour le reflet de son ego autour de soi, la Lotus s'achète pour son idée du voyage pour soi et non vis-à-vis des autres. Plus intégriste que ses concurrentes directes, elle demande quelques sacrifices pour un usage quotidien, à commencer par son accès à bord. Mais les vrais passionnés ne s'y tromperont pas et possèdent ainsi un morceau de choix du patrimoine automobile britannique. Avec 500 exemplaires produits par an, elle sera en plus exclusive, son luxe à elle. A quand une version plus ultime encore qui permet de voyager au long cours et aussi venir taquiner ses sœurs plus turbulentes sur les pistes des sorties circuits ?...

L'Automobile Sportive tient à remercier chaleureusement et sans retenue Vincent pour le prêt de sa Lotus Europa S flambant neuve ainsi que pour sa confiance. Sans lui, ce dossier n'aurait pas été possible.

CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Art de conduite. Nous imaginons difficilement la gent féminine effectuer les contorsions pour s'insérer dans le bcquet du pilote autrement qu'en short, jean ou combinaison… de course ! Cette sportive radicale à souhaits est accessible non pas en terme d'habitabilité mais de pilotage. Dès lors, un autobloquant s'impose, au moins au tarif des options, et les 240 ch du moteur OPC permettraient de mieux savourer encore cet art de conduire. Si les heureux possesseurs d'Europa venaient à doper en masse leur mécanique, Lotus nous a confié en secret que la maison-mère ferait le nécessaire pour que ces passionnés ne s'adressent plus ailleurs… En attendant, savourons-la déjà telle quelle !"
Echappement - octobre 2006 - Lotus Europa S - Louis Philippe Da Fonseca.

"Rationalisation et économie obligent, c'est un châssis en aluminium dérivé de celui de l'Elise qui a été repris, tandis que la carrosserie a, elle, été totalement redessinée. Certes moins agressive, l'Europa n'en demeure pas moins une vraie voiture de sport avec son pavillon qui ne dépasse pas 1,12 mètres en hauteur, sa position de conduite au ras du sol et semi-allongée et son habitacle assez exigu. Le soupçon de confort est apporté par la présence de vitres électriques, d'une climatisation, d'un ABS et même d'un autoradio. Pas de quoi faire de l'Europa S une sportive bourgeoise, mais au moins profite-t-on d'une auto un peu plus envisageable au quotidien."
L'Auto-Journal - HS spécial Haut de gamme 2007 - Lotus Europa S - Collège d'auteurs.

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