© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (06/02/2004) 
	
 
 
            GT A L'ITALIENNE
 
             Avec la renaissance d'Alfa Romeo amorcé avec la 156 à 
              la fin des années 90, les nouveautés se succèdent. 
                Après avoir présenté la 147 et les GTV et spider 
                relookés, Alfa Romeo nous gratifie d'un coupé baptisé 
              GT tout simplement. Un retour à la mode des coupés 
              compacts, comme le fut en son temps l'Alfa Romeo Alfasud Sprint... 
            Texte: 
              Gabriel LESSARD              - Photos: D.R. 
            La naissance d'une nouvelle Alfa Romeo reste toujours un évènement 
              pour les passionnés d'autos sportives. Surtout lorsqu'il 
              s'agit d'un coupé, certainement l'une des formes les plus 
              représentative du sport automobile sur route. Chez Alfa Romeo, 
              la tradition des coupés, que cela soit des GT ou des coupés 
              sportifs est une véritable institution. L'arbre généalogique 
              des coupés Alfa démarre réellement, dans le 
              cas des modèles à forte diffusion, avec la Giullietta 
              Sprint, dont le dessin affichait alors une pureté inégalable. 
              S'en est suivi de véritables coupés à succès 
              avec les coupés Giulia Bertone, dessinés avec Maestria 
              par un jeune designer des années 60 : Giorgetto Giugiaro 
              ! Par la suite, l'offre d'Alfa dans les années 70 s'est scindée 
              en deux avec les coupés Alfasud 
              Sprint et les Alfetta 
              GT & GTV. Dans les deux cas, les berlines concernées 
              servaient de plate-forme et de banque d'organe. Depuis, seuls les 
              coupés GTV commercialisés 
              depuis 1994, assuraient chez Alfa dans la catégorie coupés, 
              mais depuis peu a été présentée la nouvelle 
              Alfa Romeo GT
 
            CONCEPTION
                          Pour le design de son nouveau coupé, Alfa Romeo a fait appel 
              à son partenaire traditionnel : Bertone. Ce dernier confirme 
              ainsi sa maîtrise du dessin des coupés issus de la 
              grande série, puisque c'est déjà lui qui a 
              dessiné l'Opel Astra Coupé Bertone. Ce qui peut prêter 
              à confusion de prime abord, c'est la similitude de la face 
              avant avec l'Alfa 
                147. Pourtant, ne nous trompons pas car cette Alfa Romeo GT 
              est basée sur l'Alfa Romeo 156. Ce sont ainsi tous les soubassements 
              (dessinés par Ital Design !) qui sont repris à la 
              berline 156. La partie supérieure de la carrosserie est en 
              revanche totalement inédite et dessinée par Bertone. 
              Une fois n'est pas coutume, mais ce coupé Alfa Romeo est 
              une 3 portes, puisque le coffre arrière est occulté 
              par un hayon. 
            AMBIANCE ALFA
            Ce coupé GT aime décidément le panachage 
              des genres. En effet, la planche de bord est très proche, 
              au niveau dessin de celle de l'Alfa Romeo 147. Les compteurs ronds 
              encastrés sont heureusement de la partie et globalement l'intérieur 
              est toujours accueillant et joyeux. Certes, la finition n'est pas 
              encore au niveau des standards allemands ou japonais, mais la gaieté 
              et la sportivité intérieur font vite oublier ces avatars. 
              Grosse différence comparé aux coupés GTV ou 
              même Audi TT et Nissan 350Z, le coupé GT propose 4 
              vraies places. L'équipement est à l'avenant et offre 
              de série tout ce que l'on est en droit d'attendre sur une 
              auto de ce standing et de prix. 
            MOTEUR
            Ah ce V6 Alfa ! Quelle mécanique ! Véritable 
              tradition chez Alfa Romeo, ce V6 cubant 3,2 litres introduit par 
              la 147 GTA est doté 
              de quatre arbres à cames en tête et autorise des envolées 
              lyriques grisantes. Avec 240 ch à 6 200 tr/mn, le V6 du coupé 
              GT, qui est le même que celui présent sous le capot 
              d'autres modèles Alfa, perd curieusement une dizaine de chevaux 
              et 1 mkg de couple. Pour le seconder dans sa tâche lyrique 
              et sportive, une boîte mécanique à 6 rapport 
              vient en tirer la quintessence. Il y a fort à parier que 
              la boîte Selespeed sera disponible à terme sur le coupé 
              GT. 
            SUR LA ROUTE
            Très curieusement, l'Alfa Romeo GT vue sur photo ne 
              permet pas d'apprécier ses lignes et son gabarit à 
              sa juste valeur. En grandeur nature, avec les jeux de lumière 
              qui viennent lézarder ses flancs travaillés, on l'apprécie 
              que mieux. La similitude du profil avec la Giulietta Sprint rappelle 
              à tous le patrimoine chargé d'histoires sportives 
              de la firme milanaise. L'intérieur est réellement 
              chaleureux et accueillant, et la planche de bord à quelques 
              détails près semble vraiment issue d'une Alfa Romeo 
              147. Bien calé dans les très beaux sièges baquets 
              en cuir, il est temps de réveiller le chef d'orchestre afin 
              qu'il dirige avec brio les concertos de bielles et les musiques 
              de chambres
 Dès le moteur mis en route, sa sonorité 
              envahit l'habitacle et fait tout oublier. Oublié les détails 
              de finition encore agaçants à ce niveau de prix, oublié 
              ce panachage de technique et de design sur ce coupé GT (Alfa 
              147 et 156), tant le V6 sonne et charge vos tympans. Première 
              enclenchée, et l'Alfa s'arrache du sol. Sur les premiers 
              kilomètres de route, la boîte s'avère très 
              bien étagée, mais offre en revanche un maniement de 
              boîte un peu lâche. Bien suspendue, le coupé 
              GT donne quelques remontées de couple dans le volant (normal 
              avec une telle puissance sur les seules roues avant) et la monte 
              pneumatique conséquente vous rappelle que la chaussée 
              est déformée. Puisque " l'olio et l'aqua " 
              du moteur sont chaudes, on peut accélérer la cadence. 
              Très bonne nouvelle, cette Alfa Romeo GT offre un comportement 
              très équilibré et facile en toutes circonstances. 
              On passe fort en courbe, et se surprend même à rétrograder, 
              avec la vitre légèrement entrouverte pour mieux apprécier 
              les borborygmes du V6 enchanteur, juste avant l'entrée en 
              courbe. Alors cette Alfa Romeo GT, parfaite ? Pas tout à 
              fait en réalité, puisque les nombreuses aides à 
              la conduite montées en série, dont l'ESP viennent 
              gâcher le plaisir. Lorsque vous souhaiter corriger une trajectoire 
              un poil optimiste, l'ESP va s'en charger. Et l'absence d'autobloquant 
              indique clairement les choix techniques pris par l'usine. Dommage 
              pour les puristes. Mais soyons tout à fait honnêtes, 
              car dans 99% des cas, les Alfa Romeo GT, comme la plupart des sportives 
              ne sont pas exploitées sur tout leur potentiel. 
            :: CONCLUSION 
              Alfa Romeo poursuit sa stratégie de (re)construction de gamme, 
              et y parvient avec brio. Après les 156, 147 et GTV qui mettent 
              le feu dans le cur des Alflistes, le coupé GT s'annonce 
              comme la nouvelle référence de la firme au biscionne. 
              Et avec ses quatre vraies places, à l'instar du coupé 
              406 Peugeot, elle devrait rencontre un franc succès et une 
              diffusion plus importante que son grand frère le GTV, certes 
              plus sexy, mais moins pratique. C'est certainement tout l'art du 
            juste milieu, que le coupé GT manie avec intelligence
 
            CE QU'ILS EN ONT PENSE : 
              "Le nouveau coupé affiche un tempérament 
              plus proche de celui de la 147 GTA. Rien à redire sur la 
              proue, dont la suspension à double triangulation, associée 
              à une direction très directe (1,7 tours de bitée 
              à butée), assure un feeling toujours très sportif. 
              En revanche, après s'être gentiment placé, le 
              postérieur rechigne, quant à lui, à vraiment 
              engager. Pour limiter le survirage (arrière qui se dérobe), 
              les ingénieurs ont notamment revu les courbes d'amortissement 
              et installé des silent-blocs plus souples pour les biellettes 
              transversales de l'essieu arrière, afin de créer davantage 
              de pincement sous effort latéral." 
              ECHAPPEMENT - janvier 2004. 
            "Donc, reprises de la 156, les liaisons 
              au sol bénéficient d'une mise au point spécifique 
              au coupé GT. A l'avant, il s'agit d'une double triangulation 
              qui a pour but d'améliorer la tenue latérale, la réponse 
              de direction ainsi que la motricité des pneumatiques (Michelin 
              Pilot Sport 225/40 ZR 18, en option sur ce modèle d'essai) 
              quelle que soit la charge de l'auto. Pas de changement non plus 
              en ce qui concerne le train arrière. La gestion du comportement 
              est assurée par un VDC (l'ESP d'Alfa Romeo) avec freinage 
              d'urgence et antipatinage ASR agissant sur les freins et la coupure 
              d'alimentation du moteur. Autant le dire tout de suite, l'électronique 
              n'empêche pas ce coupé de rester vivant et amusant. 
              Et puis il y a le fameux V6 " historique " d'Alfa, remanié 
              et amélioré au fil du temps." 
              SPORT AUTO - Décembre 2003.            |