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ESSAI (22-09-2003)
BENTLEY
CONTINENTAL
GT
164 000 Euros (01/10/2003)
ND CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
W12 Biturbo 6.0 560
MOTEUR

Type: 12 cylindres en W, 48 soupapes 4 arbre à cames en tête
Position: longitudinal AV
Alimentation: Injection électronique
Cylindrée en cm3: 5 998
Puissance ch DIN à tr/mn: 560 à 6 100
Puissance au litre en ch: 93,36
Couple maxi en Nm à tr/mn: 650 à 1 600
TRANSMISSION
Intégrale
Boîte de vitesses (rapports): 6 automatique
POIDS
Données constructeur en kg: 2 300
Rapport poids/puissance en kg/ch: DIN 4,1
PERFORMANCES
Vitesse maxi en km/h: 323
400 m DA en secondes: ND
1 000 m DA en secondes: ND
0 à 100 km/h : 4,8


Pas d'intérieurs britanniques sans cuir et bois précieux. La tradition a été respectée sur le coupé Bentley Continental GT avec en prime un dessin élégant et fonctionnel. Une vraie réussite !


Sur la VW Phaeton, le W12 autorise déjà de belles performances, mais avec la greffe de deux turbos, c'est désormais avec 560 ch et surtout 650 Nm de couple dès 1 900 tr/mn qu'il faut compter. De quoi effacer les 2,3 tonnes de la Bentley Continental GT.


L'inspiratrice ! C'est cette Bentley Continental des années 50 qui a évidemment inspiré les designers de l'équipe Bentley dirigée par un ancien de Skoda..


La ligne de la Continental GT inspire le respect et l'admiration. Ses proportions sont imposantes, mais une fois sur route, l'excellent châssis et la puissance "suffisante" du moteur la rendent maniable et équilibrée..

BIEN :-)
Finition
Moteur
Reprises
Comportement efficace
PAS BIEN :-(
Consommation
Insonorisation trop poussée
Poids


© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (22/09/2003)

CONTINENTAL EXPRESS !

Après un rachat pleins de rebondissements et de polémiques, Bentley est donc passé dans les mains du groupe VAG sous l'impulsion de Ferdinand Piech. Faisant un réel pied de nez à son concurrent de Bavière, BMW, VAG comptait bien développer Bentley sur un créneau encore inexploité par le groupe : le luxe sportif très haut de gamme...

Texte : Gabriel LESSARD
Photos : D.R.

Depuis les années 60 Bentley était devenu progressivement une marque complémentaire à Rolls-Royce. En effet, les Bentley étaient identiques aux Rolls, mais bénéficiaient d'une calandre différente et d'une présentation qui se voulait plus sportive (dans l'esprit seulement...). Il faut donc attendre les années 80 pour voir apparaître une Bentley Turbo R, en berline exclusivement, pour constater un regain de sportivité. Pourtant, le sport et Bentley ont été indissociables pendant de nombreuses années avant la deuxième guerre mondiale avec notamment des succès retentissants dans la Sarthe. Dans les années 90, VAG et BMW, alors en mal de prestige se sont livrés une lutte sans merci pour le rachat des firmes Rolls-Royce et Bentley. Le résultat, on le connaît aujourd'hui, puisque Rolls-Royce est revenu à BMW et Bentley à VAG. DaimlerChrysler qui s'est intéressé un temps à ces marques prestigieuses a décider de faire différement en ranimant une marque surgie du passé : Maybach.

ELEGANCE ET EQUILIBRE

Lorsque des designers s'attèlent à tracer les lignes de la future GT de Bentley, la tâche est ardue. Certes, il sera aisé de ne pas tomber dans les excès du passé comme sur les Continental T des années 90 (carrées et aux dimensions imposantes !), mais devoir dessiner une GT qui devra non seulement être à la hauteur de son blason, mais en plus devenir une référence dans son micro-segment de marché. Globalement l'impression générale est excellente. Les lignes sont fluides, équilibrées et l'ensemble est élégant. Une sensation de force tranquille se dégage de ce noble coupé anglais (ou allemand ?). La calandre Bentley et les doubles optiques rondes ont particulièrement été bien intégrées à la face avant et les lignes fuyantes vers l'arrière avec une carrosserie du type Fastback rappelle avec bonheur le coupé Bentley Continental des années 50. Si de prime abord, ou en photo, l'auto ne paraît pas imposante, le diamètre des jantes en 19" peut vous donner des indications sur les proportions réelles de cette GT. A noter les traits historiques des Bentley avec l'ouverture des vitres latérales sans montant, le pavillon bas, les portières très hautes, le porte-à-faux avant inexistant et la poupe rallongée. Il n'y a que nos confrères britanniques aujourd'hui pour faire la fine bouche, puisque le chef designer du projet Continental GT, Dirk Van Braeckel, est un ancien de chez... Skoda !

INTERIEUR SO BRITISH

Pas possible de concevoir une anglaise sans un intérieur qui ait une âme. Pari réussi là encore sur cette Bentley Continental GT, puisque l'atmosphère typique des grandes berlines britanniques a pu être recréé ici. Certes, l'espace est beaucoup plus compté que d'ordinaire, mais pour le reste, tous les ingrédients sont réunis : cuir et bois, des touches de chromes, une boîte automatique, des cadrans ronds enchassés dans le bois, une moquette épaisse et un équipement pléthorique. Rien ne manque à bord, et la seule concession à la tradition est la petite montre analogique Breitling au milieu en haut de la console centrale. Lorsque deux noms prestigieux s'associent…

MOTEUR : CONTIENNTAL EXPRESS !

Le W12 de la Bentley Continental GT est évidemment le frère de celui monté sur les Phaeton W12. A ceci près que sur la Continental GT, il n'était pas question de réaliser une GT au passé aussi lourd que son poids total, qui n'ait pas les performances des meilleures GT du segment. Pour mouvoir les 2,3 tonnes de la belle anglaises, les ingénieurs motoristes n'y sont pas allés par quatre chemins en montant deux turbocompreseurs sous le capot. Ainsi, comparé à la Phaeton, le W12 développe ici 560 ch à 6 100 tr/mn et 650 Nm de couple dès 1 900 tr/mn !! Et pour bien comprendre, le résultat du poids et de la puissance respectable (comme on disait autrefois à Crewe...) donne tout de même un rapport poids/puissance de 4,1 ch/litre, soit celui d'une supersportive.

SUR LA ROUTE : UNE PURE GT

Le moins que l'on puisse dire, est que le coupé Bentley Continental GT en impose dans tous les sens du terme. Design très classique qui semble déjà hors du temps, proportions imposantes, poids titanesque et savoir que sous le capot patientent poliment un haras de 560 yearlings ! J'ouvre la porte et… ouh ! Qu'elle est lourde ! Je me glisse dans cet écrin si britannique dans lequel on se sent tout de suite à l'aise. Un peu comme dans les Jaguar ou les Rolls. Cuir et bois précieux à profusion, finition hors pair et ergonomie, une fois n'est pas coutume, très améliorée et efficace. Seules petites touches nostalgiques : la montre Breitling analogique, nous l'avons vu plus haut, mais également les buses d'aération rondes chromées avec la tirette traditionnelle. Mais finalement cette tradition séculaire et les dernières innovations High-Tech font plutôt bon ménage. Il est heureux que les designers aient réussi à conserver cette ambiance si typique des productions britanniques. Bravo ! Une fois en route, la sonorité de l'échappement ne laisse aucun doute sur les caractéristiques du moteur. Pas d'histoire, cette fois-ci il faut y aller... Pour démarrer, je laisse la boîte en mode tout automatique le temps de me familiariser avec toutes les commandes de l'engin et surtout bien appréhender ses évolutions. J'avoue une certaine crainte d'inertie avec les 2,3 tonnes. Première poussée sur la pédale de droite, deuxième, troisième..., à chaque fois la sensation de poussée est immédiate et très forte. Le moteur semble plein à tous les régimes (le couple gargantuesque dès les plus bas régimes n'y est certainement pas étranger) et la boîte enquille les rapports sans même que je m'en aperçoive. Je reprend les commandes de la boîte à 6 rapports et j'élève le rythme sur un parcours sinueux que je connais bien. Malgré le poids de l'ensemble, l'auto semble presque légère et agile. Les 25 ingénieurs châssis qui ont travaillé des mois sur la Bentley Continental GT peuvent se féliciter du résultat tant il est réussi. Car si la puissance de 560 ch permet d'effacer le poids pour la partie accélération, il faut tout de même un châssis excellent pour maintenir l'auto au sol et éviter le syndrôme des muscle cars US dans les seventies (à fond dans les lignes droites, et pieds sur les freins juste avant les virages !). Un vrai moment de délectation, la conduite de cette Continental GT. Elle rappelle, avec cependant plus d'exclusivité et une présentation plus poussée, le coupé Mercedes CL600 avec le dernier V12 biturbo. La transmission intégrale fait merveille, permettant des vitesses en courbes très élevées même par chaussée dégradée.

:: CONCLUSION
Dans les années 60, Jean Daninos avait rêvé et conçu une remplaçante aux Bentley Continental des années 50 avec ses Facel Vega. Depuis, personne hormis Mercedes n'avais réellement investit ce créneau si particulier des GT très performantes, luxueuses et efficaces. L'oubli a désormais été réparé avec cette Bentley Continental GT terriblement british, belle et surtout efficace. Elle n'est cependant pas encore à la portée de toutes les bourses, mais cela est finalement certainement une composante de son prestige et son aura…

"Venus essayer ce qui promettait d'être une Bentley bien intéressante, nous découvrons une voiture intéressante tout court. Puissance très disponible, boîte vive, comportement neutre, très hautes performances, elle évoque l'ancienne Aston Martin V8 Vantage, mais avec un comportement bien plus moderne. La Bentley mérite d'être comparée aux GT les plus huppées, Ferrari 456 M et Aston Martin DB7."
SPORT AUTO - août 2003.

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