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AUDI TT RS Plus Roadster (2012 - )

audi tt rs plus roadster
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (16/11/2012)

PLUS QUE PARFAITE

L’arrivée de la troisième génération de l’Audi TT est imminente. Pour faire patienter les fans, du côté d’Ingolstadt, on a décidé de refaire une beauté à la RS. Quelques légères retouches mais aussi, et surtout, plus de puissance pour des performances toujours plus folles. Très bien, mais la RS Plus est-elle aussi plus fun ?

Texte : Maxime JOLY
Photos : Étienne ROVILLÉ

Audi avait fait une entorse à la règle en appliquant la signature RS plus tôt que d’habitude aux TT coupé et cabriolet. Cela permet, aujourd’hui, à la marque allemande de peaufiner cette version en y ajoutant quelques nouveaux ingrédients. L’appellation Plus est née en 1996 chez Audi, sur le break S6, au look on ne peut plus banal. Pourtant, avec 325 chevaux sous le capot, il était plus puissant que la mythique RS2. Huit ans plus tard, Audi récidiva en présentant la RS6 Plus. Aujourd’hui, TT RS Plus et R8 Plus reprennent le flambeau…

PRESENTATION

Bien malin celui qui saura distinguer une Audi TT RS Plus d’une "simple" TT RS. Pour y arriver, repérez les coques des rétroviseurs du Pack Design Carbone et la calandre Singleframe spécifique, avec son maillage-diamant qui dispose d’un polissage anthracite et d’un cadre en aluminium mat. Il est aussi possible de succomber aux jantes à liseret rouge déjà vues sur la RS3. Si vous n’en voulez pas, Audi vous laisse le choix - gratuitement - entre les jantes 18 et 19". Ne pas métamorphoser son TT était sans doute la principale préoccupation d’Audi. Beau gosse de la catégorie du fait d’un gabarit contenu, il est en opposition totale avec la dernière BMW Z4. Seul signe extérieur de musculature, l’énorme aileron fixe est déjà suffisamment voyant pour ne pas en rajouter. Pour ceux qui préfèrent la discrétion, le classique aileron rétractable peut d'ailleurs être choisi à l’achat. Finalement assez peu d’options pour personnaliser l’extérieur du coupé TT le plus puissant de l'histoire, si ce n’est le Pack Esthétique Noir et la peinture individuelle Audi exclusive.

HABITACLE

interieur audi tt rs plus roadster

La dotation de série des coupé et cabriolet Audi TT RS Plus est assez riche et l’habitacle brille par sa qualité d’assemblage ainsi que par celle des matériaux utilisés. De quoi faire passer la pilule sur la coquette hausse de prix (+6.400 €) que réclame la variante Plus de la TT-RS, soit un total de 69.750 € (hors option) pour le Roadster que nous avons pu essayer. Les sièges baquets en cuir Nappa sont vendus 3.450 € et on y trouve également divers Packs Cuir et décors d’intérieur. L’inscription TT-RS est présente un peu partout, aussi bien dans le compteur que sur le volant, les sièges ou bien les seuils de porte. Exclusivité de cette version, le TT-RS Plus apposé sur le pommeau de levier de vitesse. Le filet anti-remous électrique est offert, contrairement aux sièges électriques et chauffants. Quant au coffre, il tire bénéfice de la suppression des places arrière et est d’une profondeur appréciable.

CARACTERISTIQUES


AUDI TT RS Plus Roadster
audi tt-rs moteur
MOTEUR
Type : 5 cylindres en ligne, 20 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Injection directe avec calage variable d'admission + turbo avec échangeur air/air
Cylindrée (cm3) : 2480
Alésage x course (mm): 82,5 x 92,8
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 360 de 5500 à 6700
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 465 de 1650 à 5400
TRANSMISSION
4x4
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (6) / S-tronic (7)
POIDS
Données constructeur (kg) : 1510 / 1535
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 4,2 / 4,3
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (398/360)
Pneus Av-Ar : 245/40 ZR 18 (option 255/35 ZR 19)
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h): 280
1000 m DA :
0 à 100 km/h: 4"4 / 4"2
CONSOMMATION
Moyenne normalisée (L/100 Km) : 9,1 / 8,6
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 15
CO2 (g/Km) : 212/199
PRIX NEUF (11/2012) : 69.750 €
PUISSANCE FISCALE : 25 CV

MOTEUR

On se faisait du souci depuis l'essai de l'Audi RS3, victime d’une extinction de voix. Et bien non, le demi-V10 Audi n’est pas mort ! Il est même plus fort que jamais avec 360 ch prêts à jaillir du fond de ses cinq gamelles. Le couple progresse également de 15 Nm, pour culminer à un total de 465, à la faveur d’une suralimentation plus élevée et de l’admission retouchée. Ces modifications ne sont pas foncièrement nouvelles car la TT-RS américaine les proposait déjà. En option sur le TT-RS de base, la débride jusqu’à 280 km/h est offerte de série dans ce modèle Plus. Pour profiter pleinement des vocalises du 5 cylindres, rien de plus simple. Avouez que le bouton S vous fait de l’œil. Attention, une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Déjà diabolique en coupé, la symphonie flirte avec l’indécent sur le cabriolet. Tel un adolescent contestant l’autorité paternelle, il vous témoigne toute sa rage dans les oreilles.

En plus, ce méchant garçon a la santé. Et c’est rien de le dire. Avec la boîte 6, le 0 à 100 est expédié en 4,4 secondes tandis qu’avec la transmission S-Tronic 7, le TT-RS Roadster Plus gagne encore deux dixièmes. C’est bien là le seul intérêt de la boîte double embrayage, à la gestion toujours aussi chaotique en conduite sportive. Si, vous aussi, vous ne supportez ces changements intempestifs de rapport, verrouillez le mode manuel. Mais dans ce cas, où est l’intérêt du mode Sport ? Les coups de gaz aux changements de vitesse sont accentués et la boîte se veut plus réactive. Bof... le plus simple est encore de rester sur la boîte mécanique, moins chère et très agréable. Même si vous ne pourrez pas jouir des 199g de rejets de CO2 de la version DSG, obtenus grâce à un étagement de boîte à rallonge.

L'Audi TT-RS Plus demande une grande conscience professionnelle pour ne pas appuyer constamment sur le champignon. Nous avons été faibles, très faibles... La consommation relevée après l’essai atteint 15L/100 km. C’est assez sévère pour ce moteur qui est loin d’être porté sur la bouteille en conduite posée. Si l’on était de mauvaise foi, on mettrait ce piètre résultat sur le compte du bouchon subi sur le périphérique parisien. En réalité, nous avons simplement été victimes du syndrome du plaisir de conduire. Des mots qu’on n’avait plus utilisés depuis un bail à propos d’une Audi.

SUR LA ROUTE

essai audi tt rs roadster

Le mot est lâché : plaisir. C’est encore plus vrai dans sa déclinaison roadster où la TT RS Plus prend une toute autre dimension. De quoi justifier la différence de 3.600 €, d’autant qu’à ce niveau de prix, ça serait presque une goutte d’eau. Oubliez l’argument obsolète du cabriolet qui manquerait de rigidité. Faux et archi faux. Après un tour en TT Roadster, vous serez vacciné à vie des cabriolets quatre places pour une raison très simple : l’absence de remous d’air !   Pour stopper la cavalerie, mieux vaut pouvoir compter sur de bons freins. Les étriers à quatre pistons ne sont pas là pour la décoration. Serrez bien votre ceinture pour ne pas finir la tête dans le pare-brise. En outre, à chaque fois que vous freinerez ou décélérerez, vous économiserez du carburant grâce à la récupération d’énergie.  Pour passer la puissance au sol, c’est du classique signé Audi. Comme toujours sur ses véhicules puissants, Audi impose le Quattro mais du fait du 2.5 TFSI monté en transversal, le choix a dû se porter vers l’Haldex. Avec son positionnement à l’arrière, il a le mérite d’améliorer la répartition des masses (57/43). Capable de transmettre jusqu'à 100% du couple vers les roues arrière en cas une adhérence nulle sur le train avant, ce système n’en reste pas moins typé traction. Nous avons apprécié une orientation différente du compromis sportivité/efficacité de celle relevée sur la RS3 qui était à la recherche de grip, au détriment des sensations. Bien sûr, le sous-virage et la prise de roulis trop présents sont regrettables. Pourtant, tout ceci n’empêche pas d’avoir la banane au volant.

La direction, toujours trop assistée et artificielle, est par moment parasitée. Phénomène inexistant sur les S4, S5 et autres Audi au moteur longitudinal et au Quattro propulsion. Plus brutale, plus performante, même, que la R8 V8 Spyder, elle est nettement moins sportive dans l’âme que sa grande sœur. Malgré des performances voisines, ces deux modèles n’ont donc pas la même philosophie et ne devraient pas se faire de concurrence. Une nouvelle preuve de l’intelligence du positionnement de la gamme Audi.  Gênant, voire carrément mesquin, la suspension Magnetic Ride, livrée en option sur les RS, est pourtant de série sur la TT-S. Cela aurait aidé à faire passer la pilule du surcoût de la Plus mais Audi sait pertinemment qu’à 1.330 €, il s’agit d’une option indispensable. A moins de ne pas être regardant sur le confort… 

CONCLUSION

:-)
Design
Présentation intérieure
Coffre Moteur brutal
Sonorité diabolique
Performances hallucinantes
Freinage
Rigidité du cabriolet
Pas de remous d’air
:-(
Direction sans consistance
Châssis pas réellement sportif
Magnetic Ride en option
Intérêt limité de la version Plus
Surcoût
Pas de baisse de poids

Objectivement, l’intérêt en soi de la TT RS Plus est limité. Il n’est valable que pour ceux qui hésitaient encore à franchir le pas. Ce n’est pas le cabriolet le plus sportif de sa catégorie mais il se démarque de la concurrence par son moteur, à la fois généreux et sonore. En optant pour le roadster et la boîte mécanique, vous ne regretterez pas votre achat passion. Un bol d’air frais, noblement motorisé de surcroît...

PHOTOS


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