| © L'AUTOMOBILE SPORTIVE (25/08/2008) 
 RELANCE 
              ECONOMIQUE ? Présenté en 2001, les roadsters SL nomenclaturés 
		      R230 chez Mercedes-Benz ont été profondément revus en 2008 
		      pour apporter encore plus d'agrément et de plaisir et surtout rappeler 
		      à la concurrence que la reine des roadsters de luxe et de sport c'est elle 
		      ! Ce lifting apporte un nouveau visage au SL mais cache de nombreuses modifications, 
		      à commencer par un nouveau moteur d'entrée de gamme. Pour rendre 
		      le SL plus accessible ? Pas si sûr
 Texte : Gabriel LESSARDPhotos : D.R.
 Pour ceux qui ont bonne mémoire, un SL 
              280 a déjà existé dans le passé. A commencer sur 
              la génération des Mercedes Pagode dessinée 
              avec maestria par Paul Bracq. Mais sur cette génération, le moteur 
              280 était la version ultime la plus performante. Puis on se souviendra 
              sur les SL génération R129, dessinés 
              eux par Bruno Sacco, que suite à un léger facelift, un V6 de 2,8 
              litres sera monté en fin de carrière pour proposer une nouvelle 
              entrée de gamme. On ne change pas une méthode qui gagne semble se 
              dire les dirigeants de Stuttgart, surtout concernant l'un de leur véhicule 
              phare et indéboulonnable : le SL. Depuis 2001, 
              la génération actuelle R230 avait innové 
              par l'intégration d'un toit Vario de type CC lui permettant de se transformer 
              tel un caméléon en coupé ou en cabriolet. Plus besoin comme 
              sur les précédentes générations de devoir manipuler 
              fastidieusement et à plusieurs un hard top trop lourd. Au cours du premier 
              semestre 2008, après déjà un petit lifting de printemps en 
              2006, Mercedes a frappé un grand coup avec un facelift 
              nettement plus profond que dans ses habitudes. D'ordinaire, les facelifts de Stuttgart 
              se jouent au jeu des 7 erreurs comme avec celui des actuelles Classe A et surtout 
              Classe B. Mais dans le cas du SL R230 impossible de se tromper ! Toute la face 
              avant a été ainsi revue pour la rendre plus agressive et l'intégrer 
              dans la nouvelle politique stylistique de la gamme Mercedes. Exit donc les feux 
              en double " cacahouètes " pour faire place à des blocs 
              optiques s'inspirant de ceux du CLS avec les clignotants 
              qui s'étaient vers le haut débordant sur le (long !) capot. Au centre 
              de la calandre, l'étoile Mercedes semble plus imposante que jamais comme 
              si les passants risquaient de la prendre pour une autre. Les boucliers avant et 
              arrière sont totalement inédits avec un (faux) diffuseur arrière 
              et des sorties d'échappement carrées. Les blocs optiques conservent 
              en revanche le même dessin, ce qui, sous certains angles peut laisser dubitatif 
              sur l'harmonie entre l'avant plus carré et l'arrière encore marqué 
              par quelques rondeurs. Question d'habitude sans doute
 Tandis que le SL 280 
              conserve les ouies latérales à ailettes, il hérite en nouveautés 
              de deux doubles bossages inspirés des 300 SL d'antan, mais aussi des rétroviseurs 
              avec les répétiteurs en forme de flèche, comme sur les derniers 
              modèles de la gamme.             POURQUOI 
              FAIRE ?
 A la lecture de la fiche technique, 
                et au-delà du raffinement habituel des Mercedes SL, on se pose la question 
                légitime d'une telle offre. En effet avec ses 1,9 tonnes à traîner, 
                le " petit " V6 atmosphérique de 231 ch suffit-il à sa 
                peine ? Et puis 87 000 euros commence à représenter une somme plus 
                que rondelette, tout SL soit-il. Mais un rapide coup d'il à la production 
                automobile actuelle permet de comprendre la démarche des hommes de marketing 
                de Mercedes-Benz. Quelles sont les concurrentes directes du SL280 sachant que 
                la gamme SL comporte également un autre V6 avec le dernier SL350 porté 
              à 316 ch, puis des V8 et V12 ? A part la BMW 630i cabriolet (272 ch et 
                76 200 euros) il n'en existe pas d'autre. Et encore la BMW n'est qu'un cabriolet 
                avec capote en toile et ne dispose pas d'un agrément aussi perfectionné 
              que le SL en matière de cabriolet. On reconsidère alors avec intérêt 
                cette offre qui est presque unique sur le marché dans une motorisation 
                de même niveau, la concurrence étant exclusivement en V8 (Jaguar 
                  XK roadster, Lexus SC430, Cadillac 
                    XLR
). Finalement une nouvelle fois à bord, on ne peut que déguster 
                cette planche de bord au design sans faute qui décidément traverse 
                les années sans vieillir. Les amateurs avertis auront noté le nouveau 
                volant 3 branches multi-fonctions très esthétique, le nouveau système 
                hi-fi et GPS (Command APS) qui intègre de série une connection bluetooth, 
                un disque dur qui permet de stocket jusqu'à 1 000 titres MP3 et surtout 
                la commande vocale Linguatronic toujours aussi impressionnante de facilité 
              et efficacité. Pour impressionner vos amis, il n'y aura pas mieux s'ils 
                avaient encore réussi à cacher leur enthousiasme devant la ligne 
                du SL 280
 En option les sièges redessinés peuvent intégrer 
                l'ingénieux système Airscarf (600 euros) qui permet d'avoir un air 
                suffisamment chaud pour rouler décapoté même lorsque la température 
                baisse. Côté équipements, si la dotation de série correspond 
                aux standards actuels d'une voiture de luxe (DA, VE, climatisation, sièges 
                réglables électriquement, GPS, cuir
), on dénombre toutefois 
                quelques options mesquines et inadmissibles à ce niveau de prix : accès 
                et démarrage sans clé (Keyless Go à 1 250 euros !), aide 
                au stationnement Parkrtonic (950 euros), et palettes au volant pour la boîte 
                (avec un coup de gaz au rétrogradage manuel). Dotée de suspensions 
                acier (la suspension active ABC n'est pas disponible sur le SL 280), ce roadster 
                de près de 2 tonnes se comporte très élégamment sur 
                la route semblant faire fi des irrégularités de l'asphalte. Il arrive 
              à concilier un confort avec une efficacité de bon ton. Bon s'il 
                vous prend des envies de pilote du dimanche, vous vous apercevrez que vous vous 
              êtes trompé de monture. Le V6 quoique très souple, sonore 
                et disponible à bas régime avec ses 300 Nm de couple dès 
                2 500 tr/mn montre vite ses limites avec seulement 29" au km DA et un 0 à 
              100 km/h en 8"4. Le SL280 n'aime pas être brusqué et préfère 
                très largement une conduite rapide et élégante propre aux 
                GT. Dans cet exercice, avec la douceur de la boîte auto à 7 rapports 
                7G-Tronic, il excelle ! Décapoté, très peu perturbé 
              par les remous d'air surtout avec le filet coupe-vent (de série), on s'imagine 
                alors bien flâner à allure soutenue sur les petites routes de notre 
                douce France, ou alors sur la côte californienne. Et pour faire face aux 
                aléas de la circulation et de la chaussée, le SL 280 est armé 
              de tout l'attirail suffisant : quatre freins à disques ventilés 
                (dont deux percés à l'avant), ABS, ESP, BAS, ASR
 Pas de doute 
                le SL reste toujours soucieux de la sécurité de ses (précieux) 
                occupants. :: CONCLUSIONVoilà 
              une idée qui pouvait sembler curieuse mais qui finalement après 
              une rapide analyse du marché et un essai semble évident. Les amateurs 
              de roadsters de luxe, amoureux du Grand Tourisme et pas nécessairement 
              prêts à céder aux sirènes de la performance pour flatter 
              leur ego, verront en ce SL280 la synthèse parfaite. Sans gros défaut, 
              avec un ensemble moteur-boîte cohérent et souple à défaut 
              d'être brillant, ce SL280 correspond finalement à l'esprit des SL 
              précédentes générations. Moins sportif et plus grand 
              tourisme. Les V8 et versions AMG sont là pour le sport. Reste que bien 
              seul sur le marché, et même moins cher, un SL se mérite à 
              ce prix-là ! On imagine très bien que le marché américain 
              friand de ce type d'auto et obligé de rouler au pas sur leurs Highways 
              feront leur bonheur de cette version d'attaque. En France, pour un prix similaire, 
              les plus sportifs d'entre-nous lui préféreront le SLK 55 AMG nettement 
              plus grisant à la conduite et ultra-performant. Mais un SL reste un SL 
              et il est parfois difficile de ne pas céder à une légende 
            qui dure depuis 1952. Le cur à ses raisons que la raison ignore
 CE 
              QU'EN PENSENT NOS CONFRERES :"En (re)lançant 
              la SL 280, Mercedes s'adjuge une part de marché sur laquelle il est actuellement 
              le seul acteur : celle des roadsters plus axés sur le grand tourisme confortable 
              que sur la performance pure. Vu l'ambiance actuelle où le CO2 devient une 
              phobie et où la sécurité routière prend des allures 
              de racket, la démarche paraît logique. Reste à voir si la 
              clientèle s'y retrouvera ou si, pour quelques milliers d'euros de plus, 
              elle préfèrera se tourner vers la SL 350, autrement plus démonstrative 
              avec son 3,5 litres poussé à 316 ch. Car même dans sa variante 
              d'entrée de gamme, la SL est loin d'être donnée, sans compter 
              que, comme à l'accoutumée chez Mercedes, le détour par la 
              liste des options semble inévitable. Cela dit, difficile de ne pas être 
              séduit par l'homogénéité, le confort et l'efficacité 
              de cette stricte deux places à toit rigide escamotable qui, comme les grands 
              vins, se bonifie en vieillissant."
 Le Moniteur Automobile - 24 juillet 
            2008 - Mercedes-Benz SL280 - Pascal Binon.
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