LA
DIVA BY MERCEDES-BENZ
Depuis plus de 50 ans,
Mercedes nous gratifie de modèles exceptionnels que sont les SL.
Au fil des générations, ces autos qui ont véhiculé les plus grandes
stars et personnages VIP représentent l'aboutissement de toute une
marque. Rouler en SL c'est en quelque sorte un aboutissement pour
tous les amateurs avertis. Et avec cette nouvelle génération, baptisée
R230 à Stuttgart, entre la " petite " SL350 et la tonitruante SL
55 AMG Kompressor, le SL500 représente le cœur de la gamme et des
ventes...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Au début des années 50, Mercedes-Benz
possède une gamme de véhicules en phase avec son image.
Seule dévergondée dans la gamme la 300 SL, qui avec
ses caractéristiques et son caractère sportif détonne.
Mais finalement, le mariage d'un coupé et roadster sportif
avec une robustesse typiquement Mercedes fit mouche. Et si les berlines
affichaient un design très statutaire, sans trop de fioritures,
les SL se permettaient des lignes très élégantes
et intemporelles. Ainsi, un jeune styliste français très
prometteur, Paul Bracq, révolutionna la ligne Mercedes avec
les SL Pagode commercialisées en 1963. Dès 1971, Mercedes
présenta une nouvelle génération de roadster
SL, le R107, qui fut la voiture de nombreuses stars américaines,
puis enfin en 1989, Mercedes frappa un grand coup avec le SL type
R129. Elégant, très sportif et performant en SL500
et SL600, fiable, et très bien fini, sa carrière dura
pendant près de 12 ans. Sa ligne due à Bruno Sacco
et son équipe fut une telle réussite qu'il paraissait
difficile de lui façonner un successeur. Mais en 2001 est
présenté le nouveau roadster SL, le type R230 qui
reprend le point fort du SLK : son toit rétractable en métal.
Le SL est donc aujourd'hui dans son segment le seul à proposer
une carrosserie coupé et cabriolet
DEUX AUTOS EN UNE
Si aujourd'hui la très large diffusion de la Peugeot
206 CC a démocratisé le principe du coupé-cabriolet
avec un toit en dur rétractable électriquement, le
mérite d'avoir relancer cette technique (qui existait déjà
dans les années 30 avec la Peugeot 402 Ellipse) revient à
Mercedes lorsque le SLK fut présenté en 1996. Immédiatement
les délais de livraison s'allongèrent alors inexorablement
tant le concept séduisit. Pour son nouveau roadster SL, Mercedes
applique la même recette : ils appellent cela le toit Vario.
En 16 secondes, vous pouvez passer d'un coupé à un
cabriolet et vice-versa. Terrible !
LOOK D'ENFER !
Comme toute SL qui se respecte, le style extérieur est
tout simplement bluffant. Distingué à souhait, il
offre des touches de sportivité bienvenues et suffisantes.
En témoignent les jantes alu de 17", les prises d'air
sur les ailes avant, la croupe très large et suggestive de
l'auto et son fin museau sculpté pour les hautes vitesses.
Décapoté, c'est plutôt l'esprit roadster GT
qui se dégage. La première idée est de flâner
au volant cheveux au vent, en faisant varier les cordes vocales
du V8 de 5 litres. En revanche, une fois le toit fermé, l'esprit
sport est nettement plus présent. Les bruits d'air sont évidemment
réduits, et bien calé dans les sièges en cuir
très confortables, il doit faire bon de titiller le V8 dans
ses derniers retranchements.
FINITION MERCEDES
Par tradition, les habitacles des Mercedes, et encore plus
des SL se doivent d'être impeccables. Ici encore, les hommes
de Stuttgart n'ont pas dérogé à la règle.
Chaque commande a été pensée tant sur son ergonomie
que sur son emplacement. Les matériaux utilisés respirent
la qualité et sont assemblés avec justesse et précision.
Sur les SL500, le GPS est même monté en série.
Pour une fois, même si la liste d'option coûteuse est
encore longue, Mercedes n'a pas hésité à doter
sa diva de nombreux accessoires en série. Les sièges
sont à eux seuls une réussite totale tant par leur
contenu technologique et leurs solutions de réglages que
par leur confort. La position de conduite est excellente et le combiné
d'instruments tombe bien sous les yeux et est très lisible
par la grâce d'un éclairage idoine. Pour les clients
exigeants et fortunés, l'option Designo permet de se concocter
un intérieur sur mesure tant sur les matériaux que
les coloris.
MOTEUR
Sur le roadster SL500, Mercedes a installé sous ce capot
étoilé le V8 de 5 litres bien connu, qui est déjà
monté sur les Classe S, ML et coupés CL. S'il développe
la puissance très respectable de 306 ch à 5 600 tr/mn,
c'est surtout par son couple très agréable de 46,9
mkg dès 2 700 tr/mn qu'il se distingue. Cela permet ainsi
de marier la boîte automatique Mercedes à 5 rapports
avec ce V8 qui ne demande qu'à chanter. Car, nous ne le dirons
jamais assez, si les V12 hors Italie ne sont jamais très
mélodieux, les V8, quelles que soit leurs nationalités,
offrent toujours une sonorité très sportive et agréable
à l'oreille. Le mariage de ce V8 avec la boîte automatique
est donc une totale réussite pour l'esprit GT. Pour le sport
pur et dur en revanche
SUR LA ROUTE
Prendre les commandes d'une auto de ce prix et de cette catégorie
est toujours un moment magique. Magique, car pendant quelques heures,
on se prend à oublier qu'elle ne nous appartient pas et que
notre quotidien pourrait bien être constitué que de
V8 avec 300 ch minimum et les cheveux au vent. Mais ne nous égarons
pas, et démarrons le moteur sur ce modèle équipé
du système Keyless-Go. La clé reste dans la poche,
et il suffit de presser sur un bouton situé sur le levier
de vitesse comme sur les autos de courses, ou les Saab 9-5. Ah le
bruit d'un V8 qui s'ébroue ! Allez, pendant que le moteur
chauffe, je tripote tous les boutons possibles et j'en profite pour
activer la suspension active ABC. Effectivement, ainsi réglée,
le SL500 vire à plat, tellement bien que chaque virage est
avalé sans crainte. C'est même tellement efficace qu'il
est alors plus délicat de tutoyer les limites et le décrochage
peut alors être brutal. Première impression très
bonne, même si la conduite à allure régulière
du SL500 semble très édulcoré. En effet, les
1,9 tonnes de la bête n'y sont certainement pas étrangers,
et l'électronique embarquée omniprésente veille
à corriger toute erreur de conduite. Très grosse impression
sur le freinage SBC. Une fois le toucher de pédale assimilé,
cela devient redoutable d'efficacité. Si ce n'est pas encore
un freinage Porsche, cela s'en rapproche. Allez, après quelques
rêveries, je constate que le moulin est en température.
Pied dedans et la boîte rétrograde (kick-down). Le
V8 commence à gronder sous le capot et la poussée
demeure puissante mais linéaire. Sport ? Pas complètement,
mais lorsque l'on regarde le chrono et la vitesse affichée
sur le compteur ça envoie pourtant sacrément ! Si
en reprise à très faible allure, le poids et la boîte
auto impose une certaine inertie obligatoire, le SL500 reste une
GT aboutie qui offre un juste compromis entre une Jaguar XK8 trop
confort et une Porsche 911 très sportive. En clair, un SL500
pour tous les jours, une 911 pour le WE et la Jaguar pour les voyages
au long cours
:: CONCLUSION
La magie est toujours intacte, et la séduction totale. Comment ne
pas succomber à ce compromis offert (enfin contre des espèces sonnantes
et trébuchantes) par la firme de Stuttgart. Si Porsche affiche des
modèles plus radicaux, Mercedes laisse ce rôle à AMG pour le SL55,
car le SL500 se pose en chantre de l'homogénéité, de l'élégance
et de l'esprit sportif. Finalement, si SL au départ signifiait Sport
Léger, il convient mieux de parler aujourd'hui de Sport Luxe. Avec
le SL500 type R230, la légende continue… |