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ESSAI (12-04-2004)

LOTUS
ELISE
111R (S2)
(2004 - )

43 201 Euros (01/04/2004)
12 CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES LOTUS ELISE 111 R
Moteur: 4 cylindres en ligne, 16 soupapes 2 ACT
Cylindrée: 1 796 cm3
Puissance: 192 ch à 7 800 tr/min
Couple: 18,5 Mkg à 6 800 tr/min
Transmission: AR, BVM6
Freins Av/Ar: disques ventilés
Pneumatiques: AV 175/55 R 16, AR 225/45 R 17
Poids: 860 kg
PERFORMANCES
Vitesse maxi: 241 km/h
1000m D.A.: 24"5
0 à 100 km/h: 5"2
CONSOMMATION
Ville/route/mixte: 16,6/7,9/8,8 L 100km
jantes lotus elise 111r

lotus elise 111r avant
Restylée en 2000, la petite anglaise possède plus de charme que jamais. Mais ne vous y trompez pas, elle n'a rien du cabriolet qu'on achète pour sa ligne et cela serait une grave erreur de se laisser séduire sur ce seul critère esthétique.

interieur lotus elise 111r
Grande nouveauté de la 111R, l'Elise devient plus urbaine et se dote même, en option, de la climatisation ! "Shocking !" vont s'exclamer les puristes...

moteur lotus elise 111r
Ayant pris la place du moteur K Rover, le bloc Toyota, de cylindrée exactement identique, développe 192 ch à 7 800 tr/mn, avec des montées en régimes grisantes à donner la chair de poule !

essai lotus elise 111r
Freins assistés, ABS, l'Elise 111R devient une sportive moins radicale, mais toujours très efficace.

essai lotus elise 111r
Un grand bol d'air ! Voilà ce à quoi vous aurez droit au volant de cette Lotus... vivifiante !

BIEN :-)
Voiture passion
Moteur grisant
Châssis exceptionnel
Performances
Consommation raisonnable
PAS BIEN :-(
Poids en hausse
Faible gain en performances
Prix élevé
Confort symbolique
Aspects pratiques sacrifiés


lotus elise 111r

© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (12/04/2004)

ALLER PLUS HAUT !

Avec le retour des beaux jours, les cabriolets et roadsters repointent le bout de leur capot, même de l'autre côté de la Manche. Il n'en fallait pas plus pour que nous soyons séduits par l'idée de prendre contact avec la dernière née des usines Lotus, l'Elise 111R. Alors que les puristes pourront se révolter des modifications apportées à cette sportive "So British", c'est avec un grand bonheur que nous avons retrouvé la belle Elise...

Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.

Apparue en 1995, la petite Lotus Elise est depuis cette date la référence ultime auprès des amateurs de sportives sans compromis, adeptes d'une légèreté qui autorise des performances exceptionnelles malgré un moteur de puissance modeste. Restylée en 2000, l'Elise était muée jusqu'alors par différentes déclinaisons du moteur 1.8L Rover. C'était ainsi une chose qui semblait immuable, jusqu'à ce que les responsables de la marque décident de proposer des équipements supplémentaires, ayant pour conséquence un poids plus élevé qui imposait d'augmenter la puissance du moteur afin de conserver des performances de premier ordre. Délaissant progressivement le vieil adage de Colin Chapman "Light is right", la Lotus Elise 111R cède donc à la course aux chevaux qui sévit dans tous les créneaux, afin de compenser un poids en hausse. Alors, révolution ou évolution ?

DESIGN

Difficile au premier coup d'oeil de distinguer la nouvelle Elise 111R de la 111S ou même de la version de base. En effet, tout est identique, des superbes jantes à 8 branches jusqu'à la trappe à carburant en aluminium. En y regardant de plus près, on découvre sur les ailes avant un petit logo adhésif "111R" au-dessus du rappel de clignotant. C'est bon, c'est bien la voiture qui nous intéresse ! Pour le reste, on apprécie toujours autant la ligne plus agressive de l'Elise depuis son restylage très réussi. La partie arrière avec ses ailes joufflues et son popotin relevé laissant admirer un soubassement à effet de sol est vraiment superbe. L'avant n'est pas en reste, les blocs phares sur fond noir sont de toute beauté. Il n'y a pas à dire, l'Elise a du charme, beaucoup de charme.

A BORD DE LA LOTUS ELISE 111R

Mais ne vous y trompez pas. Elle n'a rien du cabriolet qu'on achète pour sa ligne et cela serait une grave erreur de se laisser séduire sur ce seul critère esthétique. Car au fond, il faut avoir à l'esprit que la vocation de la Lotus Elise est avant tout d'être une sportive, une pure, une dure, dont le seul but est l'efficacité sur la route, ou la piste. Pour s'en convaincre, il suffit de s'installer à son volant. Après avoir enjambé le large longeron, on se laisse glisser dans le baquet. A cette place, la vision panoramique sur un habitacle entièrement dépouillé de toute décorations superflue est sans équivoque : c'est sport ! Pourtant, Lotus a cru bon, sans doute pour élargir sa clientèle, d'ajouter plusieurs équipements dits de confort, et jusqu'alors proscrits à bord. Elise est légère et prends soin de sa ligne. La chasse aux kilos était son crédo, jusqu'au point de la rendre trop brute aux yeux de certains. Grande nouveauté de la 111R, Elise devient plus urbaine et désormais, on peut enrichir son habitacle de vitres électriques, d'un autoradio et même... d'une climatisation ! "Shocking !" vont s'exclamer les puristes... mais après tout, ce ne sont que des options et le client est libre de ne pas les choisir. Car il ne faut pas oublier que le confort a un prix, qui se paye sur la balance. De 860 Kg à vide, l'Elise passe à 916 Kg avec toutes les options, et rappellons qu'à sa sortie en 95, la première génération pesait 733 Kg ! C'est donc un choix à faire, mais nous ne pourrions critiquer cette possibilité dans la mesure où elle peut rendre l'Elise plus vivable au quotidien, tout au long de l'année, et surtout en dehors des circuits !

MOTEUR

Peu convaincus par la capacité du moteur Rover à délivrer, de façon fiable, une puissance supérieure aux 160 chevaux de l'Elise 111S pour faire face au gain de poids, les motoristes se sont mis en quête d'une mécanique plus puissante, testant plusieurs solutions à 6 cylindres ou 4 cylindres suralimentés provenant d'autres marques. Au final, en tenant compte d'un cahier des charges très exigeant en matière de poids et d'encombrement, les motoristes se sont tout naturellement tournés vers l'une des marques les plus réputées, sinon "la" plus réputée, en matière de fiabilité mécanique : Toyota. Par ce choix, ils ont sans doute blessé la fierté des fanatiques de cette sportive, jusqu'ici 100% anglaise ! Mais c'était à priori pour la bonne cause puisque c'est le 1.8 VVTL des Celica TS et Corrolla TS qui a été l'heureux élu, chargé de mouvoir la belle anglaise. D'un encombrement similaire à l'ancien moteur, l'implantation n'a demandé que de légères modifications sur le châssis. Adepte des hauts régimes, le moulin atmosphérique japonais développe 192 chevaux, soit une puissance spécifique de 106 ch/litre, au régime peu commun de 7800 tr/mn ! Pour aller si haut, ce petit multisoupapes utilise le système VVTL-i (Variable Valve Timing and Lift Intelligent) qui fait varier la levée des soupapes d'admission à partir d'un certain régime. La gestion électronique de l'injection est assurée par un boitier spécifique développé par Lotus pour ce moteur avec courbe de couple mieux remplie. En ce qui concerne le couple, le petit atmosphérique ne fait en revanche pas de miracle et délivre 18,5 Mkg à 6 800 tr/mn. Une valeur modeste et haut perchée mais le système d'admission variable permet aussi une excellent disponibilité à bas et mi-régime, à l'inverse des anciens multisoupapes, avant de laisser exploser toute sa fureur vers 6200 tr/mn. A partir de là, le moteur Toyota entre en transe et se jette vers le rupteur jusqu' au régime maximum de 8 300 tr/mn (!), avec des montées en régimes grisantes à donner la chair de poule ! D'autant plus que côté insonorisation, l'Elise laisse entrer directement dans vos ouies, quasiment tout ce qui vient de derrière.

Comme nous l'avions observé sur les japonaises dotée de ce moteur, il va sans dire que le pilote a souvent recours à la boîte de vitesse pour relancer la machine, même si le faible poids de l'Elise compense en grande partie un certain manque de couple. Cette commande de boîte pèche cependant par un guidage approximatif, de plus les verrouillages étant très fermes il est très souvent difficile de passer les rapports à la volée ce qui constitue une ombre au tableau du plaisir de conduire (de piloter devrai-je dire) même motif même punition pour ce qui est de la descente où les pignons n'hésitent pas à hurler leur souffrance. Heureusement, la boîte de vitesse à 6 rapports, également fournie par Toyota, possède un étagement raccourci au maximum au bénéfice des accélérations, le 0 à 100 est ainsi annoncé en 5"2, tout en autorisant une belle vitesse de pointe supérieure à 240 Km/h ! Dans l'absolu ces performances restent exceptionnelles, mais elles sont finalement assez proches de celles d'une Elise 111S, elle-même pas vraiment beaucoup plus performante que l'Elise de base...

SUR LA ROUTE

Concernant la structure et les liaisons au sol de l'Elise, en revanche, pas de révolution. On note juste un changement au niveau du tarage des amortisseurs, plus fermes, qui ne dégradent pas un confort relativement acceptable compte tenu de la vocation de l'auto. Longue de 3,75 m, l'Elise repose sur un empattement de 2m30 et des voies de 1m40 et 1m50 de large. Avec le moteur en position centrale arrière, le comportement routier de la petite Lotus demeure un vrai régal pour tous les amateurs de pilotage. Impossible de se lasser de l'agilité de cette authentique sportive, vive et équilibrée comme un kart. Chaussée d'une monte pneumatique généreuse 175/55 R 16 à l'avant et 225/45 R 17 à l'arrière, l'Elise possède une motricité exemplaire et un freinage diabolique. A ce propos, il faut préciser que les ingénieurs ont une nouvelle fois porté atteinte au caractère pur et dur de l'originale. Et oui, en effet, l'Elise jusqu'alors dépourvue de toute aide au freinage possède désormais un ABS et une assistance ! Mais le mal n'est pas trop grave puisque ces systèmes sont d'une remarquable discrétion et ne perturbent pas un pilotage des plus actifs.

Le caractère pointu de la mécanique s'accorde finalement très bien avec le comportement de la Lotus Elise et, malgré la prise de poids sensible à la conduite, les sensations demeurent exceptionnelles. Très performante, l'Elise vous régalera sur les petites routes sinueuses et vous surprendra sur circuit où elle peut réellement faire parler la poudre. Mais dans ce cas, si vous ne disposez pas des connaissances adéquates, prévoyez un budget pour vous offrir un stage de pilotage, en plus de l'achat de la voiture !

:: CONCLUSION
Le nouveau moteur Toyota apporte un gain un peu décevant sur le plan des performances pures mais ses montées en régime grisantes se marient à merveille avec la vocation de l'Elise 111R. Bien que plus lourde et enrichie de nouveaux équipement, la Lotus reste une pure sportive, très efficace et sans frime. Au menu, toujours peu de confort, peu d'équipements mais beaucoup de bruit, de sensations et des chronos d'enfer ! Une telle voiture "passion" a bien évidemment un prix, qui malheureusement devient de plus en plus élitiste à l'inverse de l'Elise...

CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"La 111R devrait figurer comme l'Elise la plus excitante de la gamme. Son moteur Toyota, pincée de piment supplémentaire dans une recette réussie, s'accorde bien au caractère ultime de l'auto. Reste sa nouvelle définition (freinage assisté et ABS, climatisation) qui la fait rentrer dans le rang en devenant une voiture comme une autre. Attention à ce que l'Elise ne perde pas toutes les saveurs spécifiques qui en ont fait un mets irrésistible jusqu'à présent."
SPORT AUTO - N°506 - ESSAI LOTUS 111R.

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