© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (10/03/2012)
SILENCE, CA TOURNE !
Avec son coupé sportif RX-7, Mazda confirme son statut de constructeur automobile ambitieux et innovant. Portant fièrement le développement du moteur rotatif, la RX-7 première du nom débarque en 1978 et permet à la marque d'aller chasser sur de nouveaux territoires plus prestigieux. Mais malgré quelques succès sportifs remarqués, elle restera un oiseau rare dans nos contrées. L'occasion de vous en dire un peu plus sur ce Youngtimer à redécouvrir...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
Une décennie plus tard, la révolution des années 60 a fait définitivement place à la société de consommation et à l’expression de la personnalité. Mazda, qui a commencé à se faire un nom en dehors des frontières du Japon avec la remarquée Cosmo Sport 110S, se doit de poursuivre sur sa lancée. A l’instar de la Cosmo Sport, la nouvelle RX-7 va très vite se faire connaître par le biais du sport automobile, en remportant le championnat série GTU lors des 24 heures de Daytona en 1979, le championnat de Grande-Bretagne des Voitures de Tourisme en 1980 et les 24 heures de Spa en 1981, surclassant les puissantes BMW. Succès sportif mais aussi commercial - Mazda a vendu plus de 1,8 million de RX-7 faisant de ce modèle la voiture de sport à moteur rotatif la plus populaire jamais construite - la RX-7 était parfaitement en phase avec les années 1970 qui imposaient de se démarquer à tout prix.
DESIGN
Sous le nom de code X605 voit se dessiner la Mazda RX-7 (appelée "Savanna" sur certains marchés) dont la première version apparaît en 1978. Cette première série de génération "mk1", dite série I, est aussi connue sous le code SA22C, reprenant les premières lettres alphanumériques de son numéro de série. Un coupé 2+2 avec hayon, un style quelque peu exotique et moderne. Le coupé nippon reprend sans l'ombre d'un doute les grandes lignes d'une voiture à succès européenne : la Porsche 924. Comme son inspiratrice allemande, elle se distingue donc par son design cunéiforme, sa lunette arrière vitrée enveloppante, ses projecteurs escamotables, ses coloris extérieurs extravagants et ses tissus intérieurs à faire pâlir Andy Warhol. Son moteur en position centrale avant et ses roues arrière motrices lui conféraient, comme la 924, une répartition quasi-idéale des masses. La compacité de ce moteur a par ailleurs permis de garder le capot très bas. Des caractéristiques qui en firent l’une des voitures de sport les plus maniables de sa génération. Peu d'appendices aérodynamiques avec un simple bavolet souple à l'avant. Mais la totalité de la carrosserie a été soigneusement pensée et optimisée en soufflerie, en témoigne par exemple l'utilisation de feux escamotables, ou l'antenne rétractable. La RX7 dénote par son aspect allongé et sa ligne fine. Elle se fait remarquer aussi par sa baie arrière entièrement vitrée, à l'instar de certains coupés sportifs américains. A noter une spécificité pour le marché français entre autres, la présence d'un toit ouvrant démontable, contre une tôle démontable pour les autres marchés. Les couleurs au catalogue sont :
HABITACLE
En ouvrant la portière, on découvre deux fauteuils assez englobants à l'avant avec appuie-tête intégrés et une agréable position de conduite située juste au-dessus du centre de gravité de la voiture. Ceux basculent pour laisser l'accès à 2 (très) petites places à l'arrière, bien plus à destination d'enfants que d'adultes. Face à lui, le conducteur trouve le compte-tour (petit plus, celui-ci fait office de niveau de batterie lors de la mise du contact), auquel Mazda a adjoint un buzzer pour l'avertir des sur-régimes, tellement ce petit moteur semble aimer monter dans les tours. On retrouve aussi le traditionnel compteur de vitesse gradué jusqu'à 210 ainsi que différentes sondes pour veiller à la bonne santé du moteur. On peut retrouver la climatisation en option, peu courante visiblement. L'autoradio est de série et de type intégré (pas de logement au format DIN) et son antenne située sur l'aile passager arrière est escamotable électriquement. Commande peu courante, celle permettant d'ouvrir les feux escamotables. Petit détail fâcheux selon certains propriétaires, l'absence d'un véritable « flash-to-pass » (l'appel de phares) puisque les feux ne sortent pas dans ce cas (à noter qu'une modification est souvent faite pour pallier ce problème).
MOTEUR
Mazda ne se contenta pas de singer la recette à succès de Porsche. Les ingénieurs japonais mettaient un point d'honneur à préserver leurs spécificités par le biais de la mécanique Wankel sous licence NSU, expérimentée depuis 1963 chez Mazda et introduit en série avec la Cosmo Sport. Mazda, par la détermination de son président Tsuneji Matsuda et surtout de l'ingénieur Kenichi Yamamoto, rendrons les moteurs rotatifs suffisamment fiables (de 20.000 Km au banc pour le NSU KKM400 à plus de 100.000 sur banc pour le type L8A de Mazda), pour être monté sur une auto de série, vitrine de cette technologie de pointe. Malgré de nombreux problèmes de fiabilité, de consommation et de pollution du moteur Wankel, Mazda persiste dans cette voie pour développer une sportive légère capable de concurrencer des autos comme la Datsun 240Z ou la Porsche 924. La Mazda RX-7 première version est donc motorisée par le bloc 12A composé de deux rotors de 573 cm3 - les deux pistons rotatifs tournant en sens inverse, le fonctionnement est dépourvu de toute vibration - délivrant au total 105 ch DIN, nourris par un carburateur 4 corps Nikki. Associé à une boîte de vitesse manuelle à 5 rapports (automatique 3 rapports en option sur certains marchés) avec 4ème en prise directe et 5ème surmultipliée, le moteur offre des performances dans la bonne moyenne de l'époque. Assez pauvre en couple à bas régime, le moteur rotatif exige d'être cravaché pour donner le meilleur rendement. L'ouverture du second corps du carburateur s'accompagne d'une poussée assez perceptible... et d'une envolée de la consommation ! Pour tenir la distance, le réservoir de 55L peut toutefois paraître un peu juste en autonomie car la consommation du moteur Wankel s'avère élevée : comptez 13L/100 de moyenne. Le poids en ordre de marche du coupé RX-7 est de 1050 kg, soit un rapport poids puissance de 10kg/ch doublé d'une aérodynamique très favorable. En conséquence, la vitesse de pointe est de 200 km/h et l'accélération de 0 à 100 km/h se fait en 9 s. Elle est plus rapide qu'une Datsun 280ZX ou qu'une Porsche 924 et elle coûte bien moins cher.
SUR LA ROUTE
Avec sa monte pneumatique en 185/70 SR13 sur jantes tôles (jantes alliage en option puis livrées en série), autrement dit des pneus à flanc haut, la Mazda RX-7 présente des caractéristiques un peu décevantes pour un modèle à vocation sportive. Malgré tout, les trains roulants sont plutôt bien étudiés. Des freins à disques ventilés sont montés à l'avant et des tambours (ventilés eux aussi) à l'arrière. Malgré la présence d'un pont rigide, encore très courant sur les propulsions, on note le montage d'amortisseurs et de ressorts. Pour les aspects positifs, précisons que la répartition des masses est idéale, avec 50,7% sur l'avant et 49,3% à l'arrière. A noter que la position du conducteur est juste au-dessus du centre de gravité de la RX7, ce qui permet de très bien sentir les réactions de la voiture. La direction assistée fait partie des options de l'époque qui s'avèrent très appréciables. A défaut, la direction à circulation de billes n'est pas des plus agréables en plus d'avouer facilement quelques faiblesses avec l'âge. Notre célèbre confrère André Costa conclue son essai de la Mazda RX-7 en ces termes dans L'Auto-Journal de juin 1979 : "En guise de bilan après une centaine de kilomètres parcourus à très vive allure sur les petites routes sinueuses de la Côte d'Or, je dirai simplement que le constat au point de vue qualités routières est très nettement positif. Bien sûr, la RX7 ne se conduit pas à la manière d'une traction avant mais je pense que tout conducteur quelque peu expérimenté appréciera comme il convient ses réactions. Il est agréable de s'évader pour un temps des lourdeurs de train avant des tractions de quelque importance, en dépit d'une direction dont l'agrément serait encore supérieur si sa démultiplication était plus faible. Bien qu'elle soit indéniablement ferme, la suspension n'est pas désagréable et, surtout, le comportement de la voiture est parfaitement sain, l'arrière dérivant sans discuter et en toute progressivité sitôt qu'il est sollicité de la bonne manière. Au demeurant, la maniabilité de la boîte de vitesses - ferme elle aussi - et la bonne position de conduite participent à l'agrément ainsi qu'à la sûreté de conduite, les sièges de la version « exportation » étant présentés de manière beaucoup plus séduisante que sur le modèle japonais. Malheureusement, il y a le revers de la médaille. Le moteur rotatif est indiscutablement silencieux, doux et sa souplesse est fort convenable. En revanche, il n'apporte rien de particulier au point de vue puissance et performances sinon sa compacité - et son appétit, hélas, demeure alarmant, en dépit des assurances qui nous avaient été fournies."
EVOLUTIONS
La Mazda RX7 série 2, appelée FB sur le marché américain en raison de son changement de VIN, apporte quelques nouveautés esthétiques et techniques pour le millésime 1981. Dès la fin de l'année 1980, la puissance du moteur jugée un peu juste à sa sortie est montée à 115 ch et les tambours ventilés sont remplacés par des disques, non ventilés. Mazda apporte en outre des changements visuels pour aborder plus sereinement la décennie des années 80, comme les boucliers plus englobants en uréthane, ses moulures latérales plus larges, ses jantes en alliage reprenant le dessin du piston rotatif triangulaire et un aileron arrière (en option) permettant d'augmenter l'appui, tout en ne améliroant la trainée (Cx de 0,34 à 0,33 selon Mazda). La capacité du réservoir est augmentée et passe à 60L. L'intérieur subit aussi quelques modifications esthétiques et la RX7 est livrée en série avec un équipement enrichi comprenant les vitres électriques, les sièges chauffants, la fermeture centralisée, un essuie-glace arrière, deux rétroviseurs extérieurs à commande électrique, un témoin d'allumage des phares (à halogène et au lieu de iode), une télécommande du hayon et l'air conditionné. Mais la direction reste à recirculation de billes, défaut majeur de cette voiture. En automne 1983, Mazda commercialise une version 12A Turbo à injection d'essence électronique. Forte de de 165 ch elle n'est vendue qu'au Japon mais elle marque l'arrivée, provisoire, de la suralimentation sur le moteur rotatif. La RX7 série 3 est de courte durée (1984–1985) mais se distingue par sa face avant légèrement plus basse. Les modèles américains recoivent une instrumentation modifiées et le modèle GSL-SE introduit une nouvelle version 1.3 (2x 654 cm3) du moteur rotatif (13B) alimenté par injection électronique et délivrant 135 ch et 183 Nm. Il sera repris pour base de la seconde génération de RX7 (FC). A l'intérieur, un nouveau volant à 3 branches et une planche de bord revue ont pris place. Conçue pour rivaliser avec la Porsche 924, la RX-7 va devenir l'ennemi de la 944 avec la seconde génération qui arrive en 1986 !
LA MAZDA RX-7 EN COMPETITION
La RX-7 courre sur les circuits du monde entier en prouvant ses performances et sa fiabilité. En 1979, Yoshimi Katayma, Yojiro Terada et Takashi Yorino remportent les 24 Heures de Daytona en classe GTU, sans réelle opposition. C'est une révolution. Elle remporte également les 24 Heures de Spa Francorchamps en 1981. A son volant, Tom Walkinshaw, patron de l'écurie anglaise TWR. La Mazda RX-7 a également battu un record de vitesse sur le Lac Salé de Bonneville en 1978 : 195.96 km/h.
ACHETER UNE MAZDA RX-7 SA/FB
90% de la production ayant fini aux USA, la Mazda RX-7 de première génération a été très peu diffusée en France. On arriverait à un total de 600 voitures immatriculées en France, ce qui en fait une véritable rareté 30 ans plus tard. Malheureusement, sa cote encore très basse n'aide pas vraiment à motiver les propriétaires pour investir dans de coûteuses remises en état permettant de conserver pieusement cette relique pourtant significative dans l'histoire de la marque. A moins que vous ne vous sentiez des talents de mécanicien et que rien ne vous arrête, regardez donc avant tout le nombre de km qui détermine à lui seul une bonne partie de l'usure générale de ces engins atypiques. Le cap des 100 000 km retrouve ici toute sa valeur symbolique, car au-delà c'est vraiment la loterie si le moteur n'a jamais été refait... et le premier moteur rotatif (12A) de la RX7 n'est plus disponible en neuf. On pourra toutefois lui substituer le moteur 13B doté de l'injection mais réservé au marché américain (1984-1985). Comme il est difficile de mesurer les compressions, vous pourrez vous livrer à un test sommaire : démarrer moteur froid, starter tiré à fond (première génération), l'huile qui s'est déposée s'évacue par un dégagement de fumée bleue tout à fait normal s'il se dissipe rapidement. En revanche, si le moteur a du mal à démarrer et dégage une fumée blanche persistante, le moteur a subi une surchauffe, les joints sont brûlés et il vaudra mieux passer son chemin sauf si le reste en vaut vraiment la peine ! Le ralenti à chaud doit être régulier autour 750 à 800 tr/mn. La consommation d'huile "normale" est de 0.5 à 1L au 1000 km. Au-dessus ou même en-dessous de ça, il y a un problème à craindre ! Le niveau est donc à surveiller très fréquemment et les vidanges doivent être faites tous les 5000 km (huile minérale non synthétique). Tout comme le moteur, l'embrayage dépasse difficilement les 100 000 km. Côté trains roulants, vérifiez l'état de la direction, surtout sur les premier modèles. Le jeu à la jante du volant ne doit pas dépasser 2,5 cm. Sinon, ce peut être du jeu dans le boîtier de direction. Si l'usure n'est pas trop forte, cela peut se ratrapper sinon il faut tout changer. Inspectez également les joints de rotules car si ces derniers sont trop usés il y a fort à parier qu'il faudra aussi changer les triangles de suspension. Enfin, la corrosion, grande maladie des japonaises des années 70 et 80 se manifeste sur la RX7 généralement au niveau des portières, de la soudure aile arrière-jupe et dans el bas des ailes arrière et avant, des arches de roues, des axes d'essuie-glaces, de l'entourage du pare-brise, bref, un peu partout où de l'eau peut s'accumuler ! Ne perdez pas de vue que les pièces neuves, mécanique et carrosserie, sont très chères et que pour trouver des pièces d'occasion, il faut du temps, de la patience et pas mal de chance. La plupart des pièces sont encore disponibles auprès de Mazda France, en dehors du moteur 12A lui-même, mais elles se trouvent aussi à moindre coût aux USA via Internet. Notez qu'il n'existe pas à proprement parler de club RX7 en France, mais une amicale RX7 avec un site assez détaillé et un forum relativement actif qui pourra vous aider dans votre recherche d'un exemplaire valable.
:: CONCLUSION
Attention, oiseau rare ! Le genre d'oiseau qu'on aimerait pourtant croiser plus souvent. Dénicher une belle Mazda RX-7 de première génération dans notre pays relève d'un quête certes noble mais disons... compliquée. Jalon important de la lignée des sportives Mazda, la RX-7 mk1 ne semble pas encore déchaîner les passions chez les collectionneurs. Il faut dire qu'après de longues recherches, l'acheteur devra s'accomoder d'une fiabilité toute relative et de pièces encore plus difficiles à trouver que la voiture elle-même. Alors si vous en possédez une, en parfait état d'origine bien sûr, gardez là soigneusement au chaud et faites-nous signe !
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Avis des propriétaires
petit probleme avec le linki 4 corps il s,engorge..il y a t,il 2 pompes a ess??j,ai le meme debit d,ess sur les 2 tuyaux!! pour renseignements,brionnais autopieces,telf..0385268072 ..si quelqun a la rta du rx7 12a 22c 1979, au moins pour faisceau elect et alimentation du reservoir au carbu.. ou complete ,je suis acheteur.d,un autre cote je rechercherais une webber 45/40 avec sa pipe je crois quil y a des gens qui pourront me renseigner,un grand merçi d,avance Voir tous les avis sur la MAZDA RX-7 SA/FB
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