| UN NOUVEAU CHALLENGE ! Après 
                avoir inauguré depuis la Ferrari 348 un challenge monotype, c'est au tour 
                de la F430 de reprendre le flambeau de cette compétition avec cette version 
                compétition-client. Une châsse au kilos drastique, des équipements 
                optimisés pour la course, des freins indestructibles et une mécanique 
                envoûtante rappelle à tous les amateurs qu'une Ferrari est avant 
              tout conçue pour la course... Texte : Gabriel LESSARDPhotos : D.R.
 Ferrari avait inauguré avec la berlinette 348 un challenge monotype sur circuit, essentiellement en levé de rideaux des 
              grandes épreuves internationales. La réussite de Porsche en ce domaine avec la Porsche Cup a en effet donné des idées à 
              Ferrari dont les clients pouvaient alors de moins en moins "s'éclater" 
              sur route ouverte. Et puis, très rapidement, les amateurs de circuit le 
              savent bien, une voiture de tourisme montre vite ses limites sur circuit sans 
              quelques aménagements spécifiques : freins, pneus... Depuis la 348, 
              la F355 puis la 360 Modena ont 
              relevé le défi de ce challenge qui a su évolué au 
              fil des saisons pour se courrir plus spécifiquement lors des journées 
              des Clubs Ferrari. Avec la nouvelle berlinette F430, 
              on était en droit d'attendre qu'elle reprennent le flambeau sur les pistes 
              européennes aux mains de pilotes chevronnés ou de propriétaires 
              passionnés. Si nous attendons avec impatience une relève pour la Challenge 
              Stradale, une version à peine civilisée toute droit sortie des 
              stands du Challenge Ferrari, c'est dans un premier temps la version compétition 
              que nous vous détaillons ici... DESIGN              Côté 
              look, pas de réelles surprises. On reconnaît instantanément 
              une Ferrari F430. Avec ses airs de mini Enzo. 
              Evidemment, on devine au regard que cette version "challenge" est plus 
              basse tant elle semble posée par terre ! Ses jantes BBS Monoblocs fixées 
              par écrou central trahissent d'emblée la vocation "course" 
              de l'auto. Le plus étonnant reste l'absence totale d'appendices aérodynamiques 
              supplémentaires, ce qui tend à prouver la justesse du travail en 
              soufflerie. Cette Ferrari réussi donc la gageure d'être et belle, 
              et efficace aérodynamiquement : pas trop de résistance et en même 
              temps des appuis suffisants (Cx de 0,33 et Cz de 0,35). D'ailleurs à 300 
              km/h, l'auto génère un appui de 280 kilos contre 195 pour la Modena! 
              Dans les détails plus discrets, on notera des vitres et parebrise en Lexan 
              (matériaux à la fois léger et résistant), avec panneau 
              coulissant d'aération sur les vitres latérales fixes. Pour le reste, 
              extérieurement, tout est identique à une "simple" F430 
              de route.  A BORD DE LA F430 CHALLENGEUne fois la porte ouverte, on découvre un habitacle nettement 
              revu comparée à la version route. Ici, le superflu a été 
              laissé de côté pour faire la chasse aux kilos. Normal pour 
              une auto de course. Les hommes de Maranello sont allés tellement loin dans 
              cette démarche que même le siège passager s'est retrouvé 
              relégué au rang des options à... 3896,32 euros HT ! Allégé 
              pour le poids, mais pour le portefeuille aussi. Qui a dit que Ferrari était 
              une machine à fric ?! Le seul siège baquet de série est donc 
              celui conducteur, pardon pilote, et est en carbone. A noter un arceau-cage de 
              sécurité et des équipements de sécurité homologués 
              FIA qui sont montés de série. Pour être bien calé dans 
              son baquet pendant la grosse attaque sur la piste, le pilote peut compter sur 
              le harnais de sécurité 6 points et le volant est amovible comme 
              sur les monoplaces de Formule 1 pour faciliter l'accès à bord. Cela 
              dit, malgré cette fonctionnalité du volant, il faudra faire preuve 
              de souplesse pour s'installer à bord de cette Ferrari de course. Toute 
              la finition est faite de carbone, d'aluminium et d'Alcantara. Les portes sont 
              également passées par la case amaigrissement avec des intérieurs 
              en carbone. Les insonorisants sont passés également à la 
              trappe pour le plus grand bonheur de vos tympans amateurs de sonorités 
              mécaniques évoluées. MOTEUR              On pourrait 
              s'attendre à une version évoluée du V8 Ferrari sur cette 
              version challenge comme le fait par exemple Porsche avec ses 911 
                GT3. Et non, perdu ! Sur cette Ferrari on retrouve le moteur V8 de la F430 
              de série. Pour le détail de cette mécanique, nous vous renvoyons 
              vers le dossier F430 qui a déjà détaillé cette brillante 
              mécanique (Consulter 
                le dossier F430). Il faut retenir que ce V8 ouvert à 90° possède 
              32 soupapes animées par deux double arbres à cames en tête. 
              Un système de calage variable en continu gère l'ouverture et fermeture 
              desdites soupapes. Avec sa cylindrée de 4,3 litres, ce bloc tout alu développe 
              490 ch à 8 500 tr/mn et 465 Nm de couple à 5250 tr/mn. Il dispose 
              bien évidemment d'une lubrification avec carter sec, indispensable sur 
              toute sportive très performante qui se respecte qui n'est chaussée 
              de surcroît que de pneus slicks. Les seules vraies modifications moteur 
              portent sur une cartographie spécifique pour adapter la gestion moteur 
              à la compétition et également des lignes d'échappement 
              spécifiques libérées et positionnées dans une postion 
              différente de celles des versions route (dans la grille de ventilation 
              arrière). Le collecteur d'admission est lui aussi nouveau car en carbone. 
              Avec de tels dispositifs et les insonorisants en moins, on imagine le bruit terrible 
              que doit dégager cette version Challenge. Déjà qu'une F430 
              de série dispense une sonorité très forte, participant activement 
              à la sensation de puissance et de vitesse, mais là... Pour animer 
              ce V8 dantesque, c'est la boîte F1 robotisée à six rapports 
              qui est retenue. On passe toujours les rapports à l'aide des palettes situées 
              derrière le volant. Les ingénieurs de Ferrari ont apporté 
              quelques améliorations pour un usage course et plus endurant, avec un embrayage 
              bi-disque à sec renforcé. Egalement, les rapports de boîte 
              de 5e et 6e sont spécifiques à la Challenge. SUR LA ROUTE              C'est évidemment sur ce poste qu'a été apporté le 
              maximum d'attention. N'est pas une auto de compétition qui veut... Avec 
              son architecture Space Frame en aluminium, la Ferrari F430 de série offrait 
              déjà un compromis légèreté-rigidité 
              suffisant pour permettre aux suspensions de travailler correctement. C'est donc 
              sur ces derniers qu'un gros travail a été réalisé 
              avec notamment des triangles superposés avant et arrière en aluminum 
              forgé pour les suspensions. Les trains roulant sont également dotés 
              de jantes en 19 pouces BBS monoblocs avec écropu central chaussées 
              soit de pneus slick soit de pneus pluie (Av-Ar: 235/645 19 - 295/680 19). Derrière 
              ces jantes racing, on trouve des freins à disques composites CCM ventilés 
              et perforés (ø 398 x 36 mm AV et ø 350 x 34 mm AR) avec des 
              étriers alu 6 pistons. Un système ABS est conservé et un 
              répartiteur électronique de freinage possède des réglages 
              spécifiques à la Challenge. A noter le petit détail très 
              course avec des vérins pneumatiques de levage rapide ! Dans cette Challenge, 
              le Manettino a disparu du volant, et il reste finalement comme assistances au 
              pilotage que l'essentiel : un contrôle de traction (avec interrupteur de 
              mise hors service au tableau de bord), la direction assistée et un différentiel 
              électronique E-Diff. Ceux qui ont pu prendre le volant comme Paul Frère 
              dans la revue Ferrari Club de mai dernier juge cette dernière version comme 
              "une authentique bête de course, la docilité en plus" 
              ou encore une "précision, confort, finesse : un train avant parfait". 
              Globalement il trouve que le compromis trouvé entre douceur des commandes 
              et ressenti de la route est parfait, et que le châssis la rend très 
              progressive et facile à mener vite pour une auto de près de 500 
              ch tout de même et donnée pour un rapport poids/puissance canon de 
              2,5 kilos par cheval (contre 2,8 kg/ch pour la version route). Sport Auto pour 
              sa part qui a pu essayer l'auto sur le circuit de Dijon-Prenois a également 
              loué la précision diabolique du train avant et salué l'efficacité 
              du freinage. :: CONCLUSIONLa Ferrari 
              F430 était déjà à l'origine une auto bien née, 
              mais dans cette configuration Challenge, c'est la quintessence même de la 
              voiture de sport qui est représenté. Un véritable récital 
              sur l'efficacité, la facilité et le plaisir, le tout dans une ambiance 
              inimitable que seule Ferrari arrive à créer. L'arme absolue pour 
              les courses ? Non car elle est exclusivement réservée aux (riches) 
              amateurs qui s'insriront dans le Challenge F430, une formule de compétition 
              monochallenge qui rencontre un succès toujours croissant...
 CE 
              QU'ILS EN ONT PENSE :"Magnifique jouet pour circuit, la Ferrari 
              F430 Challenge se pilote facilement. Elle n'est pas non plus exigeante physiquement, 
              parce que ses commandes sont légères et parce qu'elle inspire une 
              confiance justifiée par des qualités qui permettront à une 
              majorité de "gentlemen drivers" de l'apprivoiser sans trop de 
              peine. C'est ce qu'on démontré les conditions de cet essai, rapidement 
              marqué par des conditions d'adhérence changeant tour après 
              tour du fait des averses sporadiques et très localisées. Malgré 
              la direction assez assistée, le pilote garde une bonne perception de la 
              chute d'adhérence en arrivant sur une portion de piste humide. Par contre, 
              en me contraignant à une plus grande prudence, ces piégeuses giboulées 
              m'ont empêché d'aller au bout de mon exploration des limites sur 
              une piste entièrement sèche."
 FERRARI CLUB - Mai 2006 
              - Ferrari F430 Challenge.
 "C'est donc 
              avec un oeuf sous le pied que nous ferons connaissance. Cela suffit à entrevoir 
              un potentiel édifiant. Pour schématiser, essayer d'imaginer une 
              F430, en mieux ! Avec un train avant non plus précision chirurgicale mais 
              microchirurgicale. Une sorte de tête chercheuse, capable de se jeter dans 
              les virages et de prendre des appuis avec la rapidité d'un Eurofighter. 
              Et de vous infliger des décélarations d'appontage sitôt que 
              votre pied effleure la pédale de frein."SPORT AUTO - Supplément 
              2006 - Ferrari F430 Challenge.
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