Finalement, Lotus pourrait aussi passer à l'hybride...
21/11/2024 En 2018, Lotus présentait son ambitieux plan stratégique Vision80 visant à transformer renouveler toute la gamme en 10 ans avec de nouveaux modèles totalement électriques. Mais la demande des clients n'étant plus aussi vive qu'elle était, le constructeur anglais désormais propriété du chinois Geely serait en passe de revoir sérieusement ses projets en conservant une part de motorisation thermique sous le capot...
L'entreprise envisagerait en effet de se lancer dans des véhicules baptisés « hyper hybrides » qui utilisent une technologie mixte avec un groupe thermique alimenté par un carburant liquide et une partie électrique. Le moteur thermique peut recharger la batterie en roulant ou accompagner l'électrique qui dans tous les cas reste au coeur du système et entraîne les roues. Autrement dit, plutôt que d'utiliser de grosses batteries, Lotus serait favorable à l'adoption d'une fonction de range extender pour prolonger l'autonomie de ses gros modèles.
Cette information qui émane à l'origine d'un entretien entre l'actuel PDG de Lotus, Feng Qingfeng et le Wall Strett Journal a été confirmée quelques jours plus tard par le PDG de Lotus lors de la dernière conférence trimestrielle du constructeur.
Qingfeng aurait ainsi déclaré : « Je pense que les véhicules à essence auront encore un long cycle de vie », ajoutant que les conducteurs de Lotus parcourraient en moyenne 30 000 km par an. Même si cela semble élevé, cela signifierait que l'autonomie est nécessairement un facteur important pour eux et il serait donc compréhensible que certains soient rebutés par les modèles électriques dont la portée reste limitée. Même si notre essai de l'Eletre (bientôt disponible) prouve que l'on dispose d'un certain confort à ce niveau, c'est à quel prix... et à quel poids !
Mais l'autonomie ne semble pas être le seul problème, pour reprendre les déclarations de Qingfeng : « La pénétration des véhicules 100 % électriques dans le segment des voitures de luxe est lente car les moteurs de ces voitures sont déjà très puissants et l'expérience de conduite reste assez similaire. Les moteurs à huit et douze cylindres étant performants, l'augmentation de la puissance n'est pas évidente ». Ce gain relatif en performances, en partie dû au poids élevé des VE, expliquerait que certains clients ne soient pas aussi intéressés par des Lotus purement électriques que le pensait la marque.
Pour résoudre ces problèmes, Lotus pense donc que ses "Hyper Hybrides" seront la solution. Dotés d'une architecture électrique de 900 V, d'un petit moteur turbocompressé et d'un pack de batteries plus léger, ils pourraient atteindre une autonomie globale allant jusqu'à 1 100 km et des temps de recharge ultra rapides, levant ainsi les réticences qui demeurent justifiées concernant l'électrique pure.
Lotus reste par ailleurs assez discret sur ses ventes mais au cours des neuf premiers mois, la société aurait livré 7 543 véhicules, soit une augmentation de 134 % par rapport à l'année précédente. Un succès qui repose pourtant sur deux modèles actuellement, l'Emira et le SUV Eletre. Bien que cela soit une bonne nouvelle, les comptes de Lotus restent pourtant dans le rouge, la dernière perte d'exploitation déclarée officiellement se chiffrant à 438 millions de dollars pour le premier semestre 2024...
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