| REVUE 
DE DETAILS
 Loin de se reposer sur ses lauriers, Georges Martin 
        développe sa réplique de Seven afin de lui permettre de rester homologuée 
        sur route ouverte mais aussi de lui donner plus de performances. Toutefois, la 
        recette reste la même avec des mécaniques Ford pour des commodités 
        de transmissions. L'esthétique est légèrement retouchée 
        pour plus d'élégance et surtout quelques détails d'ordre 
        pratiques ont été améliorés
 Texte : 
Nicolas LISZEWSKIPhotos : D.R.
 En 1991, Georges Martin décide 
d'apporter quelques améliorations à son model phare, la Martin Seven. Ainsi, il a 
su faire évoluer en détails certains aspects de la Série 1 (ou "S1") jusqu'ici peu pratique 
ou disgracieux. Fini les gouttes d'essence dans le coffre, l'orifice de remplissage 
du réservoir ainsi que le bouchon d'essence ont enfin migré sur 
la poupe de l'auto. Les utilisateurs de Martin Seven S2 pourront donc enfin utiliser 
leur coffre sans arrière -pensées. De même, le dessin des 
ailes avant et arrière s'est affiné et aplati. Dans les deux cas, 
elles s'intègrent mieux à la ligne de l'auto tout en gardant cet 
esprit " mauto " ! Côté moteur également, plus de 
muscles était au programme, sans pour autant atteindre des puissances indécentes. 
Son poids contenu à moins de 700 kg lui permet en effet comme sa devancière 
de se dispenser de moteurs puissants pour offrir son lot de sensations... LA SEVEN S2  Décrire 
  en long, en large et en travers toutes les modifications apportées par 
  Hervé à sa Martin Seven S2 serait trop long et fastidieux, et surtout 
  ferait double emploi avec toutes les étapes qu'il a admirablement décrites 
  et documentées sur son site internet 7.77. Mais dans les grandes lignes 
  il faut retenir évidemment l'ablation du pare-brise remplacé par 
  des Brooklands, les ailes avant type moto, le capot de Caterham, l'arceau qui 
  reçoit deux renforts supplémentaires et les jantes alu spécifiques. 
  Pour la partie mécanique, le bloc est désormais un 2 litres, toujours 
  Ford, mais avec des carburateurs à la voix très affûtée 
  et doté d'arbres à cames spécifiques augmentant la durée 
  d'ouverture des soupapes. Résultat, des montées en régime 
  peu courantes pour une mécanique Ford plutôt coupleuse habituellement 
  et un son moteur lors des accélérations dantesque ! Les trains roulants 
  ont été intégralement revus surtout la partie avant afin 
  de gommer le défaut congénital des Martin Seven : révision 
  de toute la géométrie du train avant et également abaissement 
  du tube de pivot pour paralléliser les triangles, remplacement des silentblocs 
  par des plus durs, rallongement du triangle supérieur, remplacement de 
  la rotule de chasse par une rotule renforcée. Et que dire de la fiabilité 
  de l'auto de Hervé puisqu'elle démarre sans souci et roule à 
  merveille
 SUR LA ROUTE  Prendre en main une Martin 
  Seven S2, est un moment d'une rare intensité. Nous n'avions pas prévu 
  des conditions optimales puisque l'hiver pinçait encore nos joues mais 
  que fort heureusement le froid était sec avec du soleil. 2° C seulement, 
  il y avait de quoi décourager les plus enthousiastes. Mais pas nous ! Les 
  premiers tours de roue seront réalisés par les mains expertes du 
  propriétaire de cette très belle Martin Seven S2 afin de nous montrer 
  le potentiel de son auto, mais aussi de nous faire sentir les limites sur route 
  ouverte. En tant que passager, les premières sensations sont déjà 
  ébouriffantes, en grande partie du aux Brooklands (comprenez les deux petits 
  saute-vents en demi-lune) qui remplace le pare-brise monté initialement. 
  Fichtre, quel gifle en plein visage ! Avec ce froid, difficile au départ 
  de prendre son souffle un peu comme sur une moto. Bien engoncés dans le 
  baquet avec les harnais et nos gros manteaux, Hervé nous a prêté 
  pour l'occasion un serre-tête en cuir avec des lunettes. Des accessoires 
  précieux qui s'avèreront indispensables pour cet essai en hiver. 
  A voir Hervé qui bataille avec son petit volant trois branches à 
  jante épaisse sur les petites routes bombées de la Seine et Marne, 
  l'auto doit être virile et surtout vive. Puis après plusieurs kilomètres 
  pendant lesquels nos oreilles ont apprécié la symphonie des carburateurs 
  crachant leur précieux liquide dans les entrailles du bloc Ford et nos 
  narines ont humé les odeurs de la campagne, le volant est à nous 
  ! L'accès à bord n'est évidemment pas aisé, d'autant 
  moins avec nos " pelures " sur le dos et des harnais à régler. 
  Mais une fois dedans, on est très bien installé, avec toutefois 
  un volant pas assez droit à notre goût. Des démarrage, première 
  et il ne faut pas hésiter à maintenir le régime moteur assez 
  élevé (spécifique à ce modèle en raison des 
  modifications moteur) pour démarrer sans caler. Mission réussie 
  ! Ouf
 Sur les premiers kilomètres, quelques observations viennent 
  immédiatement : oui, elle n'a pas de direction assistée et il est 
  donc vital de bien placer ses mains sur le volant sinon, la sanction tombera assez 
  vite ; le confort de roulage est certes sportif mais pas non plus insupportable. 
  Certainement une conséquence d'un poids contenu mais aussi de trains roulants 
  prévu par Georges Martin pour la balade sur petites routes ; Autre bonne 
  surprise, la boîte de vitesses offre un maniement précis et rapide. 
  Un vrai régal. On se sent tout de suite bien à bord de cette Seven 
  et pour un peu on se prêterait bien à une conduite plus musclée, 
  sur circuit évidemment. En accélérant le rythme, en restant 
  à des allures autorisées, la Martin Seven de Hervé commence 
  à montrer son vrai caractère. Son bloc Ford de deux litres aux arbres 
  à cames plus généreux à l'ouverture monte allègrement 
  dans les tours tandis que les petites routes bombées empruntées 
  nous rappellent à l'ordre sur les réglages circuit du châssis. 
  Du coup, il faut lutter sans cesse avec le volant afin de conserver sa trajectoire. 
  Fatiguant ? Non au contraire, c'est terrible ! Nous roulons à 90-100 km/h 
  et on a l'impression de faire une spéciale de rallye. Tout simplement génial 
  ! C'est toujours avec la tête dans les étoiles que l'on quitte ce 
  genre d'autos après un essai, d'autant plus que Hervé et sa compagne 
  ont pris le temps de nous accueillir, nous renseigner et surtout nous communiquer 
  leur passion de la Martin Seven. Même le petit dernier s'intéresse 
  déjà aux Martin Seven du haut de ses 12 mois
 EVOLUTIONMais la 
  Martin Seven S2 (Georges Martin ré-employant ainsi à sa guise les 
  appellations et évolutions de feu Colin Chapman sur sa Seven originelle) 
  vit sa carrière s'écourter plus vite que prévu. Les normes 
  de pollution " Euro-Code 3 " pour les moteurs essence condamnent en 
  effet à partir de 1993 en France les mécaniques à carburateurs 
  pour les voitures particulières. Malheureusement, l'homologation de la 
  Martin Seven avait été réalisée en 1986 avec une mécanique 
  à carburateur. Alors Georges Martin va trouver une parade qui sera de (très) 
  courte durée avec l'immatriculation à l'avance de plusieurs châssis 
  en 1992, lui permettant ainsi de vendre encore quelques exemplaires de sa Seven 
  S2 en 1993 et amortir au mieux ses 1000 000 de francs de l'époque (env. 
  150 000 euros) de frai d'homologation. Cela explique donc ce "boom" 
  des immatriculations de Seven S2 en 1992.  MARTIN SEVEN S3Georges Martin développe ensuite 
  la Seven S3, dotée d'un moteur toujours d'origine Ford mais équipé 
  de l'injection électronique et surtout nettement plus puissant. Pas question 
  cependant pour lui de repasser l'auto au service des Mines. Les quelques Seven 
  S3 vendues et montées seront donc homologuées à titre isolé. 
  La diversification des répliques proposées par Martin avec les GT40 
  et Cobra ne changera rien à l'évolution de la société 
  et Martin Automobiles sera contrainte d'être déclarée en faillite 
  et mise en liquidation judiciaire en 1996. ACHETER 
  UNE MARTIN SEVEN Les remarques 
  et cotes pour les Martin Seven S2 et S3 sont les mêmes que pour les S1. Nous vous invitons donc à vous référer au dossier Martin Seven S1 très complet pour en savoir plus. CHRONOLOGIE MARTIN SEVEN1972 : Etablissement de Martin Production en Vendée aux Sables d'Olonnes.1986 : Homologation de la Martin Seven S1 TTM GM0 à l'UTAC. Petites ailes avant 
  et arrière, train avant de Triumph Spitfire et moteur Ford 1,6 litres de 
  75 ch.
 Commercialisation de la Martin Seven S1 en kit ou livrée montée.
 1991 : Commercialisation de la Martin Seven S2 : ailes avant et arrière plus 
  aplaties, bouchon d'essence à l'extérieur du coffre, quelques éléments 
  sont simplifiés.
 1992 : Les futures normes " Euro-Code 3 
  " pour 1993, obligent Martin Production à passer à l'injection 
  électronique et repasser à l'UTAC. En attendant, Martin Production 
  va immatriculer un maximum d'autos pour pouvoir les vendre en configuration 1992 
  pour l'année suivante.
 1993 : Commercialisation de la Martin 
  Seven S3, équipée d'un moteur 1,8 litres Ford à injection 
  et 16 soupapes. Capot avant plus plongeant. Ce modèle n'est pas homologué 
  par type.
 1995 : Georges Martin cède sa place à un nouveau 
  gérant, Gérard Dequauville. Il reste cependant directeur technique.
 1996 : La société Martin Production fait faillite et est mis en liquidation 
  judiciaire. Environ 550 Martin Seven TTM GM0 seront produites montées ou 
  en kit.
 PRODUCTION MARTIN SEVENSeven TTM GM0 (1987-1996) : 550 exemplaires environ.
 :: 
  CONCLUSIONCe n'est pas tous les jours que nous avons la possibilité 
de retomber dans des sensations de conduite authentiques et réellement 
sportives. La Martin Seven S2 de Hervé en est le plus bel exemple avec 
quelques modifications bien senties. L'arme idéale pour aller sur circuit 
? Pas nécessairement mais au hit-parade des coups de cur, du capital 
sympathie et surtout et avant tout du plaisir automobile il n'y a pas de doute
 
la Martin Seven est Number one !
 Nous tenons à 
remercier chaleureusement Hervé qui a accepté de se prêter 
au jeu des séances photos statiques et dynamiques ! Sa passion communicative 
nous a permis d'apprécier à sa juste valeur les Martin Seven et 
l'essai de sa voiture personnelle a laissé en nous un souvenir très 
marqué
 CE QU'ILS EN ONT PENSE :"Monsieur Martin définit lui-même cette voiture comme étant 
le troisième véhicule, celui que l'on sort pour s'amuser. Je ne 
sais pas si l'homologation n'a pas été possible avec un moteur plus 
puissant. mais bien que le poids soit très faible (640 kg), on aurait besoin 
de quelques chevaux de plus pour vraiment s'amuser. La voiture que je conduisais 
à Angoulême en disposait de 120, c'était suffisant. C'est 
dommage, car on retrouve au volant, des joies complètement obsolètes. 
Surtout ne sortez pas la capote, c'est vilain et inutile. Un Barbour et un serre-tête 
feront l'affaire. Ensuite, baladez-vous, sans but sur les petites départementales 
françaises. A notre époque de répression et de brimade, vous 
allez de nouveau rouler pour le plaisir."
 L'ACTION AUTO MOTO - 1988 
- Martin Seven S1.
 |