HYUNDAI GENESIS Coupé V6 3.8 (2009 - )
MEGA DRIVE
Coupé sportif. Avouez que ce n’est pas une expression qu’on a l’habitude d’employer quand on parle d’une Hyundai. Ce constat semble d’autant plus injuste qu’il y en a déjà eu par le passé mais il manquait à chaque fois ce petit quelque chose, cette touche de sportivité et d'émotion capable de faire chavirer le coeur des passionnés. Conscient de cela, Hyundai a entièrement revu sa copie. A un détail près, celui du prix le plus attractif !
Texte :
Maxime JOLY
Photos : Sébastien DUPUIS
Après deux coupés plutôt discrets, les Scoupe et FX, Hyundai revient sur le devant de la scène avec la Genesis. Si à la base il s’agit d’une berline assez conventionnelle, elle a donné naissance il y a deux ans, aux Etats-Unis notamment, à un coupé plutôt séduisant. Ceux qui regardent la série TV Burn Notice ont pu admirer l’exemplaire bleu de Fiona depuis la saison 3 comme une preuve des nouvelles ambitions de la marque. A l’instar d’Infiniti et de son G37, le succès rencontré à l’étranger a permis une commercialisation européenne. Et avec son gros V6 atmosphérique s’il vous plaît ! A l'heure de la turbotisation à outrance, cette importation sonne comme une véritable bouffée d'air frais à consommer sans modération.
PRESENTATION
C’est au salon de New York de 2008 que Hyundai choisit de présenter son nouveau Coupé. Il ne fut exposé aux européens que deux ans plus tard, au salon de Paris. De dimensions généreuses avec ses 4m60 de long, il en impose, surtout dans notre jaune pétant qui ne passe pas inaperçu et intrigue les passants. Quelle supersportive peuvent-ils avoir sous les yeux ? Une Porsche ? Une Bmw ? Non, une Hyundai ! Oui Monsieur, une coréenne dont le logo était dans un temps pas si lointain synonyme de petite voiture bon marché...
Si les ambitions tarifaires sont restées assez semblables, il faut donc bien se faire à 'idée que Hyundai joue désormais dans la cour des grands. Les feux avant et la ligne générale ne sont pas sans rappeler l’Infinity G37 Coupé, son rival le plus direct. Sans même connaître la motorisation, on se doute qu’il y a des chevaux qui sommeillent. Carrure large, grosses jantes de 19 pouces et double sortie d’échappement, la Hyundai attire les convoitises. En option, un petit aileron est disponible mais il n’est pas utile d’un point de vue aérodynamique, le dessin de la malle arrière ayant été travaillé à cet effet.
HABITACLE
Avec un rapport prix/équipement hors du commun, il ne faut pas s’attendre à des miracles à l’intérieur. Le travail visuel est toutefois respectable comme en témoigne l’immense console centrale à la présentation plaisante. L’assemblage est plus approximatif sur certains points et les matériaux de qualité moyenne, mais il suffit de regarder la liste des équipements pour ne plus y penser.
La seule option est la peinture métallisée. Tout le reste vous est offert à bord de la Genesis Coupé V6 et il y a de quoi faire. Les principaux éléments sont la climatisation automatique, le radar de recul, les sièges avant chauffants en cuir, la platine audio Infinity CD/MP3, la prise auxiliaire USB et même le toit ouvrant électrique. Des équipements qui ont vite fait d'alourdir la note de plusieurs milliers d'euros chez les confrères allemands ! Pas fondamental en soi, il est malgré tout étonnant de ne pas trouver de GPS en option. Avant d’inviter vos amis à faire un tour à l’arrière de votre Genesis, vérifiez qu’ils ne mesurent pas plus d’1m75. Au-delà de cette taille, la tête touche la pavillon et les deux places arrière de ce coupé 2+2 deviennent réellement inconfortables.
CARACTERISTIQUES
HYUNDAI GENESIS Coupé V6 3.8
MOTEUR
Type : 6 cylindres en V à 60°, 24 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection indirecte + calage variable continu Dual-CVVT
Cylindrée (cm3) : 3778
Alésage x course (mm) : 96 x 87
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 303 à 6300
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 360 à 4700
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : automatique (6)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (320-314)
Pneus Av-Ar : 225/40 - 245/40 ZR 19
POIDS
Données constructeur (kg) : 1640
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,4
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 240
400 m DA : 14"6
1000 m DA : 26"2
0 à 100 km/h : 6"3
0 à 200 km/h : 24"9
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km) : 11,4
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 14
PRIX NEUF (06/2011) : 35.900 €
PUISSANCE FISCALE : 21 CV
MOTEUR
On ne le sait pas forcément mais Hyundai dispose d’une large gamme de V6. Ils sont regroupés dans une famille appelée Lambda. La subtilité du 3.8 qui nous concerne est son appellation RS pour Rear-drive Sport. Il dérive de l’ancien 3.8 qui développait 265 chevaux. Une fois installé sur la Genesis, il profite d’une hausse de puissance non négligeable de 38 ch et conserve sa distribution par chaîne. Nous voilà à des années-lumière des 167 ch du précédent coupé Hyundai FX V6 mais ce n’est pas tout. Puisque formaté pour les USA, il est taillé pour satisfaire aux habitudes américaines et c’est fort logiquement qu’il bénéficie d’une grosse cylindrée pour offrir une large disponibilité de couple. Disposant de technologies à la pointe telle que la double distribution (Dual-CVVT) variable en continu - à l’admission et à l’échappement, ce 24 soupapes est entièrement en aluminium. Contrairement à la majorité des mécaniques américaines, il ne rechigne pas à grimper dans les tours, jusqu’à 6500 trs/min, de façon très linéaire. Cerise sur le gâteau, les montées en régime s’accompagnent d’une sonorité plutôt sympa.
Dommage que les rapports de la boîte automatique ZF 6HP19 (la seule disponible) aient été rallongés, dans un souci de diminution des émissions de CO2. Les 360 Nm permettent néanmoins de relancer la machine aisément, malgré un poids élevé. En pratique on obtient un temps de 6.3 secondes un peu décevant sur l’exercice du 0 à 100 km/h. Le conducteur a le choix entre un mode tout automatique pénalisé par des temps de passage des rapports trop longs et un autre où il peut se dégourdir les doigts sur les deux gâchettes. Hyundai semble s’être inspiré de ce qui se fait chez Volkswagen et Audi, comprendre par là que les palettes sont trop petites en plus d’être fixées au volant. Déjà pas terribles sur les modèles du groupe allemand, elles ont pour autre défaut de n’être utilisables que sur leur partie inférieure ! L’espace pour actionner les palettes devient alors minuscule et instinctivement, on appuie toujours sur la partie du haut, jamais sur celle du bas. Espérons que cette bizarrerie de conception soit revue…
L’autre mauvaise nouvelle concerne sans réelle surprise la consommation. L’ordinateur de bord m’avait immédiatement mis dans le bain au démarrage de la voiture, en indiquant une autonomie de 400 km. Il ne mentait pas, sur la totalité de notre essai, le cap des 14 litres a été franchi. Par conséquent, si vous ne pouvez pas vous permettre de rouler en V6, ne partez pas trop vite.
GENESIS 2.0 TURBO
Pour 3.000 € de moins, un 4 cylindres 2 litres turbo Theta de 210 ch est proposé au catalogue du Coupé genesis. Extrapolé de l’ancien V6 2.7, il permet de baisser la consommation, la puissance fiscale mais surtout d’avoir accès à la boîte mécanique avec un gain de poids de l’ordre d’une centaine de kilos. Au final, pas sûr que cette version soit beaucoup moins "sportive" que la V6 donc.
SUR LA ROUTE
Outre son nouveau moteur, l’autre nouveauté de taille de la Hyundai Genesis Coupé est qu’elle abandonne la transmission aux roues avant pour passer à la propulsion. Après Mazda, Nissan, Infiniti, Lexus ou même Honda par le passé, nous pouvons remercier les constructeurs asiatiques de proposer encore de tels modèles. Pas de modification de l’architecture par rapport à la berline qui a servi de base au développement de la carrosserie deux portes, avec une répartition des 1640 kg à 55% sur l’avant. Le train avant n’en est pas pour autant pénalisé et il se montre très incisif, toujours prêt à mordre le bitume. La Hyundai Genesis se place exactement où le conducteur le désire, bien aidé par l’excellent retour qu’offre la direction à assistance hydraulique. C’est davantage dans les enchaînements rapides que les limites sont atteintes, la faute à son poids élevé et à son physique qui tient plus du déménageur que de la danseuse étoile. Le freinage Brembo n’est pas en cause, les étriers à quatre pistons assurant leur travail. Ni sous-virage ni survirage avec les assistances à la conduite qui veillent, ce gros canari coréen se conduit facilement.
Mais s’il vous prend l’envie de déconnecter l’antipatinage, la Genesis devient par contre beaucoup plus rock ‘n roll, les pneus arrière ayant beaucoup de mal à digérer les grands coups d’accélérateur. Prévoyez un bon budget pneumatique ! Si vous aimez sentir l’arrière chasser, vous en aurez pour votre argent, les moins téméraires préférant peut-être revenir à la configuration d’origine. Mais c’est alors se priver de l’intérêt de cette propulsion enjouée. Décidément extrêmement bien doté de série, le coupé Genesis offre même un différentiel à glissement limité de type Torsen. Il intègre un capteur de couple, supposé optimiser la suspension selon le revêtement tandis que le carter de différentiel arrière repose sur un faux-châssis à trois points de fixation.
Les suspensions avant sont de type McPherson et multi-bras à l’arrière et pour finir dans l’aspect technique, les amortisseurs ont leurs chambres d’huile et de gaz séparées. Dans les faits, l’amortissement de la Hyundai n’est toujours pas du niveau des standards européens. Les tarages en compression et détente sont perfectibles, la Genesis fait des bonds à chaque instabilité de la chaussée et vous esquinte par la même occasion les lombaires. L’avantage de cet amortissement sec est une faible prise de roulis, mais on pourrait faire mieux dans le compromis efficacité/confort. Peut-être l'occasion de proposer à l'avenir une version plus pimentée, avec un vrai châssis sport et une boîte manuelle ?
CONCLUSION
:-) Design flatteur Nouveau V6 Propulsion Train avant incisif Direction précise Autobloquant de série Tarifs uniques dans le genre ! |
:-( Autonomie Boîte auto imposée Palettes mal fichues Rapports longs Amortissement perfectible Poids |
Ce nouveau coupé Hyundai est une excellente surprise ! A contre-courant de la morosité ambiante, on ne peut que saluer la démarche du constructeur coréen de sortir une vraie voiture plaisir. Avec au programme un gros V6 à respiration libre, des roues motrices au bon endroit, un équipement pléthorique et un prix de vente imbattable, le Coupé Genesis a tout pour séduire une clientèle à la recherche d'une petite GT originale et homogène.
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j'ai acheté cette voiture en mars 2011 et je ne regrette pas mon choix. avant je roulais en porsche boxster s et j'ai du changer parce que j'avais besoin de 4 places. je cherchais donc une voiture puissante à propulsion et bva et minimum 6 cylindres à un prix raisonnable et là, il n'y a pas photo, il y a que celle-là! elle est tellement agréable à conduire, même si on roule pas vite, et en conduite normale je consomme 11l/100km ce que je trouve raisonnable
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