| © L'AUTOMOBILE SPORTIVE (20/01/2005) 
  WILD CAT' !!! Sans renier son passé, la Caterham CSR 200 est la première 
                grande évolution d'un concept vieux de 46 ans ! Un concept 
                qui perdure grâce à une demande toujours aussi soutenue 
                pour cette voiture de sport intemporelle. Dans un monde dominé 
              par l'électronique, la sécurité et le confort, 
                la Cat' CSR permet de retrouver quelques sensations pures de pilotage, 
              pour ne pas dire "sauvages"... Texte: 
              Sébastien DUPUIS              - Photos: D.R. C'est en 1957 que Colin Chapman, ingénieur, pilote de la Royal 
              Air Force, présenta sa Lotus 7 au London Motor Show, comme succédant 
              à la Lotus 6 qui termina sa production en 1955. La Seven 
              devait permettre à l'entreprise de retrouver le chemin de 
              la rentabilité et fut donc produite sous le label Lotus jusqu'en 
              1973. Son succès fut propulsé en 1965 par l'acteur 
              Patrick Mac Goohan, pilotant une Super Seven (immatriculée 
              KAR 120C) pour la série-culte télévisée 
              "Le Prisonnier". Mais plus tard, l'arrivée des 
              Lotus Elite et Esprit occupe le devant de la scène et Chapman 
              cède alors les droits de production de son modèle 
              original à la firme Caterham et à son fondateur, Graham Nearn, 
              revendeur officiel et véritable passionné de la Lotus 
              7. La Caterham super 
              7 était née. Aujourd'hui, Simon Nearn, le fils 
              de Graham, a repris la direction des opérations et grâce 
              à une évolution en profondeur apportée à 
              la CSR 200, la Seven peut continuer sa carrière tout en restant 
              très fidèle à son concept d'origine : une voiture 
              de sport, une vraie. DESIGN              Le nouveau modèle est assemblé à Dartford, près 
              de Londres, où toutes les Super Seven sont montées 
              à la main depuis 1987 pour les clients qui ne veulent pas 
              jouer au Meccano. La Caterham CSR 200 demeure une 
              authentique voiture de sport, comme le prouvent les nombreux pilotes 
              l'utilisant en compétition à travers le monde. Mais 
              qu'ont-ils changé nous direz-vous ? Et oui, au premier regard, 
              la Catehram CSR est une Seven. Logique. C'était voulu. Le 
              cahier des charges était relativement simple: faire le mieux possible, 
              mais en conservant la silhouette de la Seven et en satisfaisant 
              à la réglementation pour obtenir la sacro-sainte homologation 
              européenne. Mais en dehors des apparences,  Caterham n'a quasiment conservé que les fameux yeux de grenouille et les ailes arrière carénées à la manière d'un side-car de moto. Car en y regardant de plus près et en soulevant 
              la robe de cette jolie dame, on découvre un squelette totalement 
              inédit. En effet, la Caterham se rapproche plus que jamais de la Donkervoort 
                D8, l'autre déclinaison du concept de Chapman qui avait 
              toutefois opté dès le départ pour plus de modernisme. 
              La carrosserie en aluminium est rivetée, ailes et cône avant sont réalisés en matériau 
              composite. Le nouveau profil des éléments de suspension 
              qui sont montés plus près des pneus et le nouveau 
              carénage de roues sont supposés réduire la portance 
              de 50% sur le train avant, augmentant d'autant la stabilité 
              et la précision de la direction à haute vitesse. Le nouveau "nez" possède une extraction d'air supplémentaire pour refroidir les radiateurs d'huile et eau. HABITACLE              Intérieurement, la nouvelle CSR est 
              à peine identifiable aux modèles précédents. 
              Pour améliorer l'ergonomie du pilote driver, la traditionnelle 
              planche parsemée d'interrupteurs à bascule peut être
              remplacée en option par une console incurvée laissant apparaître 
              quelques tubesdu châssis. La structure  intègre une nouvelle colonne de direction pour satisfaire aux normes d'homologation. Les cadrans entourés d'aluminium (option), le pommeau 
              de levier de vitesse, le frein à main et le volant achèvent le nouvel 
              intérieur, élégant et fonctionnel, avec des espaces créés pour le 
              rangement dans la console centrale et dans l'accoudoir. Et pour 
              les médisants, sachez que Caterham offre même un chauffage 
              à 2 vitesses, un bouchon de réservoir à clef 
              et un système de protection électronique avec télécommande. 
              Le luxe ! MOTEUR              La Caterham CSR 200 marque également un autre événement 
              : le retour de  la collaboration entre Ford, Cosworth et Caterham, 
              qui avait été très active durant les années 
              80. Le nom de Cosworth fit d'ailleurs sa première apparition 
              sur une Seven, en 1961. Aujourd'hui, voilà plus d'une décennie 
              que le nom de Cosworth se trouve lié aux plus performantes 
              voitures de sport du marché. Dernièrement, la firme 
              Cosworth racing a été revendue par Audi, au groupe 
              Mahle. Le nouveau moteur inauguré par la Caterham CSR représente 
              également le premier projet mécanique entièrement 
              étudié et réalisé par Cosworth Production 
              Engines – le département exclusivement dédié 
              à retourner sur le marché des voitures de sport, autant 
              en "OEM" pour les généralistes, que sur 
              des niches de petits constructeurs. Grâce à l'expérience 
              acquise par Cosworth Racing sur les moteurs Duratec de Ford, issus du bloc MZR de Mazda, Caterham 
              a pu mettre en oeuvre rapidement le développement du projet. 
              Pendant près d'un an, Cosworth Racing et Caterham Cars ont 
              travaillé ensemble pour développer le bloc Ford Duratec 
              2,3 litres. Construit en alliage léger, ce 4 cylindres en 
              lignes à 16 soupapes et double arbre à cames en tête 
              est une exclusivité réservée à la nouvelle 
              Seven. La ligne d'échappement en inox, aussi superbe à 
              entendre qu'à admirer exhibe un collecteur spécifique 
              de type 4 en 1, favorisant le couple à haut régime. 
              Développant 200 ch à 7000 tr/mn et 23 Mkg à 
              5 750 tr/mn dans sa version civile, le bloc atmosphérique 
              ensorcelé par Cosworth Racing possède un caractère 
              franchement sportif, malgré un rendement qui n'a rien d'exceptionnel 
              dans la production actuelle (88 ch/L), ni comparé aux explosives 
              Seven Super Light R300 et R500 ! La nouveauté, c'est que 
              le 2.3 Cosworth parvient aussi à satisfaire la norme EU4 
              en application depuis le 1er janvier, ce qui devrait à coup 
              sûr donner un sérieux coup de boost aux ventes à 
              l'export de Caterham. Nigel Foxhall, l'ingénieur chef de 
              Cosworth n'est d'ailleurs pas peu fier de son dernier ouvrage, dont 
              les performances autant que la fiabilité n'ont rien d'un 
              bricolage hâtif. Simon Nearn, le directeur de Caterham Cars 
              se félicite aussi que ce moteur anime le nouveau trophée 
              de la marque baptisé "European Endurance Championship 
              2005" qui affichera “Power by Cosworth” sur toutes les Seven 
              participantes et mues pour l'occasion par une évolution du 
              2,3 L développant plus de 260 chevaux ! Avec son gabarit 
              de poids plume, la Caterham CSR 200 enfonce le clou au niveau des 
              performances. Son rapport poids/puissance de 3,3 kg/ch (!), lui 
              permet de rivaliser avec une Ferrari Enzo de 660 ch sur le 0 à 
              100 km/h, excusez du peu ! 3,7 secondes, voilà le temps qu'il 
              faut au chat sauvage pour vous propulser au paradis des émotions 
              automobiles. Bien sûr, avec sa transmission manuelle à 
              6 rapports étagée "très serré", 
              la vitesse de pointe stagne rapidement, mais 220 km/h c'est déjà 
              suffisant pour ne pas être bridé sur la plupart des 
              circuits et c'est aussi largement suffisant pour se faire plaisir 
              sur route ouverte... CHASSIS              Le châssis de la Caterham CSR 200,  conçu sur un schéma  multitubulaire 
              en acier avec protection époxy, est entièrement soudé. Il adopte de 
               nouveaux trains roulants. A la clé, un gain en rigidité 
              torsionnelle de 25%  sans prise de poids excesive, soit 630 Kg au 
              total, ce qui ne représente que 50 Kg de plus que la Seven 
              1.6 K de 111 ch. La direction à crémaillère est bien entendue non 
              assistée et le freinage à double circuit s'équipe 
              de 4 disques, ventilés à l'avant, doté d'étriers 
              à 4 pistons et de flexibles de freins de type "aviation". Les suspensions 
              avant à roues indépendantes, conservent le principe des double triangles 
              superposés et combinés "inboard" à ressorts hélicoïdaux 
              mais leur positionnement a été totalement revu en 
              s'inspirant des formule 1. De même, la suspension arrière 
              troque son  pont De Dion pour des double triangles superposés 
              et tirant (5ème bras), réduisant au passage la taille du coffre. Les nouveaux éléments de suspension 
              ont été étudiés sur ordinateur par Multimatic 
              Technical Centre Europe, une division de Multimatic Inc. ayant travaillé 
              sur de belles références comme la Ford 
              GT et l'Aston 
              Martin DB9. Plus stable, plus agile et encore plus agrippée 
              au bitume grâce à ses larges enveloppes en 255/40 à 
              l'arrière posées sur de très légères 
              jantes de 15", la nouvelle Caterham CSR 200 démontre 
              toujours que le poids est l'ennemi du bien. Comment reprendre le 
              volant d'une lourde sportive contemporaine sans amertume après 
              avoir connu une telle expérience ! Jez Coates, le directeur 
              technique de Caterham Cars se félicite que les technologies 
              de la compétition puissent permettre à la Seven de 
              revenir sur le devant de la scène et faire ainsi un beau 
              pied de nez à ceux qui la pensaient cantonnée à 
              une tradition technique devenu sympathiquement obsolète, 
              ou condamnée par des normes toujours plus strictes. :: CONCLUSIONDamon Hill, le célèbre pilote de sa majesté, disait récemment que 
              pour connaître les sensations qu'éprouvait Graham Hill au 
              début de sa carrière il fallait acheter une Caterham et l'emmener 
              à Brands Hatch ! La Caterham CSR 200 est sans doute l'une des plus 
              admirable voiture de sport de ce début de millénaire 
              et prouve que de l'autre côté du channel, on a encore 
              envie de produire autre chose que des "outils" de déplacement. 
              Précisons enfin qu'à 55.000 
              € environ, la Caterham CSR 200 offre pour presque deux fois 
              moins cher, des prestations  semblables à celle 
            de sa plus proche rivale, la Donkervoort D8 210, la finition et le turbo en moins...
 |