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BMW M5 E28 (1985 - 1987)

bmw m5 e28
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (19/04/2014)

LA BERLINE DE SPORT

Depuis 1988, BMW dispose dans sa gamme de la référence des berlines sportives. Véritable icône, la BMW M5 est devenue l'égérie des amateurs de berlines musclées grâce à son homogénéité hors-pair. Aujourd'hui encore bien présente dans le coeur des passionnés de la marque, la M5 type e28 demeure aux yeux des nombreux amateurs de cette lignée, la plus sportive de toutes. Retour dans la légende des années 80…

Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.

Suite à une demande exprimée par la clientèle quelques années plus tôt pour le mythique BMW coupé M1 et son 6 cylindres en ligne d'anthologie, au départ exclusivement conçu pour la compétition, la marque allemande va continuer à promouvoir son image par le biais de modèles sportifs. Etudiée par son tout nouveau département compétition "Motorsport", filiale et entreprise à part entière du groupe BMW, l'idée de proposer une berline à caractère sportif arborant le label Motorsport est donc apparue avec la M535i e12, en 1980. Cette routière hautes performances était alors propulsée par le 6 cylindres 3.5L à simple arbre à cames de la 635 Csi. Afin de s'élargir à une clientèle sensible à l'image sportive de la marque, Bmw va reconduire ce moteur sur la remplaçante de la e12, la M535i e28, une berline bourgeoise dont les performances à l'époque laissent déjà pas mal de sportives derrière elle. Mais il aurait été dommage de s'arrêter en si bon chemin et c'est en Février 1985 que la BMW M5 e28, première du nom, fut présentée lors du salon d'Amsterdam. Equipée du 6 cylindres de feu de la M1, alors également implanté sous le long capot du coupé M635 CSi, elle s'impose d'emblée comme la "berline la plus sportive du monde", catégorie au sein de laquelle la M5 restera longtemps sans réelle concurrence...

bmw m5 e28 arinterieur bmw m5 e28

CARACTERISTIQUES


BMW M5 E28
moteur bmw m5 e28
MOTEUR
Type : 6 cylindres en ligne, 24 soupapes, 2 ACT
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection Bosch ML-Jetronic
Cylindrée (cm3) : 3453
Alésage x course (mm) : 93,4 x 84
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 286 à 6500
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 333 à 4500
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés
Pneus Av-Ar : 220/55 VR 390 (Michelin TRX)
POIDS
Données constructeur (kg) : 1470
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,13
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 245
400 m DA : ND
1 000 m DA : ND
0 à 100 km/h : 6,9"
CONSOMMATION
Moyenne constructeur (L/100 Km) : 11,4
PRIX NEUF (1987) : 399.900 FF
COTE (2014) : 10.000 €
PUISSANCE FISCALE : 20 CV


PRESENTATION

Avec son avant plongeant façon "nez de requin", la 5 e28 incarne parfaitement la tradition du style BMW né dans les années 70. Un style iconique et une une image de "voiture de voyou", popularisé chez nous le 2 novembre 1979 par l'élimination musclée de l'ennemi public n°1, alias Jacques Mesrine, au volant de sa BMW 528i E12. De la e12, la série 5 e28 conserve beaucoup de choses à commencer par sa ligne caractéristique, taillée à la serpe dirons certains, typique de la fin années 70 début 80. D'un point de vue aérodynamique, la série 5 e28 n'a pas vraiment à la base les attributs d'une super sportive. Elle se caractérise par un Cx de 0,37 peu adapté aux vitesses de pointe. Néanmoins, cette ligne carrée conserve un charme désuet qui se confirme au fil des ans et de l'intérêt porté à cette génération de voitures appelées "youngtimers".

Il faut également souligner la très bonne qualité de fabrication des éléments d'acier, qui résistent plutôt bien à l'épreuve du temps et ont l'avantage d'être strictement communs et interchangeables avec les autres modèles de série 5 e28. Pour parfaire l'agressivité de la M5 , BMW France livrait d'office à ses clients le kit "M Technik" qui s'inscrivait dans les débuts balbutiants du tuning. Au choix, les éléments chromés pouvaient être peints en noir ou de la couleur de la carrosserie et les vitres latérales et le haut du pare-brise, teintés en marron ou en vert. Les jantes en aluminium forgé des premiers millésimes, destinées à accueillir des pneus Michelin TRX, sont communes à la M635CSi et certaines séries 7. En dehors du petit M placé sur la calandre entre le célèbre double haricot et les non moins superbes quatre phares, ainsi que sur la malle arrière, la BMW M5 e28 est le stéréotype de la sportive discrète et passe-partout. Une philosophie qui va perdurer sur les M5 e34 et jusqu'à la M5 e39.

HABITACLE

A l'intérieur, la console centrale orientée vers le pilote, le petit volant trois branches M-technic dans une main, le levier ferme et précis dans l'autre, nous voilà épris d'une inévitable nostalgie. Le charme des "béhèmes" classiques opère toujours et il ne reste plus qu'à allumer les phares jaunes pour aller tailler l'autoroute comme en 1985. La peur du radar en plus... L'ensemble de l'habitacle est à l'image des autres série 5 e28 : solide, bien construit et... noir. Austère, sans aucun doute, ce cockpit dédié aux chefs d'entreprises pressés de l'époque pouvait s'orner de trois types d'habillages pour les intérieurs de portes et la sellerie : Motorsport (en tissu), cuir ou peau de buffle retournée avec option cuir étendu de toute beauté. La plupart des M5 étant livrées avec l'option sièges chauffants à réglages électriques. La climatisation était également de série sur la M5, qui ne l'oublions pas, se devait de rester une grande voyageuse, luxueuse et confortable. Le régulateur de vitesse et le toit ouvrant étaient au rayon des options ainsi que le radio cassettes "Blaupunkt Toronto", véritable merveille de technologie, ne demandant qu'à faire vibrer ses 4 hauts-parleurs. Enfin, le compteur de vitesse spécifique à la M5 et gradué jusqu'à 280 km/h donne le ton.

MOTEUR

Si le coupé M635 CSi aura eu la primeur de recevoir le fabuleux six cylindres en ligne de la M1 sous son long capot, la berline M5 n'aura attendu qu'un an pour s'offrir cette extase mécanique issue de la compétition. Car il s'agit là d'une authentique mécanique d'exception, même si les chiffres annoncés n'ont plus rien d'extraordinaire de nos jours, ils demeurent dans l'absolu très respectables. Le plaisir commence par celui des yeux, lorsqu'on soulève le lourd capot et que le couvre-culasse frappé du sceau de Motorsport se dévoile à nos yeux. Tout est si bien organisé, si admirable, qu'on devine déjà tout le talent qui à animé la conception de cette pièce d'orfèvre mécanique.

Pour ceux qui n'auraient pas encore lu notre dossier consacré au superbe coupé BMW M635 CSi, redonnons en quelques chiffres le pedigree de ce monument. Développant 286 ch à 6500 tr/mn pour 34 Mkg à 4 500 tr/mn, ce 6 en ligne de 3543 cm3 (nom de code M88 ou S38 B35 dans sa version catalysée de 260 ch) est de la famille des ultra carrés avec son alésage de 93.4 mm et sa course de 84.0 mm. Il possède également, et c'est ce qui le différencie du moteur de la M535i, une culasse en alliage léger d'aluminium à 24 soupapes et double arbre à cames en tête avec un taux de compression de 10,5:1 et une lubrification par carter sec. L'injection électronique intégrale Bosch ME-Motronic gère le tout. Le rendement de 82,7 ch/L est peu ordinaire à l'époque sur des moteurs atmosphériques.

Accouplé à une boîte de vitesse manuelle Getrag à 5 rapport très bien étagée (surtout avec l'étagement court disponible en option), il vous catapulte de 0 à 100 km/h en moins de 7" et atteint 245 Km/h en toute décontraction, malgré son aérodynamique peu avantageuse. Des performances qui reléguaient loin derrière, toutes les autres berlines un tant soit peu "puissantes" du moment. Malheureusement pour le marché américain, les 500 M5 vendues au pays de l'Oncle Sam en 1988 perdaient 10 ch et beaucoup de caractère à cause de l'adjonction du pot catalytique. Une véritable castration pour ce moteur de course qui s'exprime totalement à travers une ligne d'échappement un peu libérée. Et quel son ! Le plus bluffant est que la M5 est également capable d'évoluer à vitesse réglementaire , même dans un trafic urbain, sans vous montrer aucun signe de mécontentement. Mais ne vous y trompez pas, le vrai caractère du Docteur Jekyll Motorsport s'exprime au-delà de 4000 tr/mn, avec des montées en régime vives et une hargne peu commune aux abords de la zone rouge (6700 tr/mn). Linéaire, le six cylindres BMW dispense une puissance facilement contrôlable et une réserve de punch disponible à tout moment. Aujourd'hui encore, cette mécanique fascine par sa modernité et son tempérament sportif.

SUR LA ROUTE

essai bmw m5 e28

Berline 4 portes de structure monocoque, la BMW M5 utilise à l'avant un essieu classique de type Macpherson avec barres antiroulis. La suspension arrière indépendante à bras possède également sa barre antiroulis. Les amortisseurs à gaz Bilstein très fermes présentent un pariage très réussi avec les ressorts durs qui garantissent un bon toucher de route en conduite sportive.

La qualité de fabrication et l'équipement de confort se payent évidemment sur la balance et la bête affiche 1470 Kg en ordre de amrche. Un poids malgré tout relativement modéré si l'on compare aux autres M5 qui lui ont succédé. Ce poids raisonnable a pour principaux avantages de préserver une certaine agilité dans le comportement et de moins solliciter les freins. Le département Motorsport démontre ici des talents autres que ceux de motoriste. Le châssis de la BMW M5 e28 se met au diapason de la mécanique et, sur ce point, elle demeure encore perçue comme la plus sportive des M5. Un sacré compliment !

La direction montre une certaine imprécision au point milieu mais elle est très directe et procure un bon feeling. Le freinage, doublé d'un ABS, comprend 4 disques ventilés de grand diamètre (300 x 30mm) et des étriers à 4 pistons. En terme de motricité, le différentiel autobloquant à 25% et les gros pneus tentent tant bien que mal de contenir la cavalerie. Car il faut se mettre en tête que les propulsion BMW de l'époque n'étaient pas typées sous-vireuses comme aujourd'hui ! Peu faciles à trouver aujourd'hui, les jantes en alliage léger de type Michelin TRX (165 TR 390) recevaient des pneumatiques 220/55 VR 390 TR.

EVOLUTION

m5 e28 evoLa BMW M5 e28 connaîtra peu d'évolutions dans sa courte carrière et les principaux changement interviennent essentiellement en 1986. A partir de février 1986, BMW monte des ressorts différents à l'arrière. En avril, le pommeau de vitesse est modifié (logo "M" remplacé par les 3 bandes de couleur Motorsport avec dessin de la grille), les 4 vitres électriques sont livrées en série ainsi que l'ordinateur de bord. L'option Shadowline (déchromage) est ajoutée au catalogue. En mai, les jantes à rayons croisés de 16" sont proposées en option en Europe (M5 type DC91). En octobre, des seuils de portes avec le logo "M5" sont ajoutés tandis que les amortisseurs Bilstein sont remplacés par des Boge. De nouvelles barres anti-roulis de 25mm (avant) et 18mm (arrière) sont installées.

ACHETER UNE BMW M5 e28

Produite à 588 exemplaires pour l'Europe, entre octobre 1984 et septembre 1987, la BMW M5 est sur notre territoire une véritable rareté ! Le gros de la production a en effet été écoulé aux USA (1340 exemplaires) et plus accessoirement au japon et en Afrique du Sud. Heureusement, il est encore possible de dénicher de beaux modèles, mais gare aux faux frais ! Si le plaisir est à portée de main du premier venu dès 3.000 euros environ, il faut compter maintenant plus de 10.000 € pour une M5 e28 en très bon état. Compte tenu de sa rareté, elle reste un collector très abordable. Par principe, ne vous fiez pas trop aux apparences, la qualité de fabrication de la M5 étant de haut niveau, ainsi que sa résistance à la corrosion, il suffit parfois de lui mettre une belle peinture pour la rendre moins kilométrée qu'en vérité....

Si le ticket d'entrée reste accessible au plus grand nombre, l'entretien d'un tel bijou mécanique ne laisse en revanche pas de place aux petits budgets. Les factures sont souvent lourdes et les historiques limpides se font d'autant plus rares. Un atout pourtant indispensable pour assurer la longévité du 6 en ligne qui peut dans ce cas atteindre celle d'un moteur tout à fait classique. Par ailleurs, le type de conduite du propriétaire est primodial. Les moteurs Motorsport en général et la transmission réclament de laisser monter en température optimale avant d'ouvrir en grand les papillons des gaz. La qualité de l'huile utilisée est bien évidemment très importante à ce niveau. Quoi qu'il en soit, seul un test routier vous permettra de juger de la bonne santé du moteur et d'un comportement sain, ne trahissant pas de problème plus grave. Orientez-vous de préférence vers un spécialiste de la marque ou vers les annonces de membres de clubs BMW.

PRODUCTION BMW M5 e28
M5 E28 LHD (10/1984 - 09/1987) : 588 exemplaires
M5 E28 RHD (03/1986 - 11/1987): 187 exemplaires
M5 E28 version US catalysée( 11/1986 - 11/1987) : 1,340 exemplaires
M5 E28 version Japon LHD catalysée (01/1987 - 03/1987) : 30 exemplaires
M5 E28 version Afrique du Sud (06/1987 - 11/1988) : 96 exemplaires
TOTAL : 2241 exemplaires

CONCLUSION

:-)
Pur look "80's"
Qualité de fabrication
Moteur de course
Consommation presque raisonnable
Cote basse
:-(
Pièces moteur chères
Pneus TRX hors de prix
Rare en bon état
Image "e28" encore mitigée

Sous sa robe discrète et délicieusement démodée, la Bmw M5 e28 cache le caractère bien trempé d'une authentique sportive ! La puissance de feu de son 6 cylindres suffit à vous transporter dans les hautes sphères du plaisir automobile et le poids modéré de cette luxueuse berline permet de prendre un maximum de plaisir au volant. Titulaire du titre bien de meilleure berline sportive du monde, la M5 e28 s'offre aujourd'hui pour le prix d'une citadine insignifiante. Un joyau à redécouvrir sans plus tarder parmi les youngtimers des années 80...

PHOTOS


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Avis des propriétaires

possesseur d'une M5 e28 depuis 8 ans; je suis pleinement satisfait de cette achat. le véhicule est rare a trouver en France. le modèle a 30 ans donc attention a la corrosion. les caisses sont du même acier qu'une banal 528i. les points de corrosion sont les mêmes. le moteur est fiable mais doit être vidangé avec une très bonne huile pour la duré de vie des coussinets de bielles; type 15w50. la transmission résiste bien sauf les cardan identiques a la 535i ou 528i. le flector fatigue vite aussi. l'intérieur vieillie bien sauf les coté des sièges Recaro qui se déchire, le tableau de bord qui se craquelle, comme les autres modèles de cette époque.

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