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OPEL CORSA (E) GSI 1.4 turbo 150 ch (2018 - )

opel corsa e gsi 2018
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (08/09/2018)

Faute de grives...

La turbulente Corsa OPC n'est plus, sacrifiée sur l'autel du Co2. Mais pour ne pas voir partir tous ses clients chez la concurrence, Opel a ressorti du placard le badge GSI avec une idée simple : swapper la défunte OPC avec un moteur plus sobre, mais moins puissant...

Texte : Anthony SINCLAIR
Photos : D.R.

Le blason GSi est une vieille connaissance pour les passionnés de sportives. Apparu en 1984 sur les Manta et Kadett, puis sur la Corsa A en 1988, le "GTi d'Opel" survécut avec plus ou moins de réussite jusqu'en 2010 sur la Corsa D GSi. Ayant perdu son lustre au fil des ans avant d'être éclipsé totalement par la signature Opel Performance Center, ce label sportif a pourtant fait un retour inattendu à Francfort en 2017 sur l'Insignia, puis en 2018 sur la Corsa. Une forme de revanche pour la citadine de Rüsselsheim qui souffre beaucoup des errements stratégiques de General Motors - la prochaine génération sera conçue avec PSA - mais profite ainsi d'une place laissée vacante sur le marché des citadines dynamiques.

Avec ses 150 ch, la nouvelle Corsa E GSi se classe dans les « seconds couteaux » chez les bombinettes. La Suzuki Swift Sport 140 ch, la Seat Ibiza FR 150 ch et la Ford Fiesta ST Line 140 ch, toutes les 3 fraîchement remaniées, mais aussi l'Abarth 595 Pista de 160 ch, sont les dernières représentantes d'une tranche de puissance intermédiaire qui semblait en voie d'extinction. Face à des normes de pollution et malus Co2 remettant en cause bien des acquis, elles ont le mérite d'être là pour satisfaire ceux qui n'ont pas forcément envie d'une petite voiture anémique et triste à conduire, ni un budget illimité...

PRESENTATION

arriere opel corsa e gsi 2018logo opel corsa e gsi 2018

Au premier coup d'oeil, vous pourrez facilement confondre la nouvelle Corsa GSi avec feu l'OPC. Et pour cause, puisqu'Opel en reprend presque intégralement le kit carrosserie jusqu'à ses grandes jantes de 18 pouces, en option. Attention toutefois car si le prix de ces dernières est très attirant (300 €), il cache une augmentation de malus particulièrement salée (+1000 €)... Notons aussi que la Corsa GSi est l'une des dernières citadines disponibles en carrosserie trois portes et qu'elle n'est d'ailleurs proposée que sous cette forme !

Pour séduire une clientèle jeune et masculine, mais pas que, la GSI sort donc le grand jeu en enfilant un Pack OPC Line : jupes latérales débordantes, étriers de freins rouges, calandre nid d'abeille, coques de rétroviseurs façon carbone, larges écopes dans le bouclier avant, gros spoiler sur le hayon sans oublier un embout chromé d'échappement. On ne perd en fait que le bouclier arrière spécifique de l'OPC et sa double sortie séparée tandis que, de série, les jantes de 17" ont un dessin différent. Ajoutez un coloris pétillant comme le rouge "Eclat" ou le jaune "Mandarine" et vous avez tous les attributs de la petite GTI qu'il fait plaisir de croiser sur la route.

HABITACLE

interieur opel corsa e gsi 2018interieur cuir recaro opel corsa e gsi 2018

Totalement relooké lors du changement de génération, l'intérieur de la petite Corsa résiste plutôt bien à l'épreuve du temps avec une présentation devenue plus qualitative. Si l'ergonomie n'est cependant pas le point fort (écran trop bas, assise haute), la Corsa GSi se montre comme souvent chez Opel, bien équipée en série et les options sont rares. Parmi elles, on retient essentiellement les superbes baquets qui équipaient l'OPC, livrés d'office avec le cuir. Il vous en coûtera 2050 €, ce qui est cher c'est vrai, mais vous en profiterez à chaque seconde passée au volant ! Au final, sur une utilisation de quelques années, le prix de la minute de Recaro ne sera donc pas si effrayant. Pour le reste on retrouve tout l'attirail de l'homme moderne, radar de stationnement avec caméra arrière, phares bi-xénon, système de navigation (Navi 4.0 IntelliLink compatible Android Auto et Apple Car Play), climatisation automatique, contrôle de pression des pneus, etc. Toutefois, les assistances dernier cri s'inscrivent en supplément, notamment le système Opel Eye (500 €) de reconnaissance des panneaux de vitesse, l'alerte anti-collision ou l'avertisseur de changement de voie.

Le tarif de base de l'Opel Corsa GSi débute à 20 700 €, sur le papier le rapport prix/prestations semble donc intéressant. Face à la Suzuki, affichée exactement au même tarif, elle souffre malgré tout d'un malus de 860 € qui fait pencher la balance en sa défaveur tandis que l'Abarth 145 ch et la Fiesta descendent leur prix d'appel plus bas. En y regardant bien, on s'aperçoit aussi que la nouvelle Ford Fiesta ST n'est plus très loin...

CARACTERISTIQUES


OPEL CORSA (E) GSI 1.4 turbo 150 ch
moteur opel corsa e gsi 1.4 turbo 150
MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : Transversal AV
Alimentation : Injection Multipoint + turbocompresseur avec échangeur
Cylindrée (cm3) : 1364
Alésage x course (mm) : 72,5 x 82,6
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 150 à 5000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 220 de 2750 à 4500
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports) : Manuelle (6)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (308) - disques pleins (264), étriers flottants
Pneus Av-Ar : 215/45 R17 87V
POIDS
Données constructeur (kg) : 1139
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 7,6
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 207
1000 m DA : NC
0 à 100 km/h : 8"9
80 à 120 km/h (en 5): 9"9
CONSOMMATION
Moyenne normalisée (L/100 Km) : 6.0-6.4
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 8.0
CO2 (g/Km) : 138-147
PRIX NEUF (09/2018) : 20.700 €
PUISSANCE FISCALE : 8 CV

MOTEUR

Evidemment, par rapport à l'OPC il manque à la fois (beaucoup) de chevaux et quelques centimètres cubes. A vrai dire, c'est assez perturbant de se rappeller que la petite Opel offrait déjà la même puissance il y a 11 ans, avec une version dégonflée du 1.6L turbo. Mais le downsizing est repassé par là et la GSi adopte aujourd'hui un petit 1.4 L turbo ecoFLEX, moteur plus sobre et ayant l'avantage de répondre à la norme Euro 6d-Temp applicable depuis ce 1er septembre 2018. Déjà vu sous le capot de l'Adam S, ce moteur n'est d'ailleurs pas nouveau non plus dans la Corsa puisqu'Opel en avait fait une version S en 2017.

Mais ce que la Corsa a le plus perdu avec cette greffe de coeur, c'est du caractère. Tonique mais rond comme un diesel, le 1400 fait grise mine quand on s'aventure un peu trop au-dessus de son régime de puissance maximale, lequel est obtenu dès 5000 tr/mn. Malgré la zone rouge peinte à 6500 tours, il n'est en pratique pas utile de torturer la mécanique jusque là, d'autant plus que la sonorité moteur n'a rien de grisante.

Le niveau de performances se montre tout de même satisfaisant dans l'absolu. Passer de 0 à 100 en 8,9s n'est pas une punition, même s'il est vrai que dans la catégorie des bombinettes on s'est habitué à beaucoup mieux. Ajoutons que ce bloc ne ménage pas ses efforts en reprises, au moins sur les premiers rapports, notamment grâce sa bonne boîte manuelle qui procure un plaisir déjà considéré comme "rétro".

Alors oui, avec la GSI il faut accepter un retour en arrière conséquent et redescendre d'un palier. On rage d'ailleurs de voir qu'une 208 GTI restylée ou une DS 3 Performance n'affichaient que 125g de CO2 (en norme NEDC il est vrai), conséquence d'une consommation mieux maîtrisée malgré une puissance de 208 ch... Et que dire des records de sobriété dont est capable le dernier 1.5 TSI Volkswagen ? C'est là qu'on mesure tout le retard pris par Opel en matière de motorisations. Cela étant, la Peugeot et la Citroën (oups, lapsus) ne sont pas au catalogue de la rentrée des classes 2018, l'Opel si. CQFD.

SUR LA ROUTE

essai opel corsa e gsi 150 ch 2018

Si on vous demande le point commun entre notre Corsa GSi, un Citroën Nemo et une Fiat Grande Punto, a priori vous ne voyez pas ? Il s'agit de la plateforme SSCS inaugurée en 2005 qui leur sert de fondation commune. Avec un tel patrimoine "historique" sous les fesses, nous étions en droit de douter des capacités dynamiques de la Corsa en 2018. Voyons maintenant ce qu'il en est, concrêtement, avec une conduite qui, dans la vraie vie, ne se résume pas à faire des "drag-race". Tout d'abord, Opel nous apprend que le châssis a été mis au point avec les mêmes ingrédients que l'OPC et c'est la principale différence avec la Corsa S. On peut donc se dire que le Blitz n'a pas fait dans la demi-mesure afin d'assurer un comportement digne de ce nom à sa mini-GTI. Pour une marque longtemps accusée de négliger sa partie cycle au profit de la mécanique, c'est un étonnant revirement de situation.

Avec pareils trains roulants et 57 ch de moins à gérer, même en chaussant des godasses de scaphandrier, tout passe proprement. Rien ne déborde, rien ne se perd. Le DGL de l'OPC "Pack Performance" n'est d'ailleurs plus proposé en option et ici c'est un simple antipatinage qui fait le job "salement", via les freins. Mais il est amplement aidé dans sa tâche par d'excellents Michelin Pilot Sport 4 qui permettent d'utiliser toute la cavalerie disponible. Après la purge opérée, il aurait été dommage d'en perdre encore en route.

essai opel corsa e gsi 150 ch 2018

Au bénéficie de cet énorme potentiel, la GSi dévoile aussi un grip latéral phénoménal et avale les courbes comme sur des rails. Le train avant, également soulagé de plusieurs dizaines de kilos avec le petit moteur, a gagné en mordant et perdu de sa tendance au sous-virage qui parfois faisait défaut à l'OPC. Dommage qu'Opel n'en ait pas profité pour rendre l'arrière-train un peu moins frigide. D'autant plus que l'ESP n'est de toute façon, jamais déconnectable. Imperturbable lui aussi, le freinage encaisse sans faiblir les assauts répétés des épingles. Revers de la médaille, en conduite sportive, sur sol sec, malgré un tracé sinueux exaltant et une direction bien calibrée, l'ennui n'est pas très long à pointer le bout de son nez. Et on finit par profiter de la beauté des routes alsaciennes à rythme plus soft, plutôt que chercher à repousser la limite des aptitudes sportives de l'engin.

Pour ne rien gâcher de la balade, on apprécie également les amortisseurs FSD de Koni qui offrent un bon compromis entre rigueur et confort. Déjà vu sur l'OPC, ce système breveté consiste en une valve montée en bout de tige pour réguler le flux d'huile à l'intérieur de l'amortisseur en fonction de la vitesse (ou fréquence) de compression, sans avoir recours à l'électronique.

Après ça, au moment de rendre le verdict, on se dit que non, la Corsa GSi n'est pas une véritable sportive malgré son look extraverti. Mais elle est malgré tout plaisante à conduire. Dans une "France à 80", ce n'est peut-être déjà pas si mal ?

CONCLUSION

Le système de malus en vigueur semble bien parti pour avoir raison de la course à la puissance chez les petites sportives et, dans ce contexte, l'Opel Corsa GSI (re)devient une alternative pertinente. Passé la première impression d'un cocktail sans saveur et d'un gros bond en arrière côté performances, on apprécie finalement les qualités qui faisaient déjà l'attrait des premières GSi. Des voitures utilisables au quotidien, jolies, rapides et efficaces mais pas déraisonnables. Dans l'idéal, on la voudrait juste un peu plus "corsée". Faute de grives, on mange des merles...

:-)
Look sportif
Equipement de série
Boîte manuelle agréable
Châssis redoutablement efficace…
:-(
…mais pas amusant
Caractère moteur
Prix des baquets
Malus déjà élevé

PHOTOS


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