© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (01/02/2002) 
	
 
 
            UNE 
              LIGNE A COUPER LE VENT ! 
            A la fin des années 80, seuls les 
                constructeurs nippons étaient réellement à même de proposer des 
                coupés sympas issus de la grande série. Pour les rares constructeurs 
                européens qui proposaient encore ce genre de variante, les vieilleries 
              étaient de mise et la sophistication technique était rangée au placard. 
              Mais la Calibra allait changer la donne... 
            Texte : 
              Nicolas LISZEWSKI 
              Photos : D.R. 
            Lorsque Opel présenta son coupé 
              Calibra pour la première fois au salon de Frankfurt en 1989, 
              un vent nouveau semblait souffler sur la marque au blitz ("blitz" 
              signifie éclair en allemand). Opel en profitait également 
              pour stopper la production de ses antiques Manta série B 
              et Monza, dont les lignes, quoique élégantes, accusaient 
              leur âge, sans parler de leurs châssis antiques, encore 
              fidèles à la propulsion. 
             CALIBRE FIN
                          Le calibre en termes scientifiques désigne un appareil de 
              mesure servant d'étalon. Et le coupé Calibra avec 
              son Cx de 0,26 qui établissait un record mondial pour une 
              voiture 4 places de série, pouvait pleinement assumer son 
              nom eu égard à ses performances aérodynamiques. 
              Outre sa fluidité, le coupé Calibra se targue d'une 
              ligne élégante et sportive qu'il est bien difficile 
              de critiquer. Il est basé sur la plate-forme de la berline 
              Vectra dont elle reprend nombre d'éléments mécaniques. 
              Le coupé Calibra reprend également intégralement 
              la planche de bord de la berline Vectra, ce qui lui sera beaucoup 
              reproché par la presse spécialisée de son époque. 
              En 1990, la gamme Calibra est commercialisée en France. Deux 
              modèles sont disponibles dans un premier temps : le 2.0i 
              et le 2.0i 16V. Le premier dispose du 2 litres injection de la berline 
              Vectra développant 115 ch. Grâce à sa ligne 
              particulièrement affûtée on l'a vu, le coupé 
              Calibra 2.0i se permet un 205 km/h chrono. Le deuxième bénéficie 
              du même quatre cylindres coiffé d'une culasse à 
              4 soupapes par cylindres. La puissance est ainsi portée à 
              150 ch permettant d'atteindre une vitesse maxi de 223 km/h. Ses 
              ventes décollent aussitôt sa commercialisation initiée. 
              Il faut dire qu'outre sa ligne particulièrement attractive, 
              le coupé Calibra est richement doté de série 
              en équipements et Opel avait prévu un prix très 
              attractif pour cette catégorie de véhicule. Opel, 
              avec son Calibra se permet même de gêner les constructeurs 
              japonais qui étaient jusqu'à présent bien seuls 
              sur le marché européen du coupé de grande série 
              à la fin des années 80. Et cerise sur le gâteau, 
              le Calibra dispose d'une habitabilité très généreuse 
              et d'un coffre suffisant à la contenance de 300 dm3 qui peut 
              passer à 980 dm3 en rabattant la banquette arrière. 
              Après une année de commercialisation, Opel sort une 
              nouvelle variante dans sa gamme Calibra : le coupé 16V 4x4. 
              Comme son nom le laisse supposer, le coupé Calibra suit les 
              évolutions de la gamme Vectra et profite ainsi de la transmission 
              intégrale. Si les performances ne changent pas par rapport 
              à sa sur 2 roues motrices, le réel changement 
              concerne bien évidemment la tenue de route. Déjà 
              performante, elle devient du coup royale. Sûr, efficace et 
              performant (30 secondes au Km DA), le coupé Calibra 16V 4x4 
              se posait alors en alternative incontournable en matière 
              de coupés. Dans le même temps, le coupé Calibra 
              2.0i change d'appellation pour se prénommer "GT" 
              et propose désormais en option la transmission automatique. 
            LA VITESSE SUPERIEURE
                          Fort de ce succès commercial avec son coupé Calibra, 
              Opel poursuit la synchronisation d'évolutions techniques 
              entre la Vectra et le coupé Calibra. C'est donc en septembre 
              1991 qu'Opel sort sa version performante du coupé Calibra 
              : le Turbo 4x4. Opel a conservé la transmission intégrale 
              pour la partie efficacité du châssis, mais pour la 
              partie mécanique, les solutions sont plus inédites. 
              Le moteur est le quatre cylindres de deux litres de cylindrée 
              coiffé de la culasse à quatre soupapes par cylindres, 
              le même que celui du coupé 16V. Seulement là, 
              il développe 204 ch au lieu des 150 d'origine. Fichtre ! 
              Pour en arriver à ce résultat, Opel a greffer un turbocompresseur 
              KKK (avec échangeur air/air refroidi par eau) qui souffle 
              fort dans le cur du deux litres. Puissant et également 
              coupleux (28,5 mkg de couple dès 2 400 tr/min), le coupé 
              Calibra Turbo 4x4 est une vraie balle : Plus de 240 km/h en pointe 
              et moins de 27 secondes au kilomètre DA. On rentre là 
              dans le monde très fermé des GT d'exceptions en terme 
              de performances. Durant le même millésime et suite 
              à l'apparition du coupé Turbo 4x4, le Calibra 16V 
              4x4 disparaît du catalogue Opel, certainement pour ne pas 
              concurrencer la nouvelle venue et lui laisser l'exclusivité 
              de la transmission intégrale. Avec cette gamme de coupé 
              aussi complète, habitable, riche en équipements et 
              à des prix plutôt serrés, le coupé Calibra 
              rencontre le succès au niveau européen et même 
              français où il se place même en tête des 
              ventes de coupés. Il ne manque plus alors à la gamme 
              Calibra qu'une mécanique noble, entendez par-là deux 
              cylindres de plus
 
            LE NOBLE ART
                          En Europe (les U.S.A. connaissent une problématique différente), 
              un coupé s'il veut pouvoir connaître un certain prestige 
              et développer une image de marque se doit d'être doté 
              d'un moteur avec au moins 6 cylindres. Certains constructeurs ont 
              voulu ignorer cet état de fait et en ont fait les frais (Alpine 
              avec ses A310 4 cylindres, Lotus, 
). Opel a tenu compte de 
              ce phénomène et a donc doté toujours simultanément 
              son coupé Calibra et la Vectra du V6 2,5 litres dès 
              l'année 1994. Avec ce V6, l'onctuosité est de mise 
              et c'est plus l'esprit GT que sport, rôle qui est dévolu 
              au coupé Turbo 4x4. Avec 170 ch et 23,1 mkg de couple dès 
              4 200 tr/mn, le coupé V6 2,5 injection s'autorise tout de 
              même 237 km/h et moins de 29 secondes pour le kilomètre 
              depuis l'arrêt. Très richement équipé, 
              ce noble coupé veut revendiquer ses galons : volant réglable, 
              sièges chauffants, ABS, rétros électriques, 
              direction assistée
 tout ou presque est de série. 
              Si les roues avant sont motrices, on peut opter soit pour une boîte 
              5 vitesses mécaniques ou un boîte automatique. Un an 
              après l'apparition du coupé V6, la gamme Calibra reçoit 
              son lot de modifications cosmétiques et d'équipements, 
              tandis que dans le même temps, sa cousine donneuse d'organe, 
              la Vectra série A s'apprête à tirer sa révérence. 
              La calandre est donc légèrement modifiée, le 
              dessin des jantes alu est inédit, et l'instrumentation reçoit 
              un fond blanc. L'équipement est encore enrichi sur toute 
              la gamme et le prix de la version 16V baisse. On sent le chant du 
              cygne puisque la gamme se simplifie : la version de base 115 ch 
              et la Turbo 4x4 disparaissent durant l'année 1996. Seuls 
              subsistent les coupés 2,5 V6 suréquipés, et 
              le 16V baptisé désormais Calibra Cool Line 16V. Son 
              équipement comprend entre autres la climatisation, l'ABS, 
              le volant cuir, un autoradio, l'Airbag, 
 le tout pour un prix 
              très raisonnable. Le coupé Calibra quitte le devant 
              de la scène en 1997 laissant la place vacante dans la gamme 
              Opel jusqu'à l'arrivée du coupé Astra en 2000 
              dont la ligne trop porche de la berline dont elle est issue ne convainc 
              pas réellement les amateurs. Pour cette fin discrète, 
              Opel France aura la bonne idée de demander au photographe 
              Dingo, bien connu des lecteurs de Rétroviseur ou d'Option 
              Auto pour ses mises en scènes originales, de réaliser 
              quelques clichés symbolisant la carrière du Calibra. 
              Opel aura engagé son coupé en compétition surtout 
              en Allemagne dans les différents championnats de tourisme 
              (DTM, ITC puis STW) avec quelques succès notoires. 
            ACHETER UNE OPEL CALIBRA
                          Les coupés Calibra sont les archétypes des voitures à acheter aujourd'hui 
              car elles sont en train de tomber doucement dans les limbes de l'occasion, 
              les premiers modèles ayant aujourd'hui 12 ans. Ainsi, si les tarifs 
              sont attractifs il ne fait pas pour autant se précipiter à la première 
              occasion venue. Les prix varient suivant les modèles et les millésimes. 
              Toutefois vous ne trouverez pas de coupés Calibra 2.0i ou GT potables 
              à moins de 4000 €, de 16V à moins de 6000 €, de Turbo 4x4 à moins 
              de 7000 € et de V6 à moins de 8000 €. Moins c'est possible, mais 
              les kilométrages sont alors de l'ordre de 200 000 km si ce n'est 
              plus. Le plus gros problème avec les coupés Calibra en occasion 
              est d'en trouver avec peu de kilomètres, car leur habitabilité et 
              leurs aspects pratiques en font des coupés qui ont été utilisés 
              très souvent au quotidien. Donc les quelques conseils à prodiguer 
              sur le choix sont les suivants : cherchez vraiment un modèle équipé 
              de la climatisation sinon en été bonjour l'étuve, privilégiez une 
              première main ou un modèle avec historique quitte à le payer un 
              poil plus cher (aujourd'hui les Calibra tombent entre certaines 
              mains peu soigneuses ou pas assez argentées pour entretenir la belle), 
              les derniers millésimes, quoique plus cotés, sont nettement mieux 
              équipés de série, sur les Turbo, bien veiller à changer régulièrement 
              la distribution et respecter les montées en températures sinon adieu 
              joints de culasse, à méditer donc…  
            CHRONOLOGIE OPEL CALIBRA 
                           1989 : Septembre, présentation de l'Opel Calibra au salon de Frankfurt. 
              1990 : Commercialisation en France des versions 2.0i de 115 ch et 
              16V de 150 ch. 
              1991 : Commercialisation de l'Opel Calibra 16V 4x4. La 2.0i devient 
              GT et peut recevoir une boîte automatique. 
              Septembre 1991 : Commercialisation de la version Turbo 4x4 de 204 
              ch et arrêt de la version 2.0 16V 4x4. 
              1994 : Commercialisation de la version 2.5i V6 de 170 ch. 
              1995 : Modifications esthétiques mineures et équipements 
              enrichis. 
              1996 : Arrêt de la version GT de 115 ch et de la version Turbo 
              4x4 de 204 ch. La version 16V devient Cool Line 16V à l'équipement 
              enrichi et au prix canon tandis que la V6 reçoit un équipement 
              pléthorique. 
              1997 : Arrêt de la gamme Opel Calibra 
              2000 : Commercialisation du coupé Astra.             
            :: CONCLUSION 
              Nos versions préférées de l'Opel Calibra restent sans conteste la Turbo pour son pétard mouillé 
              en guise de moteur et son comportement routier très efficace et la 
              V6 pour son côté GT au long cours. Les autres sont également intéressantes 
              mais moins abouties, notamment  la 115 ch dont la puissance est 
              un peu juste pour en faire une vraie sportive. Alors n'hésitez plus, car 
              chaque jour qui passe augmente le kilométrage sur les compteurs de 
              Calibra. A bon entendeur...             
            CE QU'ILS EN ONT PENSE 
              "Malgré sa ligne toujours spectaculaire (Opel Calibra V6 
              NDLR), cette nouvelle Calibra semble avoir un maître mot : 
              discrétion. Intérieur confortable mais trop neutre, 
              moteur puissant ais au souffle contenu, tenue de route moyenne, 
              loin des qualités routières de la Turbo. Reste le 
              son du six cylindres, à savourer, et le prix, identique à 
              celui de la Vectra, à saisir." 
              L'AUTOMOBILE MAGAZINE JANVIER 1994 - Robert Puyal. 
             "Très soignée 
              dans le détail, la planche de bord ne fait pas dans le franchement 
              gai, mais la finition est irréprochable et les dimensions 
              de l'habitacle conviendront à tout le monde, et les places 
              AR sont dignes de ce nom. Le moteur est issu de la Kadett GSI, c'est 
              un 2 litres double arbre, 16 soupapes, développant 150 ch 
              pour 20 mkg de couple. La Calibra croise à 220 km/h, sa nervosité 
              est décevante et le niveau sonore est élevé. 
              Le comportement est équilibré, la motricité 
              correcte, mais l'amortissement trop faible
" 
              AUTO-JOURNAL n°12 1990.            |