MERCEDES-BENZ 190 E 2.3-16 (1984 - 1988)
Une Mercedes de sport
Lorsqu'un constructeur comme Mercedes-Benz décide de se lancer sur le terrain du sport automobile, les choses sont rarement faites à moitié. La première berline sportive frappée de l'étoile de Stuttgart allait marquer l'histoire et ouvrir la voie à des rivales toutes plus audacieuses...
Texte & Photos : Sébastien DUPUIS
Nous sommes dans les années 80, l'automobile est plus que jamais le symbole de la réussite sociale et le prolongement de la personnalité des acheteurs. Malgré la mise en place des limitations de vitesses en France, la puissance et les performances restent le premier argument de vente et de communication de l'industrie automobile. Ce choix stratégique s'accompagne de nombreux programmes et épreuves sportives permettant au client d'identifier sa monture sortie d'usine aux bêtes de course dérivées des voitures de série. La victoire fait vendre et malgré un palmarès sportif incontestable, l'image de Mercedes, en tant que constructeur d'automobiles, a depuis l'accident tragique de la 300 SLR au Mans en 1955, été beaucoup plus axée sur la qualité, la sécurité et le confort que sur la sportivité. Toutefois, la plus petite des Mercedes issue de Untertürkheim va recevoir cette lourde tâche de casser les idées reçues en la matière, offrant une réponse inattendue aux amateurs de voitures de sport et de nouvelles sensations aux habitués de la marque...
Présentée au salon de Francfort en 1983, commercialisée l'année suivante, la Mercedes 190E (W201) alias "baby-Benz" allait incarner le grand retour de la marque sur le terrain sportif et tracer un chemin que beaucoup de constructeurs ne tarderaient pas à suivre, devançant dans la catégorie des familiales sportives quelques pièces de choix comme la BMW M3 e30, la Ford Sierra Cosworth , l'Audi 200 Turbo ou la Renault 21 2L turbo. Préambule d'une série de sportives d'exception frappées du sceau AMG, la Mercedes 190 E 2.3-16 ne mérite assurément pas de tomber dans l'oubli.
3
RECORDS DU MONDE !
Sur la piste de Nardo, dans le sud de
l'Italie, la Mercedes 190 E 2.3-16 va battre une série
de records qui vont contribuer à sa renommée avant même sa commercialisation.
Du 13 au 21 août 1983, 3 voitures de série
légèrement modifiées vont partir
à la conquête de 3 records mondiaux de
vitesse et d'endurance. Pour atteindre les 260 km/h en pointe, la transmission est équipée d'un pont de 2,65:1 au lieu de 3,07 et l'aérodynamique est légèrement optimisée par la suppression des rétroviseurs et une suspension légèrement abaisée. Des couvre-phares de jour ( de couleur différente sur chacune des 3 voitures) et une moustiquaire ajustable sur la calandre sont ajoutés. De même, le ventilateur est retiré car rendu inutile par la vitesse ainsi que la direction assistée. L'injection comme l'allumage sont modifiés pour encaisser un fonctionnement continu à plus de 5000 tr/mn, le silencieux central remplacé par un tube. Toutes les deux heures et demi,
à raison d'une consommation de 22 L/100 km, la 190 devait refaire le plein du réservoir spécial de 160L accessible depuis le coffre et on changeait de
pilote (en relais de 6 par voiture) en 20 secondes. Très sollicités,
les pneus arrière devaient être remplacés
tous les 8,500 Km et à l'avant tous les 17,000
Km. Pendant les 5 mn nécessaires à l'opération,
on faisait la vidange avec changement des filtres. Comme prévu dans le plan d'entretien, le jeu aux soupapes sera également réalisé, en moins de 5 minutes ! Parlant de record, ce sont justement 3
records du monde, et 9 catégories mondiales
de records qui ont ainsi été décrochés par Mercedes. Au
terme d'un marathon de 201 heures, 39 minutes et 43
secondes, 2 des 3 voitures avaient parcouru 50000
km à une vitesse moyenne de 247,9 km/h.
PRESENTATION
C'est en novembre 1982 qu'apparaît la première petite berline "compacte" de Mercedes. Elle a été conçue pour séduire un public plus jeune et son étude technique et aérodynamique avaient pour objectif d'en faire un véhicule économique à l'usage. Dès la conception du type W201, une version sportive est mise en projet sur cette base. Le premier objectif sera l'homologation dans le nouveau championnat allemand de tourisme : le DPM (voir encadré Compétition plus bas).
Cette évolution va donner lieu à la commercialisation en série d'un modèle aux caractéristiques sportives clairement affichées. LA 190 E 2.3-16 est présentée en septembre 1983 au salon de Francfort, bien que sa production ne débutera qu'un an plus tard. Pour ce qui est du fond et de la forme, les ingénieurs n'y sont pas allés à la légère. Comparativement au reste de la gamme 190, la 2.3-16, surnommée "16s", fait figure de provocatrice. Sorte de Classe E en réduction, la Mercedes 190 (code usine W201) ressemble à une caricature de ce qui a fait le style "germanique", à savoir des lignes carrées, massives et rassurantes mais sans charme particulier et avec une présentation terriblement sobre. La 2.3-16 jette alors un pavé dans la marre et certains clients Mercedes n'auront sans doute pas tord de trouver presque "vulgaire" une telle robe aux accents prononcés de tuning.
Il est vrai qu'avec les années et l'évolution du design, le kit carrosserie de cette Mercedes n'est pas forcément à son avantage. Aileron, spoiler avant et arrière, élargisseurs d'ailes, jupes latérales de caisse, jantes alliage : Mercedes nous a fait la totale ! Mais les éléments aérodynamiques qui sont là n'ont rien de décoratifs. Car contrairement aux apparences, la 190 E 2.3-16 possède un très bon Cx (0,32) et Scx (0,61), faisant figure de référence dans la catégorie à l'époque.
HABITACLE
L'habitacle de la 190E est austère et typique d'une génération où tout était tracé à la règle et teinté en noir. Heureusement, l'équipement est complet et la liste des raffinements est éloquente. La position de conduite trahit l'âge de la voiture, surtout le volant pouvant accueillir un airbag en option. Trop grand et peu pratique pour le pilotage avec ses 4 branches, il est aussi positionné trop bas et ne se règle pas en hauteur. Les sièges ressemblent à des baquets, à l'avant comme à l'arrière, normal, ils ont été conçus chez Recaro ! Le mariage mixte tissu à carreau + cuir pouvait aussi laisser place à du cuir intégral, noir aussi, bien sûr. Sur la console centrale, devant le levier de vitesses, 3 manomètres (température d'huile, chronomètre et voltmètre) ajoutent une touche sportive à cet habitacle classique et luxueux, dans la plus pure tradition Mercedes. Nous constatons également qu'à défaut d'avoir bien vieilli du point de vue du style, le niveau de qualité de fabrication de cette époque aura rarement été dépassé par la suite.
CARACTERISTIQUES
MERCEDES-BENZ 190 E 2.3-16
MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection Bosch KE-Jetronic
Cylindrée (cm3) : 2299
Alésage x course (mm): 95,5 x 80,25
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 185 à 6 200
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 235 à 4 500
TRANSMISSION
AR, autobloquant 32%
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (284) - Disques pleins (258) + ABS
Pneus Av-Ar : 205/55 VR 15
POIDS
Données constructeur (kg) : 1220
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,6
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 230
1000 m DA : 28"8
0 à 100 km/h : 7"5
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km) : 11
PRIX NEUF (1984) : 245.000 FF
COTE (2017) : 12.000 €
PUISSANCE FISCALE : 12 CV
MOTEUR
Contrairement aux habitudes maison consistant à chercher la performance par la cylindrée et le couple, le moteur de la Mercedes 190 E 2.3-16 fait appel à des solutions pour le moins inhabituelles en ce qui concerne son développement. En effet, le spécialiste Anglais Cosworth qui s'est fait remarqué à plusieurs reprises pour ses applications explosives de moteurs 4 cylindres à 16 soupapes a été consulté pour ensorceler celle qui reste encore l'une des Mercedes les plus sportives de l'histoire.
Le bloc 4 cylindres 2,3 Litres en fonte, emprunté à la grande soeur E230, reçoit donc une inédite culasse à 16 soupapes en aluminium de type "crossflow" (flux transversal) avec des conduits d'admission et d'échappement particulièrement travaillés, notamment au niveau de la maîtrise des effets de résonance. Les deux arbres à cames en tête sont entraînés par chaîne, le rapport volumétrique atteint 10,5:1. On remarque également la présence d'un radiateur d'huile et d'une injection mécanique Bosch KE-Jetronic avec allumage électronique et une gestion du temps d'avance permettant même de s'adapter à différents types carburants aux indices d'octanes variés.
En conditions optimales, le fougueux 4 cylindres 16s atmosphérique développe 185 ch à 6200 tr/mn, soit un excellent rendement de 80 ch/L. Le couple atteint pour sa part 24 Mkg à 4500 tr/mn, confirmant le tempérament sportif de cette mécanique peu commune.
Pas vraiment réputé pour ses transmissions manuelles, Mercedes a eu la bonne idée d'aller chercher à l'extérieur une boîte de vitesses à 5 rapports pour transmettre la puissance aux roues arrière. Le choix s'est arrêté chez Getrag qui propose alors une boîte sport à grille inversée (1ère en bas, comme en course) capable d'encaisser une conduite sportive. Elle demande un certain temps d'adaptation mais se montre plutôt agréable à manier avec des verrouillages précis. Cette transmission très bien étagée est de plus complétée par un autobloquant mécanique à 32%.
En termes de performances, si elles ont rapidement été égalées et dépassées par la concurrence, on reste en présence d'une auto qui a réellement la santé. Un 0 à 100 km/h en 7"5, un 1000 m DA en 28"8 et une vitesse maxi de 230 km/h, la berline de l'étoile ne faisait pas semblant en dépit des 1300 Kg à pousser.
SUR LA ROUTE
Une fois passées les présentations mécaniques, il nous tarde d'entendre respirer cet ensemble très alléchant sur le papier. Contact, le 4 cylindres prend vie en émettant une musique évocatrice mais discrète et quelques vibrations. Vive, la mécanique ne demande qu'à être sollicitée. Un peu creux sous 4000 tr/mn malgré une cylindrée confortable, il se réveille ensuite avec vigueur jusqu'au régime maxi. Une Mercedes qui se mène à la cravache et qui en redemande, voilà une chose à laquelle les clients étaient peu habitués ! Et nous ne boudons pas notre plaisir, bien au contraire, car le châssis est parfaitement en accord.
Après la bonne surprise du moteur, vient en effet celle des trains roulants. Là encore Mercedes frappe fort sur un terrain où on ne l'attendait pas. Déjà la base roulante de la petite 190 constitue une avancée en matière de comportement pour une propulsion, mais la 2.3-16 va encore plus loin dans l'art du compromis entre confort et efficacité sportive. Le train avant repose sur un schéma pseudo McPherson, mais Mercedes en a amélioré les principes fondamentaux. Ainsi, la jambe élastique n'a plus de ressort et joue donc un simple rôle amortisseur avec une course améliorée. Le train arrière n'est pas en reste puisque la Mercedes 190 possède un système de suspension indépendante à 5 cinq bras, contrôlant parfaitement la position de la roue dans tous les mouvements imposés. Par rapport à une propulsion classique, le contraste est saisissant. La 2.3-16 possède de surcroît une assiette abaissée de 15 mm avec des ressorts plus rigides. Enfin, comble du raffinement technologique, la "Mercedes 16S" proposait également un correcteur d'assiette hydropneumatique (code option 489) pour limiter le roulis, le cabrage et la plongée. Conforme à ce qu'on attend d'une Mercedes actuelle, la baby-Benz de sport freine aussi très bien avec ses 4 disques et un ABS Bosch de série s'il vous plaît. Les roues de 15 pouces de diamètre accueillent des pneumatiques spécifiques en 205/50, on aurait pu apprécier du 16 pouces en option comme sur la M3. On pourra aussi trouver le feeling de la direction (boitier à billes et assistance variable) un peu déroutant au début avec un léger manque de précision au point milieu.
Cette Mercedes demeure aujourd'hui encore étonnamment moderne et efficace, même conduite très sportivement. Alors qu'une voiture sportive de série pouvait éventuellement faire bonne impression sur route, nombreuses sont les prétendantes qui avouaient à l'époque très vite leurs limites sur circuit. Dans cette situation, la Mercedes 190 E 2.3 16 ne trichait pas et se montrait formidablement efficace et endurante, les milliers de kilomètres de tests effectués avec rigueurs pour lui garantir le niveau de qualité attendu de la marque n'y étant pas étrangers. Très équilibrée, elle glisse des quatre roues et en jouant tantôt sur le frein, tantôt sur l'accélérateur, on peut se régaler de sa ès progressivement.
NURBURGRING 1984
Le 12 mai 1984 restera une date clé pour la 190E 2.3-16V Le tout nouveau circuit de F1 du Nurburgring en Allemagne accueillait en effet sa première course. Pour l'occasion, une course inaugurale avec des célébrités sera organisée par Mercedes qui avait lancé sa 190 E 2.3-16 quelques mois auparavant. En ouverture, un plateau composé uniquement de 190 E 2.3-16 pilotées par les meilleurs pilotes du moment va s'affronter dans une course hautement médiatique. Moss, Lauda, Prost et Hill seront tous battus par un jeune pilote nommé... Ayrton Senna, qui vit là un excellent moyen de se confronter à la crème des pilotes sur un pied d'égalité et dans l'unique but de prouver qu'il était le meilleur. Par rapport aux voitures de production, le pont a été raccourci à 4,08:1 au lieu de 3,08:1 de sorte qu'elles atteignait une vitesse maximale de 190 km/h seulement. En outre, les voitures étaient 15 mm plus bas, avaient des longerons plus épais, un arceau de sécurité, des pneus de course, des étriers de frein plus gros, les échappements avant et intermédiaires étaient enlevés aussi.
EVOLUTION
La Mercedes 190E 2.3-16 va ouvrir la voie à une série de modèles de plus en plus sportifs et performants pour accompagner les besoins de la course. En 1987, le différentiel autobloquant mécanique est remplacé par un système piloté électroniquement baptisé ASD. La même année, AMG qui est encore un préparateur indépendant, commence à s'intéresser à la petite Mercedes en y installant le gros 6 cylindres en ligne de la marque (cf. 190E AMG 3.2). En 1989, la Mercedes 190 16s évolue et passe à 2,5 litres de cylindrée par allongement de la course (+7mm). Esthétiquement, la nouvelle 2.5-16 ne présente pas de changement à l'exception des monogrammes, cependant le rapport de pont est modifié (étagement inchangé). Mais en mars, le réseau Mercedes-Benz accueille la version 2.5-16 Evolution qui sera produite jusqu'en mai à seulement 500 exemplaires pour valider les modifications en compétition. Malgré une puissance inchangée, le moteur a été profondément remanié pour augmenter son alésage et réduire sa course afin de prendre plus de tours en compétition. La cylindrée passe alors de 2498 cm3 à 2463 cm3. Un an plus tard, en mars 1990, une nouvelle et ultime version apparaît : la 190E 2.5-16 Evolution II... La 190 est finalement remplacée sur les routes en 1993 par la classe C W202 et la C 36 AMG va sceller le partenariat officiel avec Mercedes.
COMPETITION
Dès le lancement de la 190 E 2.3-16 un intense programme sportif va se mettre en place avec pour engagement prioritaire le Deutsche Productions Meisterschaft (DPM), un nouveau championnat conçu comme une alternative moins onéreuse que le prestigieux Deutsche Rennsport-Meisterschaft (DRM). La réglementation repose sur le Groupe A FIA. La première saison de 1984 voit s'affronter les BMW 635 CSi, Volvo 240 Turbo, Rover Vitesse et Ford Sierra XR4Ti mais la 190E 2.3-16 n'était pas encore prête. Elle débarque finalement en 1985 avec le pilote Leopold Gallina dans son plus simple appareil (photo ci-contre), mais l'arrivée de pilotes renommés (Gerhard Berger, Roberto Ravaglia, Klaus Ludwig) va faire grimper la popularité du DPM et donc les investissements.
Renommé DTM en 1986, le championnat allemand de voitures de tourisme va offrir plus d'amplitude aux évolutions techniques. La 190E est utilisée par des teams comme Carlsson et Snobeck et on commence à la voir parallèlement dans le championnat ETCC et les courses de 24h à Spa et au Nürburgring. Mais il faudra attendre 1988 pour que l'écurie Mercedes-Benz s'engage plus officiellement à travers un partenariat avec AMG. Cette année là, pas moins de quatorze 190E 16S s'affrontent par le biais de 5 équipes ! En 1989 et 1990, les Evolution I et II s'enchaînent, notamment grâce au travail de Snobeck sur le châssis. Mais rien n'y fait, l'Audi V8 quattro domine la compétition et conduit ses adversaire à demander la mise en place d'un système de handicap sur le poids.
Fin 1990, Mercedes prend une participation dans AMG et scelle son partenariat commercial, mais il faudra attendre 1992 pour que la 190 décroche enfin le titre en battant la BMW M3 E30 après le retrait des Audi V8 quattro à mi-saison. Arrivé à son apogée, le moteur 2.5L Mercedes développe 373 ch à 9500 tr/mn et 300 Nm à 7750 tr/mn. A ce régime, il nécessitait une réfection tous les 600 km, une intervention à environ 12.000 € !
En 1993, l'équipe repart sur de toutes nouvelles bases et remplace la 190 DTM par la Classe C V6, profitant d'une nouvelle réglementation (FIA Classe 1 à moteurs 2,5 litres) beaucoup plus ouverte (ABS, transmission intégrale, électronique et châssis en fibre de carbone).
ACHETER UNE MERCEDES-BENZ 190E 2.3-16
Vendue 245 000 FF en 1984, la Mercedes 190 E 2.3-16 coûtait 3 fois le prix d'une Peugeot 205 GTI. Autant dire que ce modèle élitiste ne s'adressait qu'à une petite frange d'acheteurs et pas en priorité à ceux qui ne recherchaient qu'un rapport prix/performances. Malgré tout, cette Mercedes a connu un certain succès avec près de 20.000 exemplaires vendus, avant de rapidement tomber dans l'oubli, victime de la montée en puissance des modèles AMG et de l'ensemble de la catégorie. En effet, avec moins de 200 ch sous le capot, cette étoile des années 80 peut encore difficilement briller face à une petite GTI d'aujourd'hui... Eclipsée par la BMW M3 e30 auprès des passionnés, la 190 2.3-16 a longtemps été réservée à un public de connaisseurs ou de passionnés de la marque, pas toujours argentés. Avec des tarifs tombés sous les 5000 euros pour un exemplaire en état moyen dans les années 2000, elle a subit une longue période purge. Longue, car sa grande robustesse aura aidé bon nombre d'exemplaires à survivre malgré des entretiens parfois très approximatifs ! Mais cette époque est révolue et comme toutes les sportives emblématiques des années 80, la 190E 16S a vu sa cote s'envoler en quelques années avec la flambée spéculative qui s'est emparée des youngtimers. Dans le même temps, l'offre et la demande se sont recentrées principalement sur les beaux exemplaires et ceux-là vous en coûteront malheureusement trois fois plus qu'il y a encore seulement 5 ans... A ce prix, même la rareté de la bête ne doit pas vous empêcher de vous montrer exigeant.
Voiture de connaisseurs, la 190E 2.3-16 a souvent été soigneusement choyée par des propriétaires amoureux et maniaques mais attention aux pièges de l'achat coup de coeur ou d'un véhicule passablement restauré, cachant une voiture à l'historique obscur ou une mécaniquement fatiguée. Pour le reste, si l'on ne s'arrête pas à son physique un brin ringard, il s'agit bien là d'une des meilleures sportives de la décennie 80, littéralement encensée par la presse à sa sortie. Comme on dit généralement, l'essayer c'est l'adopter et le coup de foudre guette l'amateur de belles mécaniques au tempérament rageur et sportif !
Assurable en collection pour un prix modeste, la 190E 16S est une jeune ancienne facile à vivre et polyvalente. Capable de vous emmener au travail tous les matins, de promener la famille ou d'aller écumer les circuits sans rougir et vous ramener à la maison dans un confort d'authentique routière, cette mécanique d'orfèvre ne souffre pas des maux traditionnels des moteurs pointus. A la condition d'avoir été suivie régulièrement dans des ateliers qui savent en prendre soin. Fiable et robuste, elle répond aux critères de qualité d'une Mercedes du meilleur cru et mis à part quelques petits soucis de chauffe dans les embouteillages pouvant endommager le joint de culasse, la mécanique se montre aussi résistante que les autres moteurs bien plus fades de la gamme. Heureusement car ces moteurs et notamment leur culasse spécifique, ne sont plus disponibles en échange standard. Il faut donc les refaire... La plupart des autres pièces sont plus endurantes que la moyenne, toutefois certaines sont spécifiques à cette version et donc très chères, à l'image du kit carrosserie. Pour la carrosserie, excepté quelques points de corrosion possibles autour de la lunette arrière et du coffre (surtout les premiers millésimes), la 190 reste fidèle à la réputation de la marque.
PRODUCTION
Mercedes-Benz 190E 2.3-16 (09/1984-06-1988) : 19.487 exemplaires
Mercedes-Benz 190E 2.5-16 (07/1988-06/1993) : 5.743 exemplaires
Mercedes-Benz 190E 2.5-16 Evo I (03/1989-05/1989) : 502 exemplaires
Mercedes-Benz 190E 2.5-16 Evo II (05/1990-07/1990) : 500 exemplaires
CONCLUSION
:-) Moteur sportif Boîte manuelle Performances Comportement remarquable et plaisant Cote attractive |
:-( Position de conduite un peu haute Moteur creux à bas régime Look démodé, image Habitacle austère Coût de l'entretien et certaines pièces |
Sportive accomplie, la Mercedes 190 E 2.3-16 concilie les valeurs traditionnelles de la marque en y ajoutant un plaisir de conduite et un tempérament surprenant ! Moins recherchée qu'une BMW M3, elle constitue une excellente alternative. Pour son caractère exceptionnel dans l'histoire de la marque, cette Mercedes mérite donc toute votre attention et pour les amateurs du genre et futurs propriétaires, son avenir en collection est assuré...
Vous avez aimé cet article ? Merci de le partager
Propriétaire d'une 190 2,3 16 depuis Octobre 1987 , je n'ai jamais eu de problème majeur . J'ai du changer le radiateur d'eau il y a deux ans et je dois maintenant changer les amortisseurs car l'auto est devenue inconfortable et je ne peux pas rouler à vitesse supérieure à 80 km/h sur route sinueuse et bossellées .Sinon je commence à sortir l'auto dans des rallyes réservés aux anciennes et elle a un certain succés !