Les plaquettes de frein plus polluantes que le Diesel !
21/02/2025
Les voitures électriques sont saluées par de nombreux partisans comme un outil essentiel pour réduire le réchauffement climatique et rendre l'air plus pur en environnements urbain notamment. Mais nouvelles recherches suggèrent que la poussière de frein, également émise par les véhicules électriques, serait encore plus nocives que respirer l'échappement d'un Diesel moderne (équipé d'un FAP)...
Cela peut paraître surprenant car les véhicules électriques dépendent fortement du freinage régénératif. Par la récupération d'énergie lors des phases de freinage, l'utilisation des freins est donc limitée d'autant. Cela réduit considérablement l'utilisation des freins à friction traditionnels mais comme les véhicules électriques sont également plus lourds que leurs homologues à combustion interne (non hybride), lorsqu'ils utilisent leurs freins, ils génèrent aussi plus de poussière.
Des scientifiques de l'Université de Southampton au Royaume-Uni ont étudié l'effet sur la santé pulmonaire des particules émises par différents types de plaquettes de frein. L'un des types de plaquettes avait une faible composition métallique, tandis que les trois autres étaient semi-métalliques, organiques sans amiante et en céramique hybride.
Lors des tests, ce sont étonnamment les plaquettes sans amiante qui ont provoqué le plus d'inflammation respiratoire. Elles se sont révélées encore plus toxiques pour les poumons humains que les émissions de diesel. Selon les auteurs de l'étude, ce type de plaquette est le plus courants sur de nombreux marchés et notamment aux États-Unis car ils sont bon marché, silencieux et ont un taux d'usure assez faible.
Développées pour remplacer les anciens tampons contenant de l'amiante, ces plaquettes contiennent des fibres de cuivre qui améliorent la conductivité thermique, propriété que l'amiante fournissait auparavant. L'amiante a été retiré du mélange en raison de sa toxicité mais on a finalement découvert que la poussière de cuivre contenue dans les tampons modernes pouvait également être à l'origine de maladies pulmonaires comme le cancer, l'asthme et d'autres infections pulmonaires chroniques.
Aux États-Unis, la Californie et l’État de Washington ont tous deux adopté des lois visant à réduire la teneur en cuivre des plaquettes de frein. Le rapport indique toutefois que cette mesure a été principalement adoptée dans le but d'éradiquer le ruissellement des poussières et de protéger la vie aquatique, avant même de penser protéger nos poumons.
À l'heure actuelle, il existe très peu de réglementations dans le monde concernant les émissions des véhicules autres que celles provenant des pots d'échappement, y compris celles des pneus, qui sont une autre source importante de particules dangereuses.
La réglementation Euro 7 sur les émissions de particules de freinage qui entrera en vigueur en 2026 commencera enfin à s'attaquer à ce sujet tabou, visant à limiter les émissions de poussière de frein. Mais elle ne concernera vraisemblablement que les voitures neuves et non les pièces détachées disponibles pour les voitures existantes ce qui fait que le parc automobile continuera encore longtemps à dégager des poussières toxiques dans l'atmosphère. En outre, il n'y a pas que les freins qui émettent ces poussières microscopiques problématiques, les pneus étant l'autre source majeure de pollution des véhicule en mouvement et notamment lors des phases de freinage...
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