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MATCH : RENAULT MEGANE 275 TROPHY / SUBARU WRX STI

comparatif Megane RS 275 / Subaru WRX STI
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (01/01/1970)

TRACTION CONTRE INTEGRALE

Il y a encore quelques années, on n'aurait jamais songé à comparer une traction puissante à une sportive quatre roues motrices. Aujourd'hui, les tractions ont fait de tels progrès que la question peut légitimement se poser. Nous avons profité des essais des Renault Mégane RS 275 Trophy et Subaru WRX STI pour les opposer et voir ainsi si la transmission intégrale se justifiait encore réellement. Un match au sommet et un duel impitoyable entre la reine déchue des Rallyes et la nouvelle star du Nürburgring...

Texte : Maxime JOLY - Photos: Matthieu LEFEVRE

Autrefois mythiques, les Mitsubishi Lancer Evo et Subaru Impreza ont vu leur vente s'effriter années après années. A tel point, que la nouvelle Subaru WRX (ne l'appelez plus Impreza...) est désormais la seule à défendre les couleurs japonaises face à la dernière Audi S3 berline. En parallèle, il n'y a jamais eu autant de tractions surpuissantes en vente et la Renault Megane RS Trophy 275 s'impose en chef de file en récupérant son titre de traction la plus rapide sur le Nürburgring. Difficile de ne pas voir un lien entre ces deux phénomènes...

PRESENTATION

renault megane 3 rs 275subaru wrx sti

La nouvelle STI joue à fond la carte de l’exubérance. Gros aileron, capot bosselé, quatre sorties d’échappement, la Subaru assume le sport quitte à tomber dans l’excès. Le restylage de 2014 modernise les feux avant et arrière sans véritablement bouleverser le design.

La Trophy 275 n’est qu’une variante de la Mégane RS et elle se doit d’être moins clinquante que la Trophy-R. Du coup, malgré ses jantes Speedline Turini, ses strippings latéraux et sa nouvelle lame avant, la Renault est moins extrême que la japonaise à qui nous offrons le point du design pour son côté totalement décomplexé.

renault megane 3 rs 275subaru wrx sti

L’habitacle de la Mégane RS n’a jamais été son point fort. Ca ne l’est toujours pas sur la dernière Trophy. La présentation est sérieuse mais trop triste sans en plus être sportive malgré des rajouts d’alcantara sur le volant, le levier de vitesse et autour du frein à main. C’est d’autant plus dommage que les superbes sièges Recaro ne sont pas mis en valeur par le reste du cockpit. La WRX STI a très nettement progressé par rapport à la précédente STI S même si quelques points noirs sont toujours présents.

A l’inverse de ceux de la Renault, les sièges n’ont absolument pas un dessin sportif, ni les qualités enveloppantes qui iraient avec. La Mégane RS, comme toutes les Mégane coupés, souffre de ses places arrière peu accueillantes. Les vitres arrière symboliques font davantage office de meurtrières. Claustrophobes s’abstenir. La Subaru profite d’une meilleure habitabilité du fait de ses quatre portes et de son coffre généreux. La voiture idéale pour les pères de famille pressés.

Victoire : WRX STI, pour son look décompléxé et son intérieur de meilleure facture.

MOTEUR

Deux quatre cylindres s'opposent. Celui de la française cube deux litres et a ses cylindres alignés tandis que la japonaise préfère enfiler un boxer de 2.5 litres. Sur le terrain de la sonorité, aucune des deux mécaniques ne prend le dessus sur l'autre. Les amateurs de belle musique n'hésiteront pas entre ces deux modèles sur ce critère. La 275 Trophy a un léger avantage qui tient à sa ligne titane Akrapovic, moins discrète que l’échappement de la Sub'.

A noter que ces deux véhicules ont un point commun qui se fait de plus en plus rare puisqu'ils sont uniquement disponibles en boîte mécanique. Sur ce point, la Subaru dispose d'une transmission plus précise et d'un levier à débattement court plus agréable en conduite dynamique.

Avec 25 chevaux et 44 Nm de plus que la Mégane, la STI dispose de meilleures performances malgré un poids supérieur. C'est surtout sur le 0 à 100 km/h, où la motricité offerte par la transmission intégrale, que la Subaru creuse l'écart avec un temps de 5,2 secondes contre 6 secondes pour la Trophy 275. Les 10 chevaux grappillés par cette nouvelle Trophy ne font que très peu évoluer les performances officielles de la Mégane par rapport à la RS 265. Le gain est obtenu à haut régime où le F4RT est vif et rageur jusqu’à 6.800 tr/min. En face, le Flat4 est très brutal mais s’essouffle trop vite. Il affiche même un léger creux à bas régime que l’on ne ressent pas sur la française. Dans le flot de la circulation, les performances et reprises semblent plus serrées. Au final, avec un même rapport poids/puissance (5 kg/ch) deux mentalités s'opposent : allonge d'un côté et brutalité de l'autre.

graph moteur megane rs 275   graph moteur subaru wrx sti
> Renault Megane RS Trophy 275
>275 ch à 5500 tr/mn
>360 Nm de 3000 à 5000 tr/mn
>1397 Kg
>0-100 km/h : 6"
>0-1000 m : 25"3
>Vmax : 255 km/h
  > Subaru WRX STI 2015
>300 ch à 6000 tr/mn
>407 Nm à 4000 tr/mn
>1507 Kg
>0-100 km/h : 5"2
>0-1000 m : 25"8
>Vmax : 255 km/h
> Essai détaillé de la Megane RS Trophy 275   > Essai détaillé de la Subaru WRX STi

Victoire : Megane RS 275, pour son moteur plus rageur et souple à la fois.

SUR LA ROUTE

renault megane 3 rs 275

Le point le plus important du comparatif. La Mégane RS s’est imposée comme la référence de la catégorie des compactes tractions survoltées depuis la R26. Elle n’a cessé de progresser et la Megane 3 RS, en particulier avec le châssis Cup, reste une valeur sûre malgré sa cinquième année de commercialisation entamée. La 275 Trophy enfonce le clou surtout avec les pneus Michelin Pilot Sport Cup 2, malheureusement hors de prix en options. Il faut avoir l’honnêteté de dire qu’avec les Bridgestone RE050A livrés en série, le bilan est moins bon. Ils rendent la Mégane sous-vireuse. Les amortisseurs Öhlins améliorent également le confort pour ceux qui trouveraient l’amortissement Cup trop ferme. Mais, là aussi, le passage au porte-monnaie est douloureux. Si vous devez faire un choix entre ces deux options, nous vous conseillons d’opter pour les Michelin.

subaru wrx sti

En face se trouve une ancienne superstar des rallyes. Subaru a disparu de la compétition et l’Impreza du cœur des amoureux de sport. D’ailleurs, depuis 2011 elle ne s’appelle plus Impreza. Elle se nomme simplement WRX STI. Face au Quattro d’Audi qui s’est imposé comme le leader des transmissions intégrales dans l’inconscient collectif, Subaru riposte avec sa transmission 4x4 permanente symétrique AWD, caractérisée par un différentiel central piloté DCCD et un autobloquant hélicoïdal avant et un Torsen arrière. Un arsenal qui était performant sur la précédente STI S, bien que trop typé sous-vireur. Sur cette dernière mouture, Subaru a ajouté un Active Torque Vectoring, supposé justement limiter cet effet de bord. Le résultat est en demi-teinte. Comme le dit l’adage, chassez le naturel, il revient au galop. Mais la déception vient de la nouvelle direction électrique au feeling très étrange, pour ne pas la qualifier de carrément floue en conduite soutenue. D’importantes remontées de couple parasitent le volant, à la sauce de certaines tractions dont la plus symptomatique est la Mazda 3 MPS. Quelque peu pardonnable sur une traction au train avant saturé, ça l’est beaucoup moins sur une quatre roues motrices, qui plus est avec un dispositif aussi avancé que ne peut l’être l’AWD. Certains verront peut-être du caractère et de la hargne dans le fait de se battre avec le volant, mais quand c’est pour tenir l’avant et guider convenablement la voiture, on est bien loin du plaisir d’une propulsion dont l’arrière se dérobe. Il ne faut pas tout mélanger… L’autre défaut de la japonaise est le compromis de l’amortissement qui ne sait jamais s’il doit s’orienter vers de la fermeté ou sur du roulis. Le résultat ressemble beaucoup à ce que Volkswagen proposait avant la sortie de la Golf 7 GTI : une voiture à l’amortissement trop souple et pourtant peu confortable…

Vous l’aurez compris, la Subaru WRX STI nous a déçus d’un point de vue dynamique et c’est à regret que nous affirmons que la version de 2011 faisait mieux…

Victoire : Megane RS 275, pour son train avant exceptionnel. Mais en conditions d'adhérence précaires, la Subaru peut reprendre l'avantage...

BUDGET

comparatif Megane RS 275 / Subaru WRX STI

Affichée à 38.000 €, la Mégane RS 275 Trophy (17 cv fiscaux) peut coûter jusqu'à 4.000 de plus si vous choisissez les amortisseurs Öhlins et les pneus Michelin, auxquels il faut ajouter 2.200 € de malus écologique. Pas donnée...

En face, la STI (21 cv fiscaux) est proposée à deux tarifs : 44.950 € et 49.950 € pour la finition Club qui comprend le toit ouvrant, la sellerie cuir et le GPS. Mais et, c'est important de le préciser, le malus est pris en charge par Subaru ! Le surplus requis pour avoir l'habitabilité d'une berline, la transmission intégrale et la rareté d'une Subaru n'est donc pas si élevé. Reste à prendre en compte le budget carburant...

Et justement en ce qui concerne la consommation, en conduite mixte, la Renault offre un bilan mieux maîtrisé avec 9 L/100 km de moyenne rarement dépassés. Bien sûr, la conso a vite fait de s’envoler là où la STI a finalement une amplitude moindre puisqu’elle consomme tout le temps ! Un gros rouleur s’orientera vers la Renault…

Egalité ! La Megane RS Trophy 275 est chère une fois optionnée et la Subaru affiche un coût de roulage plus élevé.

CONCLUSION

La Mégane RS a remporté les deux duels les plus importants : celui du moteur et, surtout, celui du comportement routier. Sur sec, le constat est sans appel. La Mégane RS 275 Trophy fait mieux que résister à la Subaru WRX STI, la faute à sa direction trop floue à haute vitesse. Il n'y a que sur routes humides ou sur la neige que la transmission intégrale se justifie et redonne un avantage à la Subaru. A partir de là et selon l'utilisation que l’acheteur souhaite en faire, à chacun de faire son choix entre ces deux philosophies...

MODELE PRESENTATION MOTEUR CHASSIS BUDGET
Renault Megane RS 275 Trophy 3 5 5 3
Subaru WRX STI 4 4 4 3

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