Malus CO2 2018 : Hulot frappe le portefeuille...
31/08/2017
Une fois encore, le barème du malus écologique sera revu au premier janvier. Confirmée par le Ministre de la Transition Écologique ce mercredi 30 août, l'information vient appuyer le souhait de développer la voiture électrique quitte à remettre en cause le rééquilibrage en cours des ventes entre moteurs essence et diesel. Car en taxant toujours plus les voitures sur la seule base du CO2, c'est encore une fois le moteur diesel qui tirera son épingle du jeu. Promise à le remplacer, la voiture électrique n'est encore qu'un choix limité à un usage restreint et déconnecté des besoins de nombreux foyers.
Répétant son objectif d'interdire la vente des voitures thermiques d'ici 2040, le ministre met en avant la prévisibilité et l'irréversibilité de la démarche pour accélérer le changement de technologie. La cohérence, elle aussi mise en avant, est toutefois compromise par un autre engagement écologique. Le pays ne pourra en effet pas fournir l'électricité nécessaire au déplacement individuel de quelques 30 millions d'automobilistes et du transport routier en fermant dans le même temps des centrales nucléaires...
Evoquée à ses débuts, la fiscalité incitative et non dissuasive disparaît elle aussi un peu plus de l'horizon. Les primes annoncées pour les ménages qui remplaceront leurs voitures diesels s'avèrent bien maigres (les modalités seront annoncées courant septembre mais une prime de 1000 à 2000 € est évoquée). Cela ne pourra évidemment pas suffire pour faire basculer un parc dépendant du gazole autant pour ses aspects pratiques qu'économiques. Nicolas Hulot est d'ailleurs conscient du problème comme énoncé sur France Info : la hausse des loyers a poussé les ménages modestes à s'éloigner des centres-villes et de leur lieux de travail, rendant le choix du diesel souvent incontournable. Une demande alimentée par une offre longtemps favorisée à l'achat comme à l'usage... que ce soit par le biais des bonus-malus calculés sur le seul CO2 ou du prix à la pompe.
Maintenant que se mettent en place des interdictions de circulation dans les grandes agglomérations pour les véhicules carburant au gazole, le changement de cap compromet une fois de plus la cohérence des politiques menées en matière d'automobile. Le groupe PSA est d'ailleurs actuellement en proie à des difficultés d'approvisionnement pour ses moteurs essence face à la baisse subite et inattendue des ventes de diesel. Pour y remédier, les derniers blocs 1.2 arrivent donc directement... de Chine. Pas franchement écologique tout ça...
En abaissant les seuils des malus au premier janvier, monsieur Hulot va probablement calmer la remontée spectaculaire des ventes de moteurs essence mais il va surtout décupler la rentabilité du système de bonus-malus. En taxant tout véhicule thermique dès 95 g/km de CO2, contre 127 g/km actuellement, l'achat de voitures (supposées) propres (hybrides et électriques) par une minorité sera plus que largement couvert par la surtaxe payée par les millions d'automobilistes qui ne peuvent encore se passer du diesel.
D'ailleurs, ceux-ci n'échapperont pas non plus à une autre fiscalité en hausse : celle du prix du litre, promis pour s'aligner sur celui de l'essence d'ici 3 à 4 ans...
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