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Aujourd'hui, grâce à la qualité des matériaux et aux progrès réalisés sur les lubrifiants, les constructeurs préconisent le remplacement de l'huile moteur tous les 15, 20 et même 30 000 kms. Autrement dit, en théorie pour certains automobilistes, plusieurs années sans vidanger !


Certains moteurs pointus ayant des régimes de rotation élevés ont des préconisations constructeur à respecter scrupuleusement. A cet effet, la Bmw M3 dispose même d'un indicateur à diodes indiquant le changement de rapport en fonction de la température moteur.


Si votre moteur est turbocompressé, il est d'autant plus vital de laisser la turbine s'arrêter pendant quelques secondes si vous l'avez sollicitée dans les kilomètres précédents !


Si vous n'utilisez votre voiture que sur circuit ou en ville, il vous faudra de préférence mettre le nez sous le capot afin de vérifier à la fois le niveau d'huile et sa couleur, bien avant d'attendre les révisions prévues par le carnet d'entretien.


Plutôt que d'essayer de gagner une demi seconde à chaque feu vert, soulagez l'embrayage en restant au point mort, vous épargnerez la butée d'embrayage.


D'une manière générale, il est inutile d'utiliser une huile trop fluide pour un moteur âgé de plus de 5 ans. Le mieux est donc de s'en tenir aux recommandations d'époque avec éventuellement un léger mieux pour la viscosité à froid.


Les "burns" n'ont qu'un moment de drôle, ensuite quand il faut casquer on a vite fait de déchanter.


Comme on prendra le temps de chauffer la mécanique, les pneus et les freins, idéalement on prendra un tour de refroidissement avant de rentrer aux stands.


ENTRETENIR SA VOITURE : LA MECANIQUE

Certes les automobiles modernes sont sans cesse plus fiable et la fréquence des révisions s'allonge considérablement. Néanmoins, le jour où nous n'auront plus à soulever le capot ni à sortir l'éponge est encore loin ! Pour maintenir une sportive en bonne forme, il est nécessaire de respecter quelques règles élémentaires qui vont au-delà des simples révisions à l'atelier...

Texte : Sébastien DUPUIS - Photos : D.R.

FAITES CHAUFFER...
Evidemment, quand on est pressé, il est difficile de respecter cette règle de base dont dépend pourtant en grande partie la longévité de la mécanique : faire chauffer le moteur ! Chauffer oui, mais pas n'importe comment : Attention aux idées reçues, un moteur qui chauffe au point mort n'a pas grand intérêt, hormis pendant quelques secondes. En effet, les organes périphériques et notamment la transmission ne peuvent monter aussi en température. Par conséquent, lorsque vous allez prendre la route en croyant que tout est chaud vosu allez soumettre ces pièces à une lubrification plus intensive effectuée avec de l'huile ou de la graisse froide... Bref, pas terrible. L'idéal est de rouler tranquillement (moins de 3000 tr/mn) pendant un bonne dizaine de minutes, après quoi l'ensemble de la mécanique a eu le temps de chauffer. Certains moteurs pointus ayant des régimes de rotation élevés ont des préconisation constructeur à respecter scrupuleusement et disposent même d'un indicateur avec des diodes indiquant le changement de rapport en fonction de la température moteur comme par exemple la Bmw M3. A l'inverse, pour éviter la surchauffe, rempalcez votre liquide de refroidissement tous les 4-5 ans avec une purge complète du circuit. Avant de couper le moteur, il est aussi important de le laisser retomber en température et en régime pendant une dizaine de seconde. Si votre moteur est turbocompressé, il est d'autant plus vital de laisser la turbine s'arrêter pendant quelques secondes si vous l'avez sollicitée dans les kilomètres précédents ! En effet, lorsque vous aller couper le moteur, la pompe à huile va cesser d'alimenter le turbo qui va terminer sa rotation sans lubrification de son arbre... Pour ceux qui ont connu les vieux moteurs et avaient pris l'habitude de donne run coup de gaz avant de couper, il est impératif de perdre cette mauvaise habitude ! Dans ces conditions, des dégâts importants sont rapidement assurés d'arriver.

METS DE L'HUILE !
Une Ferrari des années 50 réclamait une vidange tous les 1000 kms ! Aujourd'hui, grâce à la qualité des matériaux et aux progrès réalisés sur les lubrifiants, les constructeurs préconisent le remplacement de l'huile moteur tous les 15, 20 et même 30 000 kms. Autrement dit, pour certains automobilistes, plusieurs années sans vidanger ! On frôle alors l'hérésie, et là encore, mieux vaut redoubler de vigilance. Tout d'abord, en fonction de vos types de trajets, choississez l'huile la mieux appropriée. Notez que la mention ACEA A indique que l'huile est destinée à un moteur à essence et respecte la règlementation européenne. Le numéro qui suit indique la qualité, le 3 étant le mieux adapté aux moteurs performants à haut rendement. Les indices caractérisant les huiles sont à interpréter ainsi : Pour une huile 5 W 40 par exemple, le 5 indique le niveau de viscosité à froid. S'il est proche ou égal à 0, meilleure est l'efficacité de l'huile au démarrage du moteur. Si vous faites principalement de la ville, l'utilisation d'une telle huile vous permettra de moins user le moteur et de moins consommer (car moins de frottements). Le deuxième indice (ici le 40) indique la fluidité de l'huile à chaud. Plus il est élevé, meilleure est la fluidité. Là encore, tout dépend de la façon dont vous sollicitez le moteur. On ne badine pas avec la lubrification d'une pièce mécanique dont l'usure est directement liée aux frottements auxquels elle est soumise. Si vous n'utilisez votre voiture que sur circuit ou en ville, il vous faudra de préférence mettre le nez sous le capot afin de vérifier à la fois le niveau d'huile et sa couleur, bien avant d'attendre les révisions prévues par le carnet d'entretien. Même si de nombreux modèles récents disposent d'une surveillance électronique du niveau et de la qualité de l'huile, rien ne vaut un bon coup d'oeil pour vérifier tout celà. Enfin, concernant les anciennes, le choix de l'huile est plus ambigu. En effet, on pourrait être tenter d'utiliser une huile de synthèse plus performante que celle, minérale ou non, prévue à l'époque. Toutefois, il peut y avoir deux contre-indications à celà. Tout d'abord, une huile très fluide dans un moteur usé et qui a tendance à chauffer risque de s'évaporer plus rapidement, entraînant un niveau critiquement bas et préjudiciable. De plus, ces huiles étant chargées en additifs de toutes sortes peuvent se montrer corrosives pour des pièces anciennes. D'une manière générale, il est inutile d'utiliser une huile trop fluide pour un moteur âgé de plus de 5 ans. Le mieux est donc de s'en tenir aux recommandations d'époque avec éventuellement un léger mieux pour la viscosité à froid.

PRESERVER LA TRANSMISSION
Remplacer l'embrayage est une opération assez coûteuse qui peut facilement être reculée en changeant quelques petites mauvaises habitudes. Au feu rouge, par exemple, beaucoup de conducteurs ont la fâcheuse habitude de passer la première et de maintenir la pédale d'embrayage enfoncée, comme pour être prêt à ne pas manquer le départ, façon spéciale de rallye. Plutôt que d'essayer de gagner une demi seconde à chaque feu vert, soulagez l'embrayage en restant au point mort, vous épargnerez la butée d'embrayage. Dans le même esprit, évitez de laisser patiner l'embrayage en prise au feu vert, en côte notamment. Même si l'utilisation du frein à main recommandée par le code de la route vous fait perdre du temps, elle a l'avantage de ne pas détruire otre disque d'embrayage. Au pire, restez au point mort, pied sur le frein. Enfin, quelques personne ont tendance, sans forcémment s'en apercevoir, à utiliser la pédale d'embrayage comme repose-pied. Très mauvais ! Sans vous en rendre compte vous fatiguez le mécanisme inutilement. Au risque de perdre encore quelques dixièmes de seconde en roulant sur route ouverte, efforcez-vous de bien décomposer vos changements de rapports. Débrayez bien à fond (attention aux surtapis qui peuvent vous empêcher d'aller au bout du mouvement) et évitez de passer vos rapports "à la volée" en dehors d'un circuit où celà peut s'avérer utile. Les synchros apprécient modérément d'être brutalisés en permanence. La pratique du double débrayage au freinage permet de préparer la mécanque au régime du moteur et fatigue, de ce fait, bien moins la boîte. Autre conseil, en ville, évitez de vous stationner avec une vitesse enclanchée, surtout sur le plat. Les créneaux pratiqués en pousse-pousse ont pour résultat de forcer la transmission des voitures parkées autour.

TRAINS ROULANTS
Grâce aux directions assistées, les créneaux les plus serrés deviennent facilement réalisables sans effort, même avec une monte pneumatique importante. On n'hésite plus à braquer le volant au maximum. Il faut cependant éviter de rester trop longtemps en butée, la pompe d'assistance étant alors obligée de fonctionner à plein débit et s'use plus rapidement. Effectuer vos créneaux avec soin et sans précipitation permet également d'éviter les chocs dans la carcasse des pneus. Même si en apparence rien n'est visible, un pneu est assez fragile. SOuvent imprévisibles, les coupures ou déformations vont évoluer lentement avec, à la clé, un risque de dégonflage brutal ou pire, un éclatement. Pour prolonger la durée de vie de vos pneus évitez les démarrages canons trop fréquents. Les "burns" n'ont qu'un moment de drôle, ensuite quand il faut casquer on a vite fait de déchanter. Ayez à l'esprit qu'un pneu qui chauffe est un pneu qui s'use très vite. Même sur circuit, ne faites pas de séries trop longues et pensez à vous arrêter régulièrement pour laisser refroidir. Comme on prendra le temps de chauffer la mécanique, les pneus et les freins, idéalement on prendra un tour de refroidissement avant de rentrer aux stands. Le moteur, mais aussi les pneus et les freins (on évitera ainsi aux disques de se voiler) apprécieront et leur longévité en sera d'autant accrue. Enfin, sur route, soulagez vos freins au maximum en utilisant le frein moteur. On a vite tendance à oublier qu'il est aussi efficace de relâcher l'accélérateur ou de rétrograder d'un rapport en anticipant un freinage, plutôt que de freiner brutalement au dernier moment. Selon le mode de conduite, un jeu de plaquettes ou de disques peut vous durer jusqu'à 50% de kilomètres plus longtemps.

:: CONCLUSION
Rouler en sportive représente généralement un budget plus important que pour un véhicule standard. Cependant, elles ne sont pas moins fiables, bien au contraire. En adoptant une conduite coulée, en dehors de vos moments de plaisir ponctuels, vous pourrez facilement prolonger la durée de vie des organes mécaniques et réduire d'autant la fréquence des factures...

> voir la 1ère partie du dossier entretien : le nettoyage

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