Le plein de bonnes intentions ?
27/12/2010
A l'aube de 2011, il est bon de tracer le bilan d'une année automobile qui restera comme l'une des meilleures de tous les temps au regard des ventes. Néanmoins, ces beaux résultats de façade cachent des réalités économiques et écologiques bien peu valorisantes. En 2009, le Gouvernement nous disait que la qualité de l'air était une priorité du Grenelle de l'environnement, avec pour objectif de réduire de 30 % les teneurs en particules fines dans l'air, principalement émises par les véhicules Diesel, d'ici à 2015.
Ces belles promesses seront bientôt suivies d'effet, avec un test grandeur-nature des ZAPA (Zones d’Action Prioritaire pour l’Air) qui verra peut-être enfin la disparition des vieux diesel puants et polluant en ville. « Il s’agit de la mise en oeuvre d’une mesure phare de la loi Grenelle II pour améliorer la qualité de l’air. C’est un enjeu de santé publique : la pollution de l’air diminue l’espérance de vie de 9 mois pour chaque Français et l’exposition aux particules fines causerait 40 000 décès chaque année » a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Ecologie.
40.000 décès/an, une paille ! En comparaison, l'acharnement fait contre les excès de vitesse prend tout son sens... financier ! Face à ce triste constat, on ne peut évidemment encore une fois que s'interroger sur le bien fondé du bonus écologique qui avec l'argent de nos impôts a boosté comme jamais les ventes de Diesel qui dépassent le cap de 3 voitures neuves sur 4 et notamment les modèles les moins chers dépourvus de filtre à particule. Une aberration totale quand on sait que cette lacune concerne en majorité des citadines qui devraient en toute logique se retrouver interdites de circuler en ville en application des futures mesures anti-particules ! La cerise sur le gâteau est que ce bonus (on y cherche la logique écologique...) a été doublé par une prime à la casse qui a incité de nombreuses personnes à mettre au rebus leur voiture à essence contre un Diesel encore plus polluant ! 600.000 primes payées, pour un total de plus de 510 millions d'euros en 2010, en temps de crise ça frôle l'indécence non ? La question ne se posera bientôt plus puisque le principe du bonus-malus tend de plus en plus vers un principe de malus-malus en 2011 et 2012, l'étau se resserrant sérieusement sur les véhicules de gammes moyennes et inférieures qui pouvaient encore espérer y échapper jusqu'ici. Dans la classe des sportives, rares sont celles désormais qui peuvent se vanter de ne pas être soumise à ce nouvel impôt.
Ces mesures incitatives et fiscales pleines d'intelligence écologique et sanitaire nous permettent donc de persévérer aujourd'hui à avoir le parc auto le plus diésélisé au monde et sans doute parmi le plus émetteur de particules fines... Alors oui vraiment, en cette fin d'année marquée par le réchauffement climatique (sic) nous adressons nos plus vifs remerciements aux politiciens qui oeuvrent pour sauver la planète avant notre santé tout en renflouant les caisses vides de l'Etat. Particules cancérigènes sponsorisées ou Co2 surtaxé, à vous de choisir !
2010 restera longtemps l'une des belles années pour l'automobile et ça n'a pas de prix, pas même celui de notre santé...
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