Le diesel n'est plus en odeur de sainteté
11/07/2016
Le premier semestre 2016 marque un tournant peut-être décisif pour les ventes de véhicules diesel en France. En effet, elles enregistrent une baisse de 2,5 points sur un marché en hausse de 8,3 pour cent...
Banni des grands centre-villes, victime des pires malversations possibles et bientôt taxé comme l'essence, la fin de l'âge d'or du Diesel en France aurait donc sonné. Les français délaissent le pistolet jaune (et gras...), ce type de motorisation ne représentant plus que 52,8% des ventes globales du marché automobile (particuliers et entreprises) contre 73% en 2012. Le président du Comité des Constructeurs Français d’Automobiles, Christian Peugeot, pense que la part du diesel devrait à court terme se stabiliser autour de 50% du marché (49,3% de moyenne en Europe) mais certains experts sont beaucoup moins "optimistes".
Encouragée par l'affaire Volkswagen et ses suites - mettant en lumière la vaste fumisteries des tests normalisés de pollution réalisés en laboratoire - la fiscalité convergente devrait aider à réduire l'écart à la pompe entre Gazole et Super. Ajoutant cela à un coût d'achat de moins en moins rentable, les français semblent donc avoir enfin compris que l'achat d'un Diesel pour faire à peine plus de 12.000 km/an (moyenne nationale des véhicules diesel, source CCFA 2015) était une absurdité financière et écologique totale. Le Diesel devrait donc revenir à son usage premier, à savoir un carburant dédié aux gros rouleurs (en dehors des villes si la tendance parisienne se généralise) et au transport de marchandises sur longue distance. Mieux vaut tard que jamais ne dit-on pas ?
Alors à qui profite cette soudaine désaffection du carburant lourd ? Ce sont principalement les véhicules hybrides rechargeables qui profitent de cette aubaine, avec un bond de 59,7%. Et devinez qui en profite le plus ? C'est encore une fois Volkswagen, avec l'indétrônable Golf (lire notre essai de la VW Golf GTE) ! D'où l'intérêt d'être présent sur tous les segments, même si on parle ici de volumes encore très marginaux (656 exemplaires). Notons également la forme olympique de Volvo et de BMW sur ce nouveau marché des rechargeables qui présentent deux avantages majeurs pour répondre aux diverses contraintes du déplacement motorisé : une autonomie importante en thermique pour les longs déplacements et la possibilité de refaire le plein "à domicile" pour les trajets courts, typiquement maison-travail, tout en rejetant moins de co2 et de Nox qu'un Diesel.
Ajoutons que parallèlement les hybrides pures sont en revanche en recul, de 7,1%, ce qui ne fait pas les affaires de Toyota. Un changement de cap que l'on doit au gouvernement qui a décidé de recentrer le bonus sur les seuls véhicules électriques et hybrides rechargeables (en divisant toutefois par 4 le montant, à 1000 euros).
Juste derrière, c'est notre cher vieux moteur essence qui tire son épingle du jeu avec un bond de 5,8 points, porté par le downsizing de nouvelle génération à base de moteurs trois cylindres. Notons là encore que c'est l'un des plus fervents défenseurs du Diesel jadis qui se fait remarquer puisque le groupe PSA convertit de plus en plus de clients avec son nouveau 1.2 Puretech.
Enfin, alors qu'on pouvait penser que l'électrique avait amorcé son décollage suite aux nombreuses annonces récentes de constructeurs allemands en ce sens, l'offre reste encore bien trop limitée pour réellement doper un marché embryonnaire. Outre Tesla et ses élitistes Model S et X, il n'y a guère que l'alliance Renault-Nissan qui soit représentée sur ce marché dominé par les citadines et qui pèse pour l'heure à peine plus d'1%...
Crédit photo : Total
Lire notre essai de la VW Golf GTE
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