ENTRETENIR SA VOITURE : LA MECANIQUE
Certes les automobiles
modernes sont sans cesse plus fiable et la fréquence des
révisions s'allonge considérablement. Néanmoins,
le jour où nous n'auront plus à soulever le capot
ni à sortir l'éponge est encore loin ! Pour maintenir
une sportive en bonne forme, il est nécessaire de respecter
quelques règles élémentaires qui vont au-delà
des simples révisions à l'atelier...
Texte
: Sébastien DUPUIS - Photos : D.R.
FAITES CHAUFFER...
Evidemment, quand on est pressé, il est difficile de
respecter cette règle de base dont dépend pourtant
en grande partie la longévité de la mécanique
: faire chauffer le moteur ! Chauffer oui, mais pas n'importe comment
: Attention aux idées reçues, un moteur qui chauffe
au point mort n'a pas grand intérêt, hormis pendant
quelques secondes. En effet, les organes périphériques
et notamment la transmission ne peuvent monter aussi en température.
Par conséquent, lorsque vous allez prendre la route en croyant
que tout est chaud vosu allez soumettre ces pièces à
une lubrification plus intensive effectuée avec de l'huile
ou de la graisse froide... Bref, pas terrible. L'idéal est
de rouler tranquillement (moins de 3000 tr/mn) pendant un bonne
dizaine de minutes, après quoi l'ensemble de la mécanique
a eu le temps de chauffer. Certains moteurs pointus ayant des régimes
de rotation élevés ont des préconisation constructeur
à respecter scrupuleusement et disposent même d'un
indicateur avec des diodes indiquant le changement de rapport en
fonction de la température moteur comme par exemple la Bmw
M3. A l'inverse, pour éviter la surchauffe, rempalcez votre
liquide de refroidissement tous les 4-5 ans avec une purge complète
du circuit. Avant de couper le moteur, il est aussi important de
le laisser retomber en température et en régime pendant
une dizaine de seconde. Si votre moteur est turbocompressé,
il est d'autant plus vital de laisser la turbine s'arrêter
pendant quelques secondes si vous l'avez sollicitée dans
les kilomètres précédents ! En effet, lorsque
vous aller couper le moteur, la pompe à huile va cesser d'alimenter
le turbo qui va terminer sa rotation sans lubrification de son arbre...
Pour ceux qui ont connu les vieux moteurs et avaient pris l'habitude
de donne run coup de gaz avant de couper, il est impératif
de perdre cette mauvaise habitude ! Dans ces conditions, des dégâts
importants sont rapidement assurés d'arriver.
METS DE L'HUILE !
Une Ferrari des années 50 réclamait une vidange tous
les 1000 kms ! Aujourd'hui, grâce à la qualité
des matériaux et aux progrès réalisés
sur les lubrifiants, les constructeurs préconisent le remplacement
de l'huile moteur tous les 15, 20 et même 30 000 kms. Autrement
dit, pour certains automobilistes, plusieurs années sans
vidanger ! On frôle alors l'hérésie, et là
encore, mieux vaut redoubler de vigilance. Tout d'abord, en fonction
de vos types de trajets, choississez l'huile la mieux appropriée.
Notez que la mention ACEA A indique que l'huile est destinée
à un moteur à essence et respecte la règlementation
européenne. Le numéro qui suit indique la qualité,
le 3 étant le mieux adapté aux moteurs performants
à haut rendement. Les indices caractérisant les huiles
sont à interpréter ainsi : Pour une huile 5 W 40 par
exemple, le 5 indique le niveau de viscosité à froid.
S'il est proche ou égal à 0, meilleure est l'efficacité
de l'huile au démarrage du moteur. Si vous faites principalement
de la ville, l'utilisation d'une telle huile vous permettra de moins
user le moteur et de moins consommer (car moins de frottements).
Le deuxième indice (ici le 40) indique la fluidité
de l'huile à chaud. Plus il est élevé, meilleure
est la fluidité. Là encore, tout dépend de
la façon dont vous sollicitez le moteur. On ne badine pas
avec la lubrification d'une pièce mécanique dont l'usure
est directement liée aux frottements auxquels elle est soumise.
Si vous n'utilisez votre voiture que sur circuit ou en ville, il
vous faudra de préférence mettre le nez sous le capot
afin de vérifier à la fois le niveau d'huile et sa
couleur, bien avant d'attendre les révisions prévues
par le carnet d'entretien. Même si de nombreux modèles
récents disposent d'une surveillance électronique
du niveau et de la qualité de l'huile, rien ne vaut un bon
coup d'oeil pour vérifier tout celà. Enfin, concernant
les anciennes, le choix de l'huile est plus ambigu. En effet, on
pourrait être tenter d'utiliser une huile de synthèse
plus performante que celle, minérale ou non, prévue
à l'époque. Toutefois, il peut y avoir deux contre-indications
à celà. Tout d'abord, une huile très fluide
dans un moteur usé et qui a tendance à chauffer risque
de s'évaporer plus rapidement, entraînant un niveau
critiquement bas et préjudiciable. De plus, ces huiles étant
chargées en additifs de toutes sortes peuvent se montrer
corrosives pour des pièces anciennes. D'une manière
générale, il est inutile d'utiliser une huile trop
fluide pour un moteur âgé de plus de 5 ans. Le mieux
est donc de s'en tenir aux recommandations d'époque avec
éventuellement un léger mieux pour la viscosité
à froid.
PRESERVER LA TRANSMISSION
Remplacer l'embrayage est une opération assez coûteuse
qui peut facilement être reculée en changeant quelques
petites mauvaises habitudes. Au feu rouge, par exemple, beaucoup
de conducteurs ont la fâcheuse habitude de passer la première
et de maintenir la pédale d'embrayage enfoncée, comme
pour être prêt à ne pas manquer le départ,
façon spéciale de rallye. Plutôt que d'essayer
de gagner une demi seconde à chaque feu vert, soulagez l'embrayage
en restant au point mort, vous épargnerez la butée
d'embrayage. Dans le même esprit, évitez de laisser
patiner l'embrayage en prise au feu vert, en côte notamment.
Même si l'utilisation du frein à main recommandée
par le code de la route vous fait perdre du temps, elle a l'avantage
de ne pas détruire otre disque d'embrayage. Au pire, restez
au point mort, pied sur le frein. Enfin, quelques personne ont tendance,
sans forcémment s'en apercevoir, à utiliser la pédale
d'embrayage comme repose-pied. Très mauvais ! Sans vous en
rendre compte vous fatiguez le mécanisme inutilement. Au
risque de perdre encore quelques dixièmes de seconde en roulant
sur route ouverte, efforcez-vous de bien décomposer vos changements
de rapports. Débrayez bien à fond (attention aux surtapis
qui peuvent vous empêcher d'aller au bout du mouvement) et
évitez de passer vos rapports "à la volée"
en dehors d'un circuit où celà peut s'avérer
utile. Les synchros apprécient modérément d'être
brutalisés en permanence. La pratique du double débrayage
au freinage permet de préparer la mécanque au régime
du moteur et fatigue, de ce fait, bien moins la boîte. Autre
conseil, en ville, évitez de vous stationner avec une vitesse
enclanchée, surtout sur le plat. Les créneaux pratiqués
en pousse-pousse ont pour résultat de forcer la transmission
des voitures parkées autour.
TRAINS ROULANTS
Grâce aux directions assistées, les créneaux
les plus serrés deviennent facilement réalisables
sans effort, même avec une monte pneumatique importante. On
n'hésite plus à braquer le volant au maximum. Il faut
cependant éviter de rester trop longtemps en butée,
la pompe d'assistance étant alors obligée de fonctionner
à plein débit et s'use plus rapidement. Effectuer
vos créneaux avec soin et sans précipitation permet
également d'éviter les chocs dans la carcasse des
pneus. Même si en apparence rien n'est visible, un pneu est
assez fragile. SOuvent imprévisibles, les coupures ou déformations
vont évoluer lentement avec, à la clé, un risque
de dégonflage brutal ou pire, un éclatement. Pour
prolonger la durée de vie de vos pneus évitez les
démarrages canons trop fréquents. Les "burns"
n'ont qu'un moment de drôle, ensuite quand il faut casquer
on a vite fait de déchanter. Ayez à l'esprit qu'un
pneu qui chauffe est un pneu qui s'use très vite. Même
sur circuit, ne faites pas de séries trop longues et pensez
à vous arrêter régulièrement pour laisser
refroidir. Comme on prendra le temps de chauffer la mécanique,
les pneus et les freins, idéalement on prendra un tour de
refroidissement avant de rentrer aux stands. Le moteur, mais aussi
les pneus et les freins (on évitera ainsi aux disques de
se voiler) apprécieront et leur longévité en
sera d'autant accrue. Enfin, sur route, soulagez vos freins au maximum
en utilisant le frein moteur. On a vite tendance à oublier
qu'il est aussi efficace de relâcher l'accélérateur
ou de rétrograder d'un rapport en anticipant un freinage,
plutôt que de freiner brutalement au dernier moment. Selon
le mode de conduite, un jeu de plaquettes ou de disques peut vous
durer jusqu'à 50% de kilomètres plus longtemps.
:: CONCLUSION
Rouler en sportive représente généralement
un budget plus important que pour un véhicule standard. Cependant,
elles ne sont pas moins fiables, bien au contraire. En adoptant
une conduite coulée, en dehors de vos moments de plaisir
ponctuels, vous pourrez facilement prolonger la durée de
vie des organes mécaniques et réduire d'autant la
fréquence des factures...
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la 1ère partie du dossier entretien : le nettoyage |