Tiens des ailes plates ?! Oui, mais du sur-mesure aux goûts de Didier. Elles sont ainsi plus discrètes que les ailes plates usine (celles des groupes 4 notamment) et s’intègrent très bien avec les jantes PLS de 7 et 9 pouces de large.


De multiples petits accessoires d’époque nous rappellent que si la berlinette a été produite jusqu’en 1976 dans ses ultimes développements, la conception remonte aux années 60.


Bien que modifiée, l’Alpine V85 de Didier perpétue l’esprit d’origine en ne recourant qu’aux pièces Renault et Alpine référencées !


L’Alpine V85 de Didier était déjà un modèle d’origine avec la jupe arrière démontable. Pratique pour les interventions mécaniques ! Notez le petit logo « Energy ».


C’est autant par goût esthétique que pour des raisons de facilité d’utilisation au quotidien que Didier a modifié son ancienne…


Impossible au néophyte de deviner que cette Alpine V85 est modifiée. On retrouve toujours avec plaisir ce faciès si chargé d’histoire dans le patrimoine automobile français.


Après un moteur de Renault 5 Alpine, c’est vers un moteur Energy que Didier a jeté son dévolu. Un choix dicté tant pour son budget raisonnable mais aussi son adaptabilité sous le capot de la berlinette.


L’habitacle conserve son aspect d’origine. Seul le ciel de toit noir au lieu de blanc a été changé, le volant possède une jante en bois et un arceau a été installé. Look racing de préférence…


REPORTAGE : ALPINE V85 A MOTEUR RENAULT ENERGY

ACTUALISER SON ANCIENNE !
Le débat fait toujours rage entre les passionnés. D'un côté les intégristes de l'origine jusqu'au plus petit écrou et de l'autre, ceux qui optimisent et modernisent, sans dénaturer l'originel, afin de pouvoir jouir plus sereinement de leur ancienne. Pour ces derniers, supporter des soucis connus sur leur auto depuis plusieurs décennies ne concourent pas au charme d'une ancienne bien au contraire. Et lorsque le travail est bien réalisé, avec des pièces cohérentes par rapport à la marque d'appartenance de l'auto et que le budget reste raisonnable, il est tentant de sauter le pas comme l'a fait Didier sur son Alpine V85…

Textes et photos : Nicolas LISZEWSKI.

Voilà un sujet toujours houleux dans le milieu de la voiture ancienne : modifier et moderniser sa voiture ancienne. Force est de constater que chacun a un avis tranché sur le sujet et que cela va des modifications sauvages ou totales (custom, reconversion en modèle d'une autre marque comme les répliques de Ferrari GTO…) jusqu'au concours aux USA où les autos doivent être strictement conformes à l'origine, mais sont même très souvent encore en meilleur état qu'à leur sortie de l'usine. Certains américains poussent même le bouchon à vider tous les réservoirs contenant des fluides dans leur auto (huile, liquide lave-glace, carburant…). Elles sont donc toujours amenées par plateau et ne roulent jamais. Dément ! Entre ces deux extrêmes évoqués, il existe le plus souvent une alternative plus raisonnable qui est souvent le fruit d'une utilisation régulière de son ancienne et d'une vie parfois mouvementée avec son propriétaire. C'est le cas de l'Alpine V85 dont le propriétaire, Didier Marneau, a accepté de mettre à disposition pour les photos et nous conter son histoire et le pourquoi des modifications.

UN ACHAT PASSIONNE
Dans les années 70, Didier alors passionné d'automobiles sportives, achète cette Alpine V85 qui est une première main et n'a pas trop de kilomètres. Le vendeur n'avait pas de garage dans Paris et comme il roulait moins avec, cela lui fendait le cœur de la laisser garée dans la rue en permanence. Il se décida alors à s'en séparer et Didier l'acheta alors. Bien que les Alpine A110 n'avaient pas la même cote qu'aujourd'hui, ce fut un investissement conséquent pour Didier qui roulait tous les jours avec puisque c'était son unique véhicule. Il apprit donc à tout connaître de sa berlinette dans la circulation quotidienne, y compris de certains désagréments trop récurrents selon lui. Le jour de son mariage, ce fut même sa berlinette qui lui servit de voiture de marié ! Puis au fil des années et des projets, il remisa sa belle sportive qui commençait à accuser le poids des ans. Il se résolu même à la vendre, mais sa femme, très attachée à ce petit bolide bleu réussi à démoraliser le premier acheteur qui s'était présenté. La V85 restera donc dans la famille, et les projets immobiliers enfin aboutis, il est grand temps pour Didier de démarrer un chantier de remise en état complet. Et comme l'auto a longtemps séjournée immobilisée, il fallait tout reprendre et même changer certains éléments complètement hors services.

UN TRAVAIL DE TITAN !
Suite au remisage, l’auto de Didier a son moteur HS, et n’a pas roulé depuis des lustres. Avec un budget déterminé et non extensible, Didier va donc chercher à refaire intégralement son Alpine V85 tout en lui apportant quelques améliorations et modifications. Si certaines sont dictées pour une utilisation plus aisée au quotidien, d’autres sont tout simplement le résultat des envies de Didier. Après avoir démonté toute l’auto et remis le châssis poutre à nu, il découvre que son Alpine nécessite plus de travail que prévu. Pas grave, Didier est courageux, passionné et tenace, même s’il avoue aujourd’hui que ces sacrifices de temps et d’ardeur ont été également imposés par un budget limité. Châssis et trains roulants ont donc été intégralement refaits et passés en époxy. Pour l’anecdote, le châssis est ressorti de l’époxy avec une couleur blanche peu commune, car Didier a pu ainsi ne pas payer la peinture ! Toutes les pièces métalliques, sans exception, ont donc été démontées, nettoyées, sablées, métallisation châssis et traverse arrière. Puis l’ensemble passé en époxy poudre et au four. Puis la caisse part en peinture avec ses ouvrants et la belle bleue revient toute pimpante comme au premier jour. Extérieurement, la V85 était encore strictement conforme à l’origine, à quelques détails près. Sous le capot en revanche, Didier ayant revendu quelques années plus tôt son moteur d’origine, un moteur de Renault 5 Alpine avait pris la place. Et Didier de nous avouer avec un petit sourire aux lèvres qu’il « marchait du tonnerre » ce moteur et que finalement la filiation avec Alpine était respectée. Malheureusement, le moteur R5 Alpine devra prochainement rendre l’âme…

LE CHOC…
Lors d’une sortie entre passionnés, Didier peu en veine ce jour-là percute la voiture qui le précède. Un sacré choc pour sa berlinette qui fait peine à voir. Après une négociation serrée avec l’assurance et l’expert, non seulement l’Alpine de Didier ne part en épave, mais au contraire Didier va la refaire intégralement. Pour y parvenir il devra trouver un masque avant complet l’ancien ayant été totalement détruit dans l’accident. Didier décide alors de sauter sur l’occasion pour donner à sa berlinette lors de sa remise en état, un look plus en phase avec ses envies et le coup de foudre qu’il avait eut lors d’une rencontre avec une groupe 4 ailes plates. C’est décidé, sa V85 aura des ailes plates. Mais pas question pour autant de reprendre les mêmes ailes plates démesurées des vraies groupe 4. Didier va élaborer lui-même ses ailes plates pour ne pas tomber dans la caricature. Le résultat est très réussi car non seulement cela ne choque pas la rétine, mais en plus cela virilise la berlinette. Pour aller de pair avec les ailes plates, Didier opte pour des jantes PLS en 7 et 9 pouces. Ce choix est autant dicté pour le look que pour l’efficacité. Pour éviter le « syndrome 4x4 » (comprenez une garde au sol surélevée) Didier modifie également les suspensions : supports de barres de poussée avant, supports de crémaillère réglables en hauteur, embouts de crémaillère sphériques moderne, ressorts AV plus courts, fil plus gros avec cale alu, clé sous les tampons de chocs des triangles inférieurs… Tous ces montages, s’ils peuvent hérisser le poil des aficionados du « tout origine », mais Didier nous rappelle avec malice qu’il a essayé de monter des modifications qui sont sur le PR Alpine. Pour mieux ralentir cette berlinette, Didier a prévu à cet effet le montage complet de « gros freins », durites aviation, liquide silicone et des plaquettes en carbone.

LA MECANIQUE
Le moteur R5 Alpine ayant rendu l’âme, Didier va devoir se trouver un autre groupe motopropulseur. Mais fidèle à ses envies de modernisme, Didier va rechercher toujours dans la gamme Renault un groupe compatible à plusieurs niveaux. C’est le moteur Renault Energy en 1400 qu’il va choisir pour son adaptabilité sous le capot de la berlinette et aussi son prix d’achat raisonnable. Il va le refaire intégralement et lui donner un look extérieur conforme avec l’esprit et l’âge de l’auto. Mais pas question pour autant de céder aux sirènes de l’injection électronique. Ce sont des carburateurs Weber double corps qui sont chargés de mixer au mieux l’or noir et l’air avant de les amener dans les chambres de combustion. Pour lutter contre les surchauffes moteur et les contraintes des embouteillages, Didier avait installé un radiateur à l’avant avec la buse et ses ventilateurs de Renault 16. Toujours pour fiabiliser l’ensemble, un radiateur d’huile plus gros et tête de filtre extérieure au moteur avec des tuyaux aviation sont montés. Côté transmission, le carter intérieur de Renault 8 Gordini cache une boîte NG5 de Renault 5 Alpine turbo. Les cadrans sont également adaptés.

:: CONCLUSION
Alors ? Pour ou contre l’actualisation d’une ancienne pour mieux rouler au quotidien ? Devant le travail réalisé avec beaucoup de goût, de talent et de bon sens de Didier Marneau, on reste admiratif. Mais la vie mouvementée de cette berlinette, ainsi que la logique du respect de la marque conservé par Didier ont déterminé la réussite de ce projet évolutif. Il y a fort à parier que des modifications plus radicales ou moins proches de l’histoire Alpine auraient abouti sur un résultat moins heureux. Le mot de la fin revient certainement à Didier face aux remarques souvent entendues par de pseudo puristes : « après tout, je n’ai fait que perpétuer les habitudes de l’usine, car le travail de l’époque était encore très artisanal et pas une seule berlinette n’est identique. Les chantres du boulon d’origine sont donc un peu de mauvaise foi »…

Nous tenons à remercier chaleureusement Didier Marneau pour son accueil, sa gentillesse et sa disponibilité. Et nous lui adressons un grand bravo pour la qualité de son travail effectué sur son Alpine V85.

Pour décourvir toutes les photos en format font d'écran de l'Alpine V85 de Didier, cliquez ici ou sur la photos !!!

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