Sur le trajet du Mans, la proportion de sportives est très largement supérieure à la normale !


Affluence d'objets de rêve à l'approche des parkings autour du circuit. On en prend plein les pupilles !


La parade des clubs et notamment Renault qui fêtait les 30 ans de sa victoire au Mans.


Ambiance chaleureuse et décontractée dans les paddocks, le plaisir d'une passion partagée sans artifice.


Pour les mécanos, pas de répis ! Faire courir une ancienne demande à être aux petits soins !


Au gré de la flânerie dans les paddocks on peut admirer de véritables pièces de musées comme cette BMW 328. Sauf qu'ici, elles roulent !


Derniers réglages avant d'entrer en piste. cette Lotus va renouer avec son glorieux passé sur la piste mancelle.


Une Mercedes 300 SL à l'attaque, vision peu commune de ce chef d'oeuvre !


Avec un léger trucage, on pourrait se croire revenu dans les années 60 : GT40 et Porsche 904 au coude à coude, un vrai régal à voir et à entendre !


Vous rêver de vivre le film Le Mans, avec la 917 de Steve Mc Queen ? Vous y êtes !


Cette sublime Ferrari 512 BBLM a ravit nos oreilles tout le week-end !


L'arrivée des voitures sous la mythique passerelle Dunlop.


Clou du spectacle, le plateau 6 avec une meute déchainée dont ce trio de BMW M1.


La nuit tombe sur Le Mans et la course continue : ambiance unique et magique d'un spectacle hors norme.


LE MANS CLASSIC : 2 JOURS AU PARADIS...

11-12-13 JUILLET 2008

Pour sa 4ème édition, le rendez-vous "Classic" des 24H du Mans a attiré 80.000 spectateurs. Un succès en progression constante depuis la création de l'évènement en 2002. Attirant de nombreux anglais notamment, ce revival des glorieuses années de la course d'endurance Sarthoise a pris une véritable envergure internationale et s'impose désormais comme le rendez-vous incontournable des amateurs de belles mécaniques, nostalgiques du temps passé. Véritable plongeon dans les plus belles années du sport automobile, Le Mans classic émerveille le passionné et réveille l'enfant qui sommeille en chacun de nous. Une expérience tout simplement magique…

Textes : Sébastien DUPUIS - Photos : Sébastien DUPUIS et Julie HAMARD.

Qui n'a jamais rêvé de prendre sa machine à remonter le temps pour se retrouver assis au bord du grand circuit de la Sarthe à l'époque des Jaguar type E, des Ford GT40, des Porsche 935, des BMW M1 ou même encore des Bugatti Type 35 ? C'est un peu le pari fou du "Le Mans Classic" : faire revivre à travers 6 plateaux, des véhicules ayant couru les 24H du Mans entre les années 20 et les années 80. Mais pas question de faire de la figuration. Toutes les voitures engagées, de véritables bijoux que s'arrachent les collectionneurs du monde entier, sont là pour la gagne et assurent le spectacle ! Chaque plateau, animé par quelques pilotes de renom parfois habitués des lieux, offre donc 3 manches d'un spectacle grandiose, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Les yeux écarquillés devant tant de merveilles et les tympans vrillés par les hurlements des moteurs à pleine charge qui résonnent entre les tribunes des stands, pas de doute, ça a quand même plus de gueule que les péniches TDI et HDI du mois de juin...

MISE EN BOUCHE
Le départ officiel de ce Le Mans Classic est donné le vendredi, avec les essais qualificatifs des différents plateaux. Malheureusement, notre emploi du temps chargé à la veille des vacances (ranger le bureau, faire de la place sur le PC, règler deux trois affaires pour la rentrée...) ne nous permet d'arriver sur le site que le samedi, soit le premier jour de course. Départ tôt dans la matinée, même pas le temps de faire briller la Clio "de fonction" (mais non, pas une Dci... une 2.0 RS !) et nous voilà en route pour la capitale de la Sarthe, Le Mans. Comme à l'occasion des 24H, les "vraies", celles de juin, le flot des véhicules allant dans la même direction que nous comporte une proportion de sportives bien supérieure à la normale. Au milieu des monospaces, ludospaces et autres berlines à papa chargées jusqu'au toit (et même au-dessus) en partance pour les "grandes vacances", elles se démarquent par leur faible hauteur et leurs lignes tantôt fluides et esthétiques, tantôt agressives et puissantes. Visiblement, le spectacle réjouit les gosses qui ont tous le nez collé à leurs vitres pour admirer des engins bien trop rares dans notre paysage le restant de l'année. A vrai dire, c'est bien parce qu'on conduit qu'on ne peut en faire autant, car déjà, ce phénomène paranormal donne le ton et commence à poser l'ambiance des prochaines 24 heures de notre existence. L'excitation monte doucement, mais sûrement...

ON Y EST !
A 10 bornes du Mans, nous nous retrouvons dans un convoi de porschistes, des 911 de toutes générations dont les flat 6 généreusement débridés de la voix couvrent le ronronnement de notre sage 2.0L à allure modérée. Soudain, à la vue de la pancarte "circuit des 24 heures" la pression monte encore d'un cran : cette fois ça y'est, nous y sommes ! En fait, pas tout à fait... 5 km plus loin nous voilà bloqués dans ce qui pourrait paradoxalement ressembler à... un embouteillage de rêve ! Des Ferrari, des Porsche, des TVR, des Morgan, des Triumph, j'en passe et des meilleures ! Nous voilà cul à cul sur deux voies au milieu des voitures qui nous font rêver tout au long de l'année. A mesure que l'on s'approche de l'accueil les "whaou", "superbe", "la vache", "tiens regarde !" s'enchainent à s'en donner une crampe à la langue. Partout, sur les trottoirs, en double file, sur le moindre carré de pelouse, des voitures de sport en pagaille, des Ferrari sauvagement abandonnées en vrac sur la chaussée... mais mais quel est donc cet endroit béni des dieux ??? S'il existe un paradis pour les passionnés d'automobile, je pense qu'il pourrait vraiment ressembler à ce qu'on a sous les yeux ! Je gare la Clio entre une sublime Alfa Romeo Montreal et une Ford GT pour aller chercher mon badge presse pour ces 2 jours qui s'annoncent de pure folie. Comble de l'ironie, la petite Renault fait presque figure d'originalité dans ce monde étrange où le standard banalisé s'appelle Porsche 911 ! 15 mn plus tard, on s'engouffre de nouveau dans les bouchons, cette fois pour rejoindre l'accueil du circuit, de l'autre côté de la nationale. L'affluence d'objets de rêve approche de son apogée lorsque les parkings autour du circuit se dévoilent : des hectares entiers de voitures de sport s'étendent à perte de vue sur le moindre mètre-carré de terrain accessible. Rien que pour en faire le tour il faudrait sans doute une semaine complète ! On ne sait même plus où donner du regard, le cerveau s'affole et perd définitivement tous ses repères. L' émotion-mètre n'est pas loin de la zone rouge. Il lui faudra d'ailleurs certainement plusieurs jours pour revenir en position normale...

AMBIANCE
Une fois enfin arrivé dans l'enceinte générale, la foule présente laisse deviner que la passion pour l'automobile n'est vraiment pas aussi morose que l'on voudrait bien nous le faire croire. Cela fait sacrément chaud au coeur, tous ces gens parfois venus de très loin pour vivre en communion ce moment qui baigne dans une ambiance particulièrement agréable et bon enfant. Plan en mains, nous décidons d'entrer dans le vif du sujet par une visite des Paddocks et des engagés des 6 plateaux. A ce moment précis, on imagine encore mal la suite des évènements mais un rapide passage par les parkings des clubs à l'intérieur du circuit Bugatti finit de monter le rythme cardiaque de tout passionné normalement constitué près du rupteur ! Là, devant nous, sont sagement alignées des centaines de Porsche, des premières 356 à la Carerra GT. Les RS 2.7 tombent passent presque inaperçu, c'est de la folie. A côté, des Lotus, des Renault, des Ferrari, des Lamborghini, des Bmw, des Ford Mustang et j'en oublie car déjà mes pauvres petits neuronnes arrivent à saturation et n'enregistrent que la moitié des infos transmises par les yeux ! C'est du délire ! Et nous sommes encore loin de l'apothéose...

DES PADDOCKS DE REVE
Contrairement à la plupart des compétitions, les voitures autant que les pilotes sont ici étonnamment "accessibles". Certains acceptent volontiers de prendre la pose devant leur auto, d'autres ont adopté le fameux "dress code" si chers aux anglais et déambulent en habits d'époque. Au final, les repères temporels s'estompent progressivement, on ne sait déjà plus quelle heure il est, quel âge on a, ni si on on a faim ou soif, ce qui d'ailleurs n'a plus vraiment d'importance car le cerveau complètement hypnotisé par le spectacle qui s'offre à lui en oublie ses besoins primaires. A mesure que l'on découvre les plateaux garnis de toutes ces voitures de légende du sport automobile, le lieu devient réellement magique et envoûtant. La tête se remplit de rêves et de souvenirs et l'on se retrouve progressivement plongé du film "Grand Prix" au film "Le Mans" en découvrant la mythique Porsche 917 aux couleurs Gulf. - "Pardon, excusez-moi monsieur, vous ne savez pas où je pourrais trouver Steve Mc Queen ?" - "Mais si bien sûr, allez voir en salle de presse !" ça y'est, je deviens fou, je perd la raison...

UNE COURSE HORS DU TEMPS
Lorsque vient l'heure du départ du premier groupe, à 16H, on se rappelle alors pourquoi nous sommes venus ici, au départ. Car il y a déjà tant de choses à voir entre les exposants et les participants, que finalement la course qui est au coeur du rendez-vous serait presque devenue superflue. Mais ce serait une grave erreur ! En effet, lorsqu'on prend place dans la ligne des droites des stands pour assister à son premier "départ Le Mans", l'exotisme presque surréaliste du Le Mans Classic prend alors toute son envergure. Le premier groupe est celui des "ancêtres" d'avant-guerre (1923-1939), que peu d'entre-nous ont donc connu du temps de leur gloire. Mais le plaisir autant que la curiosité de voir évoluer des engins comme les Bentley Le Mans, les BMW 328 ou les Bugatti type 35 et 37 aux performances encore étonnantes retient toute notre attention. Le départ à pied est donné, les pilotes traversent la piste en courant puis se jettent dans leur baquet, et gaz ! Démarrage sur les chapeau de roues (pour ceux qui démarrent sans se faire pousser par des commissaires...), les moteurs fument abondamment mais les 40 bolides décollent avec vigueur pour 1H20 de course intensive, au cours de laquelle plusieurs prétendantes devront abandonner. On leur pardonne volontiers, vu l'âge de leurs artères. Cette première manche ne manque pas de charme et l'appareil photo a le temps de bien s'échauffer et de fignoler les mises au point. Le groupe 2 (1949-1956) marque le renouveau du sport automobile, après la seconde guerre mondiale. Les principaux constructeurs de l'époque nous offrent une superbe bataille. Entre les Porsche 356, les Jaguar, les Aston Martin DB2 et les Mercedes 300 SL, on ne se fait pas de cadeau. Toutes ces marques ont bâtit les fondations de la légende des 24 heures du Mans et nous font vibrer encore aujourd'hui comme au premier jour. Un moment rare. En témoin de la course à la puissance qui va ensuite bouleverser le sport automobile, on passe aux plateaux 3 & 4...

LA LEGENDE DES 24 HEURES
Les Ferrari 250 s'illustrent dans le groupe 3 (1957-1961) et déjà le son des moteurs se fait plus présent. Impression confirmée par le plateau 4 (1962-1965), le dernier à nous offrir un départ "à l'ancienne" si emblématique pour un tour de formation avant le départ lancé. Après 10 mn, une meute de Ford GT40 arrive en silence à l'horizon, elles se rapprochent du virage du raccordement, juste derrière la M5 touring du pace-car qui s'écarte enfin pour revenir aux stands. Le grondement des gros V8 américains envahit alors progressivement les tribunes et se rapproche de plus en plus rapidement de nous. Et puis c'est une avalanche de décibels mélodieux, avec les Bizzarinni, les Cobra, les Ferrari 275 et 250 LM, les Porsche 904, les Jaguar type E : quel bonheur ! Quel pied !!! Les oreilles en érection, on se gave de ce spectacle absolu. C'est un vrai festival de sonorités métalliques, une symphonie d'échappements qui crépitent et qui rugissent ! Un pur délice ! Mais à ce moment précis, je suis encore loin d'imaginer que ce n'est que le prélude d'un véritable opéra mécanique qui va se jouer en 18 actes jusqu'au lendemain. Je mitraille tant que je peux avec l'appareil photo, heureusement numérique. En effet, le vendeur de pellicule argentique, lui, n'a pas joué le jeu du revival et sa boutique est close ! J'ai presque peur de ne pas être à la hauteur de ces acteurs sur la piste, alors que devant moi se déroulent des scènes qui semblent téléportées d'un univers parallèle. L'enceinte du circuit Bugatti est en train de connaître un paradoxe temporel comme dirait le docteur Emmett Brown. Nous voilà revenu en l'année mille-neuf-cent soixante-six ! J'aperçois enfin Steve Mc Queen qui arrive au loin, au volant de sa 917 Gulf. Quand le plateau 5 fait son apparition, le jour commence à tomber, une bonne partie des spectateurs a quitté les gradins pour se restaurer mais moi je n'ai pas faim. Je sens qu'il ne faut pas râter une miette de la suite du spectacle... En départ lancé, la horde sauvage des 917, des Ferrari 330 et Daytona, des barquettes Lola et Matra libère alors un torrent de décibels dans les stands. La foule est submergée par les régimes moteurs de plus en plus spectaculaires des échappements libres. Le volume sonore devient à peine soutenable et pourtant, je garde les esgourdes bien ouvertes, comme pour en prendre plein la tête, parce que c'est si bon !!! Ahhhh mon dieu merci ! Le rythme en piste a lui aussi évolué dans les mêmes proportions que le niveau sonore. Les voitures passent désormais très très vite et 60 ans d'évolution technique ont défilé en une demi-journée devant nos yeux de façon flagrante. Les voitures freinent tard, elles survirent de moins en moins, elles ne se couchent presque plus dans les courbes avalées à une vitesse sidérante et les moteurs n'en finissent pas de hurler en tirant sur les rapports, de l'entrée des stands jusqu'au virage Dunlop. C'est ENORME. L'apothéose ne tarde pas à venir. Après avoir rapidement avalé un gastronomique "francfort-frites", je regagne les bords de piste pour le bouquet final, tiré de nuit bien sûr.

BOUQUET FINAL
Le circuit est maintenant dans la pénombre et la féérie des lumières transforme l'ambiance des lieux. La cohue de la journée s'est effacée, il est 22 heures passé et le dernier plateau se fait maintenant désirer. Les phares pointent au loin derrière le girophare du pace-car, les moteurs grondent comme le tonnerre dans la campagne mancelle et puis c'est enfin une véritable avalanche sonore qui nous tombe dessus dans le sillage de la Porsche 936 qui mène le bal ! Le sol tremble, des frissons ébranlent la colonne vertébrale et les sensations deviennent presque effrayantes. La puissance de ces moteurs gonflés à bloc est ennivrante autant que terrifiante. Bien plus que les plus puissantes des supercars actuelles, ces bêtes de course éveillent des sensations hors norme de sportivité absolue et d'une grande pureté. Détalant à une vitesse supersonique, les monstres sacrés du groupe 6 nous offre le meilleur du spectacle pour démarrer la nuit : Ferrari 512 BBLM, Porsche 935, 911 turbo et 3.0 RSR, BMW M1 et 3.5 CSL, Corvette Stingray, Ford Capri RS2600, DeTomaso Pantera GTS, nous voilà déjà comblés de plaisir au bout de ce premier jour d'un voyage temporel, avec des images plein la tête pour aller se coucher. Essayer de dormir un peu pour attaquer la seconde journée sera notre dernier défi du jour...

Comme dirait un ami : "plus fort que ça, il faudrait tenter le saut à l'élastique depuis la Lune" ! Et en effet, Le Mans Classic tient le haut du pavé en matière de drogue automobile ! Ambiance totalement magique, spectacle grandiose, voitures de légende, sensations décuplées, plaisir intense et immense : il faudrait encore beaucoup de superlatifs pour décrire le gavage de passion vécu en 2 jours au paradis de l'automobile sportive. Enorme, splendide, Le Mans Classic est définitivement un vrai "gros truc de malade". Et dire qu'il va falloir attendre 2 ans...

Liens : Galerie photos LeMans Classic 2008 - Vidéo le Mans Classic 2008


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