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RALLY LEGEND di SAN MARINO (2011)

"Ne laissez pas le bruit ambiant des opinions couvrir la musique de votre voix intérieure, de votre coeur et de votre intuition." Voilà ce que nous conseillait Steve Jobs lors de la conférence de Stanford en 2005. C'est chose faite pour moi en ce second weekend d'octobre qui sera également le weekend de sa disparition…

Texte & photos : Vincent M.

Depuis le plus jeune âge, avant même de savoir lire, je me plongeais dans les livres et les magazines parlant de « l'âge d'or du rallye », le groupe B. Né deux ans trop tard, je n'ai malheureusement jamais pu les voir en action. Un manque comblé en partie par une collection de miniatures à l'effigie de ces légendes. Belles, mais immobiles. Pendant ce temps, à la télé ce sont les groupes A qui brillent et alimentent la montée en puissance des Sainz, Auriol, Delecour ou Biason... des noms à jamais gravés dans ma mémoire. Les souvenirs sont nombreux, une époque ou la télévision consacrait encore plus d'une heure à résumer les rallyes. Des heures de gloire conservées tels des trésors sur des VHS...

LE RALLYE HORS DES ECRANS
Le temps passe, le groupe A est relayé, les Kit-car ont la cote et puis progressivement on voit fleurir les WRC, toujours plus rapides et plus propres... simple amateur je me retrouve délaissé par les médias français qui donnent leur préférence à la F1 et le football. Le rallye ne fait désormais parler de lui que lorsqu'un malchanceux meurt tragiquement au volant ou sort de la route en emportant des spectateurs... Il m'apparait clair que le Rallye me coule dans les veines alors pour le vivre pleinement en spectateur, il reste les rallyes régionnaux. On peut dire que mon adolescence est celle de la génération Loeb, il rafle tout, domine les débats et pourtant on ne peut pas dire que l'amour du rallye transpire à la télé et à force une certaine lassitude née en moi envers ces autos modernes qui sont à mon goût « trop simples » à conduire, à un niveau moindre je me plais à supporter une Ax ou une 106 qui mettra à l'amende une Gr A sur une ES sinueuses et les récits de mon père sur le rallye qu'il a connu me pousse à me renseigner sur le VHC. Mais là encore visiblement nous ne somme pas logé à la même enseigne en France, quelques autos sortent en Groupe Z et le VHC à proprement dit n'accepte pas les groupes B car encore trop récentes... il en va de même pour les mythiques boucles de Spa (le plateau est exceptionnel quand même).

REVIVAL
Il faudra attendre 2009 pour tomber par hasard sur une course du nom de « Rally legend di San Marino ». San Marin principauté logée dans l'Emilia Romagna, le berceau de l'automobile Italienne. Sur ces vidéos j'aperçois un publique massé sur le bord de la route comme sur des images d'archives. Le plateau semble prometteur avec des Lancia Stratos, 037, Delta S4, 205 turbo 16 ou encore Audi Quattro et j'en passe bien d'autres. Cela tombe bien la région je la connais bien, il ne me faudra que peu de temps pour me mettre à rêver d'y aller. Deux ans passent et cette fois je décide d'écouter la petite voix en moi pour franchir le cap. Billet d'avion en poche, je prépare petit à petit mon périple que je ne pouvais partager pour cette première qu'avec mon père, comme pour lui rendre hommage et le remercier de la passion qu'il m'a transmise.

JOUR J
Nous y voilà, vendredi 7 octobre, après la mer et la montagne en mode touriste, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. La veille nous étions au village pour profiter des autos qui se rendraient aux vérifications techniques par la route, ce qui donne des scènes assez surréalistes... Alors le village parlons en, l'entrée est payante à la journée ou alors directement un pass weekend qui donne accès à tous (notamment la course du dimanche) et même à un concert. Dans le village on trouve la majorité des autos vedettes, mais aussi des tas de boutiques, au podium et aux autos en exposition statique. Le thème de cette année 2011 est la Lancia Stratos. Ainsi une quinzaine de Stratos de rallye sont présentes avec un modèle de route et même la version revival de toute beauté. Dommage qu'elle en reste à l'état de show car à cause de Ferrari ! En marge de cela, dans le restaurant on retrouve une dizaine d'affiches grand format qui présentent les biographies sportives des pilotes VIP, cette année ce sera Kenneth Eriksson le célèbre pilote de golf GTI, Miki Biasion l'enfant du pays, Jacky Icks, Harri Toivonen le frère du défunt Henri Toivonen victime des groupe B, Juha Kankkunen, Timo Salonen et enfin Marcus Grönholm. Que demande le peuple ! Profiter d'autos mythiques avec à leur volant des pilotes également mythiques, difficile d'imaginer plus beau spectacle non ?

LA NUIT
La nuit tombe, il est temps de se rendre dans les environs de Saint-Marin. Visiblement je ne suis pas le seul à vouloir me rendre à Chiesanuova. La route qui mène au col est remplie de voitures. Le temps de trouver une place pour le moins précaire et l'on se rue vers l'épingle proche du départ. En plus de la nuit, le froid s'installe lui aussi peu à peu, mais la passion tient chaud. Top départ, un coup de sifflet donné par un commissaire annonce l'arrivée d'une auto. Idéal pour se préparer à immortaliser leur passage. Quelques autos passent, la foule vibre, applaudit et de l'épingle on aperçoit les trois quarts de la spéciale plongés dans le noir. Seule la rampe de phares et le crépitement des flashs nous informent de l'avancement des monstres sacrés. Les esprits s'échauffent et les passages se font de plus en plus spectaculaires. Sur le moment je ne mesure pas le danger de l'emplacement où je me trouve. Ce sont les premieres groupe b qui me rappellent à l'ordre, quand on lâche la meute la notion de corde prend tout son sens et instinctivement je me replace en retrait de la route. La nuit avance et le froid nous gagne. Au loin, de nombreux points jaunes fleurissent dans la montagne, signe que les spectateurs allument peu à peu des feux pour se tenir chaud. Il ne manque plus que la neige et on pourrait se croire au Monte-Carlo 86', le RÊVE !!! Il n'est pas loin de 23h, toutes les autos sont passées, le temps de faire un premier bilan, la pression tombe et je constate que j'ai fait la totalité de l'ES avec un 18-55mm, on est loin des téléobjectifs nécessaires en France... Soudain une Audi RS6 arrive à grand renfort de klaxon et dévale la pente comme une frêle GTI. J'ai peine à croire que j'ai sous les yeux un engin de presque deux tonnes ! Comme quoi, une auto moderne peut me faire encore frémir. Le coup d'envoi est donné et c'est reparti pour un deuxième tour. Placé un peu plus bas je décide de stopper les photos pour ma sécurité et aussi, car le froid me gagne vraiment les doigts... Le spectacle prend une autre dimension, je profite sans avoir l'oeil dans le viseur et cela fait du bien, car la photo est une très belle passion, mais j'ai le sentiment parfois de me priver d'une partie du spectacle. Vers une heure du matin on se dirige vers le départ, des gens sont présents en masse et la chaleur est présente renforcée par une ambiance phénoménale qui ne donne pas envie de partir dormir.

JOUR 2
Samedi, après une nuit de folie il est dur d'attendre midi pour voir de nouveau les autos. Cette fois-ci il fait jour, il fait très chaud, ça risque de glisser comme il faut sur le bitume ardant. Ici les pilotes vont devoir alterner asphalte et piste de terre blanche avec à la clé des changements de cap et d'adhérence. Voilà de quoi garantir le spectacle ! Une fois de plus l'emplacement choisi sera un enchainement de virages qui donnent vue sur une partie de l'ES. Un hélicoptère suit quelques autos, le temps passe, les pilotes s'en donnent à coeur joie et le mot pilotage prend tout son sens. Hormis sur les quelques WRC, le reste du plateau est en boite mécanique, il n'y a pas d'ABS, pas d'ESP mais seulement le courage des équipages. Les travers se multiplient, une Ford Escort MK2 aura d'ailleurs très chaud et malheureusement d'autres seront moins chanceux. Une 911 se retrouve partiellement détruite et provoque un arrêt de course, heureusement l'équipage n'a rien. Un peu de casse durant la nuit, notamment les feux arrière sur les propulsions, mais ça n'arrête personne et la glisse est visiblement le mot d'ordre de l'après-midi !!! La journée passe sans temps mort et petit à petit la nuit reprend ses droits, ce qui signifie que la fin du rallye aura lieu en nocturne. Le même rituel se répète alors avec les feux qui se mettent en place un peu partout, accompagnés par la bonne humeur bien présente des italiens venus en grand nombre pour voir ce spectacle. Le dimanche à lieu dans une zone industrielle et s'assimile plus à un gymkhana qu'à une ES. Le but est simple, offrir les plus belles figures aux spectateurs au volant des plus belles autos de rallye jamais développées. Juste avant ça, c'est une heure de parade en Lancia Stratos ainsi que l'élection de la plus belle Stratos qui s'offre aux yeux des spectateurs. Ces quelques jours immergé dans un rallye hors normes m'ont permis de réaliser un rêve d'enfant et de voir par mes yeux ce que les « anciens » nous racontent avec tant de passion. Après un tel spectacle il me paraît encore plus difficle de trouver une saveur identique dans le rallye moderne, guidé par l'argent et la technologie. Ce weekend était pour moi fait de passion, de partage et de pilotage au sens propre. Je tire mon chapeau à tous les pilotes qui n'ont pas eu peur de casser leurs autos et surtout pour une fois c'est appréciable de voir une partie d'un pays venir vivre le rallye sans avoir à se sentir stigmatisé par ceux qui pensent que l'automobile est responsable de tous les maux du monde.

Je terminerai par une note encourageante, puisqu'à mon retour en France j'ai vu que la presse spécialisée consacrait ses unes à quelques groupes B, alors de là à penser qu'elles vont faire leur retour en France il n'y a peut-être qu'un pas à franchir ? En attendant, si vous aussi vous rêvez de vivre ou revivre un rallye comme on en fait plus je vous le dis : foncez à San Marin !!!


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